LA SLOVÉNIE AVEC MARIE ► MOTO ET SAC A DOS

TRAVERSER LE NORD DE L ITALIE

• Distance : 1 060 KM

• Difficulté : 4/5

• Autoroute

• Marseille - Dimanche 17 juillet 2022, 6h00 du matin :

  Il fait 27 degrés, je suis prête. Cela fait 2 ans que j'attends ce moment et cette année je ressors le ROAD TRIP en SLOVENIE que j'avais laissé dans un tiroir à cause des restrictions sanitaires.

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  C’est avec ma fidèle CB 500X de 2019 que je vais faire ce beau voyage en solo. J’ai moins de deux semaines pour visiter ce pays. Je décide donc de gagner du temps en traversant l'Italie du Nord par l'autoroute (soupirs) soit 1060 kms pour l'aller.

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  Cette année est exceptionnelle dans toute la France car il fait une chaleur terrible : il y a la canicule dès le premier jour de mon voyage. Je reprends l’autoroute toujours sous une chaleur écrasante : je ne vois rien d’intéressant; tout est plat, monotone.

  Les panneaux sont ma seule distraction et les aires de repos ne donnent pas envie de rester : il n’y a ni arbre ni coin de repos ; juste le soleil et encore le soleil .

• Le feu dans la forêt slovène …VERONE, MESTRE, GORIZIA. La Slovénie est à mes pieds.

  Je sors de l'autoroute et je prends la nationale : mon regard est attiré par une grosse fumée noire. Mon cœur se déchire. J’analyse rapidement la situation : le feu a pris dans les collines à la frontière italienne et slovène.

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  Evidemment, cela m’attriste de savoir que j'ai traversé 1100 kilomètres et que je trouve le feu ici, sur le lieu de mes vacances. J’ai conscience qu’en Italie et en Slovénie ils n'ont pas les équipements que nous avons sur la Côte d'Azur... D'ailleurs, je ne vois aucun secours aérien intervenir.

• Quelques minutes plus tard,  j'arrive a la douane . Ca y est, j’y suis !

  Je suis très heureuse mais je sais que je dois prendre une vignette qui va me servir à prendre les autoroutes. Je ne sais pas exactement combien de temps je vais rester donc je décide de prendre une vignette à 30 € qui me permet d'être en règle pour 6 mois car la plus petite n’est valable que 7 jours. Si je n’ai pas de vignette et que je suis sur l’autoroute c’est 300€ de PV.

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  Vous me direz : si je ne prends pas l’autoroute pourquoi prendre la vignette ? Ne vous est-il jamais arriver de vous engager sur une bretelle d’autoroute sans le vouloir ? et bien voilà ma réponse. Je ne sais pas au jour le jour si je vais oui ou non passer par la route ou l’autoroute alors ,dans l’incertitude, j’anticipe. La vignette est payée : je suis trop heureuse, enfin j'y suis.

SLOVENIE ME VOILA !

• Distance : 800 KM

• Difficulté : 1/5

• Route en bon état

• Enfin je suis arrivée et j'ai une faim de loup ! Quand vous arrivez dans un restaurant slovène, asseyez vous et commandez votre boisson. N'attendez pas que l'on vous dirige vers une table : là-bas ça ne se fait pas.

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  Les cartes sont rarement accompagnées d'illustrations. On vous proposera une assiette de charcuterie accompagnée de fromage. Il existe aussi des saucisses de bœuf ou de porc accompagnées d’oignons (très bon). Pour le dessert, il y a une grande variété mais c'est surprenant car celui-ci arrive toujours chaud (exemple : une part de gâteau aux myrtilles chaudes). Rassurez vous c'est délicieux.

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  Pour les paiements, vous pourrez payer avec la carte bleue. Seuls certains petits commerces ne prennent que les espèces mais en majorité la carte fonctionne. J'ai bien mangé et l’accueil était très agréable.

• Je vais à présent prendre la route et m'arrêter dans le village de Kanal pour prendre un petit café et découvrir les jolies maisons slovènes. Ce village est magnifique il a beaucoup de cachet.

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  Il y a au cœur de ce village une agence de tourisme : je me permets d'y rentrer et de demander les différents modes d'hébergement qu'il y a dans le village. La jeune fille me propose une chambre chez l'habitant ou un appartement à louer plus ou moins grand : les prix varient de 25 € jusqu'à 70 €. Elle a dans ses mains une brochure avec des photos et les prix.  Elle se charge de contacter le propriétaire.

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  Là encore c'est pratique car il y a la barrière de la langue... sauf si vous parlez anglais. Souvent, on trouve des panneaux avec la traduction en italien ou en anglais.

  Je n'ai rencontré qu’un couple de français au cours de mon séjour.
  

• La rivière d’émeraude

  Le camping que j'avais choisi est magnifique mais malheureusement complet. Je me dirige alors au camping d'en face qui est lui aussi complet. Un allemand avec son camping-car est à l'entrée et lui aussi n’a pas de place.

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  Il faut dire que ces campings longent la rivière d’émeraude : elle est vraiment d’une couleur émeraude c’est d’une beauté époustouflante. Les roches sont sculptées par l’eau avec des formes incroyables, tout cela entouré de montagnes et de forêt ça donne un cadre vraiment magique. 
  

• Je pars donc plus loin et je trouve KAMP TRIGLAV. C’est un camping superbe avec des installations sanitaires toutes neuves et très régulièrement entretenues. Quant au terrain de camping, il est magnifique avec des emplacements sur des hectares de pelouse et l'accueil est parfait. Je décide de rester 2 nuits afin de découvrir les jolis paysages qui se trouvent aux alentours mais aussi de me reposer.

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  La rivière est à 2 minutes à pied : j'en profite pleinement pendant ces 2 jours. La forêt et les montagnes immenses m’entourent. J’adore ce cadre.

  Il y a en amont et en aval des restaurants dans lesquels je goûte les spécialités slovènes. La truite de rivière accompagnée de ses pommes de terre, la soupe slovène (oui une soupe avec une chaleur a 40°) avec des haricots verts, une saucisse et d'autres légumes qui me font penser à la soupe au pistou mais aussi une petite salade bien fraîche avec quelques légumes locaux. Je me régale  les papilles.

• .J’ai deux jours pour aller visiter cette partie de la Slovénie. 

  Je commence par la jolie rivière qui longe le camping : j’y reviendrai plusieurs fois pour me rafraîchir. Sa couleur est bleu ciel et parfois or. Tout autour, il y a la forêt d’épineux et des kilomètres de petits sentiers. C’est le paradis des randonneurs.

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  Je choisis de découvrir un lieu où il y a une cascade avec des petits ponts aménagés. Il y a une belle publicité sur Google mais rien n’indique ce lieu.

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  Je gare ma moto et prends le chemin en direction (peut-être) des rivières et cascades que j’avais vues dans un document sur internet. Un panneau indique qu’a 9 minutes se trouve un château . Je vais dans cette direction : le seul hic c’est que rien n’indique qu'il y a une grande montée pour accéder au château .
  

• Tant pis, j’y suis, je continue.

  La vue est splendide avec des hectares de forêt bien épaisses. J’arrive au château en ruine : il est très impressionnant. Il se situe en haut d'une petite colline.

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  Au cours de cette ballade, je rencontre un couple de français très sympathiques. Elle est de Lyon, lui de Paris. Nous échangeons les lieux à visiter. J’explique que mon GPS ne m’amène pas aux cascades que j’ai vues sur internet : le couple me confirme que seule une bonne carte version papier m’amènera dans ce lieu.
  

• Ce qui m'a le plus surprise en rentrant dans ce pays c'est que quelque soit le lieu où vous vous trouvez, il y a des abeilles. Les gens ne s'en préoccupent pas : elles sont ici chez elles... comme nous ici avec nos cigales...
  

ROUTE DES 50 VIRAGES

• Distance : 72 KM

• Difficulté : 1/5

• Route

• Très tôt, je reprends la route en direction de Bled. Je vais donc devoir passer par la route qui me faisait tant rêver : celle des 50 virages. C’était pour moi une curiosité. En effet, je l’avais repérée sur la carte routière.

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  J’ai rencontré en France Jean-Marie, un baroudeur comme moi, qui l'avait déjà faite et qui m’a prévenue de l'état des virages qui étaient pavés (alors attention sous la pluie !). Je ne suis pas très inquiète car ma CB 500X trail routier est équipée de pneus mixtes BRIDGESTONE A41. Cela devrait m'assurer une bonne tenue de route. Effectivement ma CB 500X se comporte parfaitement sur cette route irrégulière; absorbant tous les défauts.

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  La route est tout d'abord assez étroite avec une montée de virages réguliers puis qui se resserrent. Ça redescend et, dans chaque virage, il y a du revêtement et des pavés. Parfois ils se sont déchaussés mais ils sont faciles à éviter. 

• Je me trouve au milieu de très hautes montagnes et des vaches qui se promènent sur la route ; entourée d’ une forêt somptueuse. La cime des montages que j’aperçois face à moi m’impressionne : elle est plutôt chauve et immense et les montagnes particulièrement pointues.

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  Une demi-heure après avoir roulé au milieu de ces sapins, je trouve un joli chalet surplombant la vallée qui propose des petits déjeuners sur des tables en bois. Mon dieu cette vue, c’est grandiose ! Quelle chance j’ai d’être ici.

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  Je vais savourer mon premier café de la journée . C'est une adorable jeune fille qui me fait découvrir encore un des délicieux gâteaux slovènes : celui-ci sera aux myrtilles et toujours servi chaud. Si dans ma jeunesse j’avais pensé que j’aurais la chance d’être ici (et en moto en plus) je sais que j’aurais été heureuse .
  

• Mon délicieux déjeuner fini, je contemple encore une fois ce merveilleux décor et je reprends la route. J’arrive à KRANJSKA GORA, une station de ski qui laisse l’été les cascades reprendre vie. Cette station est sur 3 paliers : l'eau est d'un bleu magnifique. Un arrêt photos et je repars !

  Evidement je n’aurai pas le temps de visiter ce merveilleux endroit qui propose un parcours découverte sur des ponts suspendus.
  

BLED, COMME UN CONTE DE FEE

• Distance : 63 KM

• Difficulté : 1/5

• Route

• Quelques kilomètres plus tard, j'arrive enfin à Bled : l'un des points phares de ce magnifique pays. C'est une île au milieu d'un lac d'un bleu turquoise.

  Au milieu de cette île, il y a un château blanc. Quand on regarde sur les réseaux sociaux, on a toujours le doute de savoir si les couleurs sont réelles et parfois les prises de vue cachent de drôles de surprises.

  Mais là c’est un feu d’artifice de couleurs devant mes yeux : le panorama est spectaculaire, c’est tout à fait comme on le voit sur les photos 

• A ce moment-là, j’ai presque hâte d’abandonner ma moto pour faire partie du décor. Il faut que je me gare mais tous les parkings sont payants et rien n'est prévu pour les motos.

  J'aperçois alors un petit panneau avec écrit "Parking public". Ce parking appartient à un magnifique hôtel : il est gardé par un agent qui m'interpelle (nous communiquons en anglais) :

  "- Bonjour je cherche une place de parking pour ma moto.

  - Vous pouvez vous garer ici, cela vous coûtera 5 € pour 4 heures"

  J’accepte immédiatement : on dirait que je suis une petite fille à qui l'on va donner un jouet.

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  Je peux alors me garer sur le parking de l'hôtel. Je sors mon petit sac à dos, ma jupe, mon petit top, mes tongs,... Ha ! Me voici toute légère : ça fait un bien fou. Je dépose mon casque et ma veste sur ma moto que j’attache avec mon antivol de vélo et m'en vais visiter le joli lac.
  

• Il y a des petites barques qui amènent sur la petite île au milieu du lac : je vais m’offrir ce petit voyage pour 15 €. 

  Un monsieur m'explique qu'il faut embarquer avec d'autres personnes celui-ci nous déposera sur la petite île que nous pourrons visiter pendant 20 minutes, puis nous reviendrons tous ensemble. Il n'y a pas de moteur sur cette petite barque. Le batelier nous y amènera à la rame. Quel charme ! Ce petit voyage est d'un calme absolu.

  La douceur de l'air accompagnée des clapotis de l'eau semble nous bercer. Un petit groupe d’anglais plaisantent, j’adore leur accent, je me régale de les écouter avec ce petit « S » dans la bouche et les gestes très distingués. Les dames ont de jolies capelines roses pales et les hommes "So british".

  Arrivée sur l'île, je suis un chemin sous les arbres qui longe l'eau turquoise. L’eau scintille : mon regard ne lâche plus ce bleu magique c’est un vrai conte de fée. Je n'ai qu'un regret : ne pas avoir apporter mon maillot et ma serviette .
  

• Je monte alors les marches qui m’amènent à la petite chapelle blanche dans laquelle se trouvent une boutique de souvenirs ainsi qu'un marchand de glaces.

  La vue est une fois de plus époustouflante. Je suis éblouie par tant de beauté et de pureté. Après avoir pris des photos et surtout m’être délectée de cette vue fantastique, je redescends auprès de la petite barque et, faute de maillot, je décide de glisser mes pieds dans cette eau magnifique en attendant de retourner au point de départ.

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  L’eau est délicieuse je regrette vraiment de ne pas avoir pensé à prendre mon maillot et (encore aujourd'hui) de ne pas être restée une journée de plus pour profiter de ce merveilleux endroit. Ce sera mon plus grand regret. Je serais bien restée dans ce village sublime mais il y a encore tant de choses à voir !

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  Il y a tout autour du lac des bâtisses plus somptueuses les unes que les autres et de petits restaurants dans lequel je choisis une spécialité ; une fois de plus.
  

• Le parc fait le tour de la petite île et est également très beau. Il est possible de visiter toutes ces belles choses en calèche pour 50 € :  vraiment un luxe pour moi dont je me passerai.

  Il y a un marché avec des artisans. Voilà, il me reste 1h. J’achète quelques souvenirs et je discute avec un couple de vacanciers dont je n’ai pas compris d'où ils venaient. Ils ont le teint très clair ainsi que leurs yeux ,nous communiquons en anglais. La jeune fille achète un bijou en forme de renard, elle me demande de quel pays je viens. Elle semble apprécier la France mais n’y est jamais allée. Je lui dis que le bijou qu’elle a choisi est très joli et que c’est un porte-bonheur. Elle me demande de lui dire comment cela s’appelle en français je lui répond ‘renard’ elle essaie de le répéter mais le ‘r’ lui pause un petit problème de prononciation.

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  J’ai adoré ce moment de partage. Je trouve toujours ces instants très enrichissants, très humains : c’est pour cela que j’aime voyager.
  

LA VALLEE DE LOGARSKA

• Distance : 40 KM

• Difficulté : 1/5

• Route

• La vallée de Logarska est l’une des plus belles vallées glacière alpines.

  J’en ai rêvé de cette vallée. Je me voyais le moteur ronronnant en train de galoper sur cette magnifique vallée. Mais le sort, ou le GPS, ou moi-même en a décidé autrement.

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  Je me suis ridiculement égarée et je me retrouvée ‘en Autriche ‘ et oui. Je perds un temps fou. Mon téléphone me sert de GPS car mon TomTom avait rendu l’âme avant mon départ. (pour information il n’est pas cassé) En raison de son ancienneté et de sa mémoire interne limitée , il ne peut plus être mis à jour avec les nouveaux logiciels, ni intégrer de nouvelles cartes ou de nouveaux services.

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  Bravo TomTom pour ce coup de maître : votre argument de vente de cartes Europe renouvelables à vie ne tient plus la route ! Toutefois, il me propose de racheter un nouveau TomTom afin de bénéficier d'une offre de remplacement exclusive. Non merci, vous êtes trop aimable… 

• Mon téléphone affiche (attention téléphone en surchauffe) il n’y a pas que lui ... moi aussi je suis en surchauffe. J’explique au douanier autrichien que je me suis égarée : j’ai pu faire demi-tour et refaire La route jusqu’à LOGAR VALLEY.

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  Mais cette fameuse vallée je ne la verrai pas car je vais faire demi-tour : je suis épuisée de ma journée toujours à cause de cette terrible fournaise. Je renonce à cette recherche et me focalise sur un camping qui est sur la route de LUBLJANA, ma prochaine destination. Finalement en consultant la carte dans la soirée, je m’aperçois que j’étais à 20 minutes seulement de mon arrivée au camping de Logar Valley. Bref …
  

• KAMNIK un village surprenant

  Je vois qu’a Kamnik il y a un camping. Je m’y rends. Il y a une place pour moi : je m’installe où je veux. Je n'ai toujours pas manger. Je vois un superbe barbecue à la disposition des campeurs. Encore une fois mon cœur se serre : j’aurais tellement aimé manger des grillades mais je n’ai absolument pas de viande.

  Mes voisins sont des jeunes avec des bouteilles pour faire la fête et de la viande pour les grillades snif. Je décide de partir à pied au village à 900 m et faire dans la foulée quelques photos .

  Il y a de la musique : les gens semblent joyeux . Je rentre dans le cœur du village pour trouver une paneterie et acheter quelque chose à manger . Tout a l’air appétissant mais mon regard est attiré par un pain avec de la pâte feuilletée, bien huilé, rond avec du fromage dedans. Je m’assois sur un banc public je goûte mon pain au fromage : c’est délicieux. 

• J’observe les gens qui se baladent à la fraîche. C’est l’été, il fait bon, je me sens heureuse d’être ici. J'aperçois à quelques mètres un marché nocturne avec des petites baraques à sandwichs et autres spécialités : un concert va commencer. Il y a du monde mais chacun trouve une place sur la pelouse. 

  Il y a tous les âges. Tout le monde attend le chanteur et ses musiciens. Ca commence : le public se met a chanter a tue-tête. C’est très impressionnant : il y a une fusion entre le groupe de chanteurs et les personnes venues les voir.

  Je m’assois sur la pelouse avec les autres. Le groupe est vraiment trop bien .C’est un mélange de chanson italienne avec un coté suave. C'est vraiment trop beau, j’en ai des frissons. J’ai passé toute la soirée à me régaler et à chanter avec tout le monde même si j’ai dû (j’en suis sûre) massacrer les chansons malgré moi. Il y avait une très bonne ambiance. Finalement le hasard m’a amenée ici et je suis enchantée d’avoir partagé ce moment .
  

• Le concert terminé, je prends mon téléphone et j’écris dans Google traduction ‘’Qui est ce chanteur ?’’ . Je tape sur l’épaule d’un monsieur à côté de moi et je lui montre mon message traduit en slovène. Il prend mon téléphone, va sur YouTube et me montre la vidéo . Il me répète au moins 4 fois son nom comme si ce n’était pas possible que je ne le connaisse pas. Alors je reprends mon téléphone pour lui écrire que je suis française et que je ne le connais pas . Et je le remercie . 

  Tout autour de nous il y a des petits restaurateurs ambulants qui vendent leurs spécialités. L’un d’eux fait sauter et enflamme les aliments dans de grandes poêles a frire.

  Le concert et ce spectacle culinaire est tout simplement génial. Le plus étonnant c’est qu’ils cuisinent et chantent en même temps que le groupe. Même le public s’en aperçoit et le filme. C’est absolument génial. Les restaurants du village sont complets et, encore une fois, il y règne une ambiance très festive . 
  

• Le concert se termine sur un tonnerre d’applaudissements puis je rentre par les ruelles qui se vident. L’éclairage rend le village vraiment beau : j’en profite pour faire encore des photos puis je longe la route qui m’amène au camping.

  Il n’y a pas un chat et pourtant malgré la nuit noire et le silence, je me sens parfaitement en sécurité. Même l’idée de rencontrer un ours m’effleure l’esprit mais ne m’impressionne pas . Je regagne ma tente et je m'endors paisiblement. Quelle magnifique soirée !
  

POSTOJNA : SA GROTTE, SON CHATEAU SUR LA ZONE DES OURS SLOVENES

• Distance : 75 KM

• Difficulté : 1/5

• Route

• LJUBLJANA : LA CAPITALE VERTE

  J’ai encore quelques remords de ne pas être allée dans la capitale, mais c’est un choix .J’ai quand même noté que ce pays faisait beaucoup d’efforts pour protéger notre terre mère.
  

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  Les déplacements se font uniquement en vélo, à pieds ou avec de petits mini bus verts gratuits. Il vous suffit de leur faire signe : imaginez mon impatience pour cette journée remplie d’émotion.

  Au programme de ce jour, je vais me diriger vers la capitale puis je rejoindrai POSTOJNA, cette petite commune qui est un des lieux touristiques les plus prisés, grâce à sa grotte karstique équipée d’un chemin de fer souterrain . 

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  En contre sens sur l’autoroute

  Ce matin je quitte Komnik. Pour gagner du temps, je prends un petit morceau d'autoroute mais, bien sûr, je m'engage dans la mauvaise direction.
  

• En Slovénie, il y a encore des personnes dans les cabines de l’autoroute . Je montre ma carte routière à la dame du guichet et pointe du doigt Ljubljana et elle me dit en anglais : "Ce n'est pas la bonne direction. Mais d’où venez-vous ?" - "De France". Ses yeux s'écarquillent. Elle me demande de faire demi-tour elle appuie sur un bouton qui affiche sur sa cabine une grosse croix rouge annonçant la fermeture de ce guichet. Elle sort de sa cabine, arrête les voitures et passe devant moi en me demandant de faire demi-tour. Elle me fait signe de rouler derrière elle.

  Comme vous pouvez l'imaginer, je roule à contre sens sur l'autoroute. Elle me dirige vers l'axe de sortie où elle m'explique qu'il faut que je tourne à droite et que je continue tout droit pour rattraper l'autoroute dans l'autre sens.

  Je suis extrêmement surprise par sa gentillesse et je la remercie plusieurs fois en slovène, lui serrant chaleureusement la main. Puis je reprends l'autoroute comme elle me l'avait conseillé.  

• J’arrive enfin à la capitale Ljubljana que je traverse sans m'arrêter pour continuer jusqu'à Predjama.

  Je vais enfin pouvoir visiter cette magnifique et gigantesque grotte. Je suis comme une enfant que l’on amène dans un parc d’attraction .
  

• GROTTE DE POSTOJNA

  La reine du monde souterrain qui abrite d’immenses cavernes. Elle se visite a bord d’un petit train de 3,7 kms de long : le seul au monde à double voie dans une grotte + 24 kms de galeries et cavernes . Il y règne le proté anguillard, un amphibien qui peut survivre sans nourriture pendant 10 ans. 1h30 de visite spectaculaire m'attend.

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  Tout le monde s'installe dans le petit train. Il démarre. Au bout de 20 mètres, une explosion d'images magnifiques viens déjà nous éblouir : des galeries immenses avec des stalactites incroyables nous surplombent. Nous allons avancer comme ça pendant plusieurs dizaines de minutes puis le train s'arrête et nous continuons la découverte à pieds.

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  C'est incroyable, je n'ai jamais vu une grotte aussi grande. C’est un canyon sous terre ! La visite dure plus d' une heure. Je suis ravie d'avoir fais cette expérience : c'était au delà de mes espérances.

• FOUETTE COCHER ! AMENEZ MOI AU CHATEAU

  Normalement j'aurais dû me diriger vers mon nouveau camping, car l'activité de la journée est suffisante. Mais, en sortant de la grotte, à quelques dizaines de mètres en contrebas, je vois une navette et je demande à une jeune fille : "A quoi sert cette navette ?" - "C'est elle qui mène au château" - "Quel est le coût de ce trajet?" et elle me répond "1 € l'aller retour, une navette redémarre d'ici 2 min en direction du château."

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  Comme une enfant je trépigne. Je me place devant  la navette et monte. L'activité de demain, je vais la consommer tout de suite ! 

• CHATEAU DE PREDJAMA

  8 km plus tard, j'arrive au magnifique château qui est bien plus beau que dans les magazines et mes yeux rivés sur celui-ci ne peuvent s'empêcher d’immortaliser son image dans mon téléphone.

  J’arrive face au château je donne mon billet et l'on me tend un autre petit boîtier qui va traduire dans ma langue toute l'histoire du château. J'en ai pour plus d'une heure de visite. Encore une fois, je ne vois pas le temps passer et je me régale.

  Les armes, les meubles, tout ce qui a été trouvé dans le château sont exposés à l'intérieur avec des scènes représentant la vie du peuple qui y régnait. La chambre du roi et des serviteurs la cuisine incroyablement aménager pour l’époque, la salle des tortures, les toilettes, les écuries ... Il y a même un passage secret pour que l'un des soldats puisse aller chercher de la nourriture sans se faire repérer par les ennemis !

  Plus loin, un canon avec des meurtrières et une très belle terrasse dominent tout le village .
  

• UNE FORET IMMENSE ET LES OURS SLOVENES

  La visite du château passée, je reprends la navette dans laquelle je suis venue. Je repère au cours du chemin un camping. Je prends donc mon téléphone pour regarder ce qu'il propose : je pense qu'il est fait pour moi.

  PIVKA JAMA est un camping en pleine nature au milieu d’une immense forêt. Dormir dans une épaisse forêt slovène, c'est vraiment une expérience unique et cette zone n’est pas loin d’une des plus fréquentée par les ours (c’est le plus grand animal sauvage d’Europe ). Cela me donne encore de quoi imaginer qu’ils ne sont pas loin et qui sait ….peut être qu’ils nous regardent ...

  Je m’étais renseignée pour les voir : il faut un guide pour les apercevoir après de de longues heures de marche; et ce n’est pas certain de les croiser. La somme demandée par le guide ne m’a pas donné du tout envie de faire cette expérience. De plus que marcher très longtemps, ce n’est pas mon point fort . 
  

• J’ai un emplacement superbe : ce camping est vraiment magnifique. Les tentes sont en retrait par rapport au parking aménagé juste à côté. Je vais enfin pouvoir utiliser mon hamac que je traîne depuis 3 ans dans mes affaires.  Après m'être installée, j'ai visité le camping à pied. Avant d'aller me baigner je vais prendre une douche.

  Comme c'est la campagne, il y a beaucoup d'insectes sur les murs et le sol. Ca ne me dérange pas mais c'est déconseillé à ceux qui ont peur. En entrant dans la cabine de douche, je n'ai pas de surprise : il y a des insectes partout sur les murs, le sol aussi. Par terre, il y a un petit quelque chose : une grenouille. Je prends un mouchoir pour l'attraper délicatement et la met dehors.

  Puis je me dirige vers la piscine et là, surprise, des dizaines d’abeilles survolent l’eau et sont posées sur les abords. Pas d’étonnement, les enfants, les adultes les ignorent complètement. Ces insectes qui font fuir les français, sont ici en totale osmose avec les slovènes . 
  

• Vous vous souvenez du suisse avec qui j’ai dîner ? et bien au cours de notre conversation j’ai réussi a me faire piquer 2 fois la cheville par la même abeille. J’avais murmuré « aïe elle m’a piquée » avec des yeux de cocker. Mais le suisse, pris dans sa conversation, n’ en a pas tenu compte et cela m’a valu un bel hématome et une semaine de croute . Après m'être détendue dans la piscine, je profite de mon hamac.

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  La soirée arrive, je vais au restaurant VILIKI OTOK qui se trouve à environ 3 kms du camping. Il est 19h : il y a un peu de monde. Cette fois la carte du menu a des photos :  je peux me baser sur celle-ci pour choisir mon repas.

UN CROCHET EN CROATIE

• Distance : 60 KM

• Difficulté : 1/5

• Route

• Avant de m'endormir j'ai consulté ma carte routière qui englobe la Slovénie mais aussi la Croatie; ce pays où les cascades  attirent beaucoup de touristes.

  La côte fait aussi partie des lieux touristiques et, en regardant tout ce bleu, en pensant à la Mer Adriatique, je me suis dit que ce serait dommage de ne pas faire quelques kilomètres pour aller voir ce joli pays. Bien sûr ce n'est pas le but de mon road trip, mais ma curiosité étant plus forte, je décide de descendre vers la ville de Volosko. 

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  Arrivée à la frontière, il y a un péage mais aussi une maisonnette sur laquelle est affichée "VIGNETTE" barrée d un d'un gros trait rouge. Je rentre alors pour me renseigner et l’agent me dit qu’il ne faut pas de vignette pour aller en Croatie mais juste de l’argent . Je passe le péage où je paye 5 € (on se croirait en France ) puis je continue ma route .

• Tout autour de moi il y a des hectares de forêt très épaisse ; il semble que ce soit des chênes. Quelques kilomètres plus loin, j'arrive dans la ville et je m'arrête chez Lidl . J’achète quelques boissons et de quoi grignoter. Il fait une chaleur horrible qui dépasse les 40 ° sur ce grand parking . Je dois continuer ma route jusqu'à la Mer Adriatique que j’aperçois au loin.

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  Ce qui est inquiétant, c’est que toutes les maisons qui surplombent la mer sont dans une forêt très dense et il y a peu de routes. S'il y avait le feu là-bas ce serait apocalyptique. Je longe enfin la mer mais à part quelques petites maisons, quelques personnes, je ne vois rien de particulier. Tout semble arrêter plutôt triste .

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  Je change de route et me dirige dans l'autre sens.  J'arrive vers un port mais, du coup, je me dis que c'est peut-être dans l'autre sens que j'aurais dû aller .
  

•  Je suis a Preluk. Je croise un magnifique hôtel très luxueux le HILTON RIJEKA qui ressemble plus a un bateau de croisière qu’a un hôtel. Il est gigantesque et le côté mer est impressionnant. En revanche, les abords de l'hôtel du côté de l'entrée sont aussi tristes que la route que je viens de passer. Je décide de prendre mon téléphone pour regarder où se trouve le camping le plus proche.

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  J'arrive à ce fameux camping. Cela ressemble aux calanques de la Côte d'Azur mais des années 1970 : les grillages sont rouillés, de vieilles voitures sont garées sous les pins, il y a des anciens bâtiments  cassés et tagués...

  Je ne distingue pas le camping du parking. Il y a des papiers et canettes un peu partout  : cela contraste vraiment avec les campings que j'ai pu faire. Même le moins confortable était mieux que ça ! Je demande où est la réception; on me dit qu'il n'y a pas de réception et qu'un monsieur va prendre mon inscription et m’installer sous les pins.  
  

• L’endroit est tellement triste que je n'ai pas du tout envie de camper ici. Je reprends donc la route et repars dans l'autre sens ; d’où j'étais arrivée. Quelle tristesse ! De toute façon le mercure atteint encore une fois 38° et je n'ai vraiment pas envie de rester ici.