Je me présente : François Pirlot, 35ans, belge ayant grandi dans la campagne proche de Bruxelles.
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J'ai eu la chance d'avoir des parents motards ! Première moto à 12 ans, une Yamaha DT50 puis une vieille Honda TLR 200 trial qui m'a beaucoup appris ! Par la suite, je suis passé par l'enduro et le cross sans jamais faire de compétition, juste pour le fun et le plaisir de parcourir la campagne et d'envoyer du gaz dans les chemins à une époque où c'était encore possible.
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Comme pas mal d'entre nous, il y a quelques années, je suis tombé sur les vidéos de Lolo et autres youtubeurs voyageurs. Cela m'a poussé en fin de compte à vendre ma cross YZ250 (qui venait de me casser la main droite), pour passer à une conduite plus douce mais non moins aventureuse de la moto ! Le trail ! Avec une une belle Ténéré 700 (merci Kap2Cap). Depuis, je suis comme vous, à trimer toute l'année pour cramer tous mes jours de congés en voyages moto !
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Vivant dans un petit pays qui malheureusement n'est plus vraiment propice au pur off road, je suis donc passé au trail non sans avoir une petite nostalgie des machines qui ont 90 kg en moins et qui se manipulent comme des trottinettes!
Mais faut dire que dans "trail" il y a "voyage" et ça, j'aime ! J'aimais tourner en rond sur le même circuit toute l'année, mais à présent, j'ai besoin d'évasion, de découvrir de nouveaux paysages après chaque tournant.
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Avec mes 23 ans d'expérience en tout-terrain dernière moi, cela me permet de voyager dans pas mal de pays (Maroc, Cambodge, Croatie, Guatemala, Bali, Suède, Afrique du Sud, Sénégal, France, Allemagne, etc), et sur beaucoup de pistes hasardeuses sans vraiment me fixer de limite.
Cette fois-ci je pars accompagné d'un ami de longue date. Il a beaucoup d’années de motocross dans les bottes donc pas de souci à me faire sur son niveau technique. On a décidé ensemble d’aller en Amérique du Sud : la Colombie côté Caraïbes s’est imposée; Cartagena pour la fiesta, les plages de rêve de la côte, le désert de la Guaijra et la jungle de la Sierra Nevada. Un cocktail gagnant sur papier, mais plus compliqué qu’on ne le pensait à cause de la saison des pluies…
Location assez chère, on voulait la meilleur moto du coin, une Honda XRE 300 qui se trouve uniquement en Amérique du Sud.
650 € pour 12 jours. Il est possible de trouver des 150cc pour beaucoup moins cher.
On a pris un pari, partir en novembre en saison des pluies.
Les vols sont moins chers mais c’était beaucoup plus compliqué de faire du off road dans la majorité de la côte Caraïbes. Si c'était à refaire, je partirais en saison sèche.
Malgré tout on a eu beaucoup de soleil en général, donc si c’est pour faire de la route, pas de souci.
Les hôtels ne sont pas aussi bon marché qu'en Asie, mais à deux on arrivait a être entre 30 et 60 € la nuit.
Plus ou moins 0,81€ le litre ! Muy barato
On mange assez bien et pour pas grand-chose. Et on n'a pas été malade une seule fois. Et chose important, la bière coûte 0,50€ !
Cerro Kennedy, montagne qui se trouve dans les contreforts de la Sierra Nevada.
A son sommet on surplombe une mer de nuages. Un des rares endroits sur terre où on peut voir des palmiers, des monts enneigés et la mer en même temps.
La vieille ville de Cartagena et le quartier Getsemani qui a un charme fou!
L’hôtel Mundo Nuevo sur les hauteurs de Minca et sa vue à couper le souffle.
La plage de Palomino et son ambiance.
La cascade Marinka à Minca, pour se la jouer comme dans la pub Ushuaïa. Avec un chouette petit bar resto à côté. Belle surprise.
La côte colombienne des Caraïbes peut être extrêmement humide. Les anciennes tribus qui y vivaient étaient appelées «amphibious people», c’est pour dire. Le problème pour nous ce n’était pas les pluies qui arrivaient en fin de journée. Mais plutôt le sol détrempé dans la plupart des zones qu’on a traversées. Souvent on a dû faire demi-tour sur des pistes qui devenaient impraticables.
Le désert de la Guajira était malheureusement inondé (oui c’est possible un désert inondé..) On l’a appris sur place, assez déçus de passer à côté de ses pistes style Baja bordées de cactus. A faire clairement en saison sèche.
La Sierra Nevada est immense et malheureusement pratiquement aucune piste ne la traverse. Il y a uniquement des petites pistes en bordure de celle-ci. Il y a une grande piste plus à l'Est qui nous paraissait magnifique mais que des militaires nous ont fortement déconseillé de prendre. « mucho peligroso, grupo armo»
Les groupes armés existent toujours dans la Sierra et partout dans le pays. Mais depuis 2010 le pays ouvert au tourisme est bien plus safe. Sur la côte Caraïbes, on ne se doute de rien mais une fois passé de l’autre côté de la Sierra, les routes sont parsemées de nombreux barrages de police, de militaires et forces spéciales en tout genre. (on a même vu des chars..) Il se passe certainement des choses pas très nettes dans les montages et le gouvernement ne voudrait pas que des touristes à moto s’y perdent…
Par contre les forces de l’ordre ont toujours été supers avec nous. Ils nous arrêtaient juste pour voir si tout allait bien, pas de corruption.
En conclusion, ce n’est pas l’Asie du sud-est, tu ne vas pas où tu veux, ce qui est dommage avec ce potentiel.
Il est aussi important de dire que les locaux sont adorables et jamais on a eu un sentiment d’insécurité dans le pays.
Santa Marta
Distance : 30 KM
Difficulté : 1/5
routes
Après 2 jours à Cartagena, on se réjouit d'enfourcher nos motos.
Santa Marta est le point de départ de toutes les activités touristiques du coin. On va chercher nos motos chez Adrénaline Addict, le plus gros/pro des loueurs de la région. Ici la vibe c’est « go off road , fais ce que tu veux avec la moto, pas de souci » Entendu!
On quitte Santa Marta avec nos 2 belles Honda XRE300, petit trail léger passe partout. On grimpe dans les montages vers Minca.
Minca
Distance : 60 KM
Difficulté : 4/5
Pistes
Ce petit village perdu dans les montagnes est clairement à ne pas manquer. On quitte assez vite la belle route principale pour rentrer directement dans du sérieux. Un longue piste qui grimpe à travers jungle.
On n'a pas encore eu le temps de se familiariser avec la moto qu’on est déjà dans des montées impossibles et glissantes.
La piste nous a amenés encore plus haut que le village. On emprunte donc la route pour redescendre et arriver à notre écolodge. A cette saison, peu de monde dans les hôtels. On rencontre un petit groupe passionné de «bird watching».
Au final, dans notre cas de road trip moto en saison des pluies, les meilleurs pistes étaient dans les montagnes environnantes de Minca. En effet, c’est le seul endroit ou l’eau ne stagne pas (une montage c’est pentue).
Du coup, on a réussi a prendre toutes les pistes, bien que parfois boueuses mais rien de grave, pas de demi-tour forcé. On y a donc passé une nuit au début et deux nuits à la fin de notre road trip. Deux nuits dans un des plus beaux hôtels que j’ai eu la chance de voir en voyage moto, le «Mundo Nuevo». Il faut pas mal grimper pour y arriver mais cela vaut le détour.
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Cerro Kennedy
Distance : 30 KM
Difficulté : 4/5
Piste
Pour moi, c'est clairement la plus belle piste du séjour. Le Cerro Kennedy est la montage qui surplombe la vallée de Minca avec un base militaire à son sommet. C’est la piste la plus haute de la région (2600 m).
Il faut avoir un certain niveau pour la faire en moto avec une quinzaine de kilomètres très cassants et d’énormes cailloux. Des tours organisés permettent de le faire en 4x4 avec un guide. Ils montent la piste en 2h contre 35min à moto à bon rythme.
Ce jour-là on n'a vu aucune voiture de touriste. On est arrivés au sommet seuls au monde mais accueillis par de nombreux oiseaux exotiques. Il faut se lever tôt pour arriver au sommet vers 7h30 du matin, car après 8h30 les nuages recouvrent souvent le sommet. Et ce serait dommage de rater ce qui nous est offert. Une vue immense sur une mer de nuages percée par quelques palmiers avec au fond les pics enneigés des plus hauts sommets de Colombie (Bolívar et Colón 5780m).
Après avoir bien profité de la vue, on fait les derniers kilomètres pour arriver à la fin de la piste et dire bonjour au militaire qui garde cette base perchée sur la montage.
Retour vers Minca physique en mode VTT de descente pour arriver dans notre Ecologe et profiter d’un bon petit-déjeuner.
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Palomino
Distance : 100 KM
Difficulté : 1/5
Routes
Très belle route côtière qui par moment flirte avec la Mer de Caraïbes. La pluie tombe en fin d’après-midi et on arrive à Palomino trempés.
Palomino est un petit village sur la mer où les routes sont faites de terre et les backpakers pullulent.
Pas mal de bonnes chose à manger et de chouettes bars. On décide de faire sécher nos bottines une journée de plus (ça prend du temps avec cette humidité). Notre hôtel sur la mer est simple mais parfait pour une journée de repos/fiesta.
La cote de la Guajira
Distance : 150 KM
Difficulté : 4/5
Routes/Pistes
Après 2 jours de repos sur la plage, on retrouve nos motos avec plaisir. Surtout qu’à partir de ce moment-là, on quitte la zone touristique et on rentre dans le dure. Notre but est de rejoindre le grand désert de la Guajira. Zone très isolée mais propice aux pistes mythiques.
Pour cela on doit faire une première halte vers Ríohacha (ville sans intérêt particulier). On décide alors de se trouver un hôtel plus loin et isolé sur la plage. Hop on valide sur booking en last minute le “Aiwa Mayapo”. L’hôtel a l’air superbe et récent.
De plus en regardant bien sur google il n’y a pas de route qui y mène : chouette il est totalement isolé sur la côte.
Au final on va se perdre et s’enfoncer dans des salins et des zones inondées durant 1h ou 2. On peut voir l’hôtel au loin, mais impossible de trouver une piste. Après plusieurs tankages dans le sable, on arrive crevés dans un hôtel complètement vide. (une fois de plus, à faire en saison sèche)
Le désert de la Guajira
Distance : 70 KM
Difficulté : 1/5
Routes
Le lendemain on demandera à un local de venir en passager pour nous guider à travers ce labyrinthe humide pour retrouver la route.
On emprunte la «Via Mayapo», magnifique route bordée par la mer et le désert qui commence à se prononcer, le verdict aussi… même les abords de la route sont déjà sous l'eau, les cactus font trempette, ça ne dit rien de bon pour la suite.
On pousse tout de même jusqu’à Uribia dernière ville avant le no-man’s land.
Une vraie ville de far west, faite à base de poussière, de vieux camions et de musique beaucoup trop forte. On trouve un boui boui pour prendre un Coca, et finalement s’avouer que cela ne sert à rien de pousser jusqu'à Cabo de la Vela. Dommage, on en avait rêvé de ces pistes…
Pour nous consoler on trouvera bien quelques pistes en bordure de route pour aller jouer entre les cactus.
Valledupar
Distance : 210 KM
Difficulté : 2/5
Routes
On a fait une croix sur le désert à contre cœur. Nous voilà donc à devoir faire un choix. On est à Uribia mais on ne va pas dormir ici, ça craint… Il est 12h, on a le temps de pousser jusqu’à Valledupar (210 km).
Grande ville dont on ne sait rien à part qu’elle se trouve de l’autre côté de la Sierra et qu’elle n’est vraiment pas touristique. J’avais repéré pas mal de pistes off road dans ses environs, on verra si on a plus de chance.
On enquille l’interminable route et on arrive en ville sous une pluie d’enfer avant la tombée de la nuit. La ville est assez agréable et on ressent un certain niveau de vie. On trouve de chouettes restaurants et bars.
On y passe 2 nuits, malheureusement les pistes ici sont aussi inondées. On fait tout de même un chouette petit tour dans la campagne environnante. Il y règne une atmosphère de Midwest américain, de grande plaine verte, de ranch et de chevaux.
Retour vers la côte
Distance : 250 KM
Difficulté : 2/5
Routes
Valledupar est pile de l’autre côté de la Sierra. Pour retourner sur la côte, on a le choix… Gauche ou droite?
On décide de refaire une partie de la route de l’aller, pour ensuite essayer de prendre cette fameuse piste repérée dans mon canapé qui grimpe un peu dans la sierra à partir de Fonseca.
Mauvaise surprise, la police nous stoppe pour nous dire que c’est trop dangereux comme coin… On doit faire un détour de 1h30. Va savoir, il n’y avait sans doute aucun danger… de la surprotection de la part des flics? On ne le saura pas. On arrive crevés a Palomino qu’on connaît déjà bien.
Vers le Tyrona park
Distance : 90 KM
Difficulté : 3/5
Pistes/Routes
Le lendemain on reprend la N90 qui va vers Santa Marta et Minca.
On a le temps, on se fait une chouette section off road sur les flancs de la Sierra. Content comme un gamin d’avoir trouvé le «punte amarillo» sur cette piste.
Ce soir on loge au Mama Tyrona, hôtel sympa à deux pas du parc national.
On décide en effet de faire une journée treck dans le parc pour aller voir ces plages paradisiaques. La marche dans cette jungle chaude et humide en vaut la peine. Ca reste un endroit assez touristique mais ce serait bête de passer à côté.
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Retour à Minca
Distance : 120 KM
Difficulté : 4/5
Pistes/Routes
On passe une seconde nuit dans le Mama Tyrona pour partir le lendemain sur la N90.
Encore une très belle boucle off road aux abords de la Sierra qui nous prendra 2 heures. Sur cette piste très vallonnée, on doit ouvrir pas mal de barrières à bétail.
Au fin fond de nulle part, on tombe sur la «Playita» (on le sait car il y avait un petit panneau en bois), une belle rivière à traverser où l’on restera pas mal de temps à se rafraîchir, seuls au monde dans la jungle.
Le soir on arrive à Minca et on se fait plaisir sur le choix de l’hôtel, «Mundo Nuevo» cité plus haut. Le genre d’endroit où le temps se fige et qu’il est difficile de quitter. Malheureusement le lendemain on rend les motos à Santa Marta… Retour à Cartagena.
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Road trip on the Caribbean coast of Colombia: Santa Marta - Minca- Palomino - La Guajira- Valledupar ( november - rainy season ) Rental bike: XRE300 - @Adrenaline Addict Santa Marta
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