J'ai un million de choses à raconter autour de la moto, je ne sais pas par quel bout commencer. Je peux juste dire que j'avais envie de grands espaces et d'avoir la sensation d'en faire partie. J'ai fini par passer le permis à presque 40 piges et en commençant pas loin et en voyant plus grand au fur et à mesure. J'ai pas beaucoup de road-trips à mon actif, mais je m'inscris pour les raconter et partager un peu ici. Et aussi récupérer des belles traces (même si j'adore passer des heures à tracer sur Basecamp).
Enigme facile pour ceux qui savent : nous n'avons pas pris le pont naturel de la F208, mais on aurait dû. Où étions nous ?
10-15€ la nuit.
Ce n'est pas cher comparé aux logements en dur, c'est souvent juste un pré avec les commodités pas loin. Commodités en Islande, ça veut souvent dire un endroit propre pour déguster ta popote au chaud.
Ne fais pas la technique du 23h-5h pour pieuter gratos, les français sont réputés là-bas pour resquiller. Autant que le reste du monde ne voie que notre bon côté ;)
20% plus cher qu'en France.
Je te mets aussi la trace pour faire le nord du Vatnajokull via Askja et arriver direct dans le Landmannalaugar.
Nous on n'a pas pu, on a mal calculé la conso dans le sable jusqu'à Askja
400 km
C'est l'autonomie minimum dont tu auras besoin si tu veux traverser les Highlands.
689 cc
A mon humble avis, c'est le nombre idéal de centimètres cubes dont tu auras besoin. Sans rire, une bécane facile en off road qui va économiser ton énergie. Tu en auras besoin pour affronter la météo, pas toujours facile
Entraîne-toi un peu pour les gués, c'est la seule vraie difficulté. Pas tous bien sûr, mais certains sont vraiment tendus, alors tester avant c'est se donner un peu de latitude psychologique. Tu es content de l'avoir sur le moment
Tu es en Europe (avec un petit gout d'Amérique, tu verras), donc ta carte d'identité suffit.
Pour le bateau :
Si tu veux une cabine, prends ton billet longtemps à l'avance. Elles sont bookées rapidement et elles te donnent l'accès à des toilettes et douche privatives. Puis c'est moins cher de réserver en septembre ou octobre pour juillet ou août.
Pas besoin de sangles d'arrimage, il y a tout ce qu'il faut à bord
Prends tes affaires (pas la tente hein) le pont des véhicules n'est pas accessible pendant la traversée.
Fais-toi des postes, sinon tu vas t'ennuyer.
Jour 1: Seidisfjordur – Studgalil
Distance : 205 KM
Difficulté : 2/5
40% off-road
Nous descendons du bateau en mode découverte après avoir piétiné dans la cale une bonne heure. Après 40 heures de bateau l’ultime queue pour passer le poste frontière achève d’aiguiser notre impatience. Nous lâchons gentiment nos amis de traversée pour se retrouver juste à deux, comme on l’avait prévu au départ et on grimpe le col pour basculer du côté terre.
Le plein avait été fait au Danemark, on peut attaquer directement la montée du col pour sortir de Seyðisfjörður et rejoindre Egilsstaðir. Ravitaillement au Bonus, pour le soir et le lendemain midi, a minima, puis en route vers la première chose que je voulais découvrir : la maintenant célèbre cascade d’eau chaude Laugarvellir.
Une fois arrivés sur le parking de Laugarvellir, après avoir fait goûter leurs premières pistes islandaises à nos crampons, on part à pied, mais on ne trouve pas tout de suite le sentier. Mais on ne peut pas louper le ruisseau qui l’alimente, avec ses algues d’un vert éclatant. Une main plongée dedans résume à elle toute seule tous les contrastes de cette île et confirme qu’on est au bon endroit. On finit par trouver le petit bassin dont l’eau est à 38°C. C’est plus dur de ressortir que de se déshabiller pour y aller.
On profite du bain quelques instants et, vu qu’il est déjà 17h, on commence à se mettre en quête d’un camping proche de l’entrée de la F905. Mes waypoints camping nous en indiquent un à 40 km, Studlagil.
On l’a choisi au pif, et vraiment, on ne s’attendait certainement pas à ça. Tellement qu’on a pris le temps de monter les tentes avant d’aller visiter le canyon. Encore une claque visuelle, je ne sais pas si on peut vivre une après-midi moto pareille ailleurs dans le monde. Enfin, on exactement ce qu’on était venu chercher, ça s’annonce très prometteur pour la suite.
Allez, un paquet de nouilles chinoises chacun et au lit.
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Jour 2 : Studgalil - Dekri
Distance : 118 KM
Difficulté : 4/5
100% off-road
Petit kilométrage pour cette journée, pour plusieurs raisons. La principale c’est qu’on a découvert tous les deux, le sable sur la F910 surtout, la F905 est plus facile globalement. On s’est un peu usés à comprendre comment rouler sans consommer trop d’énergie. On est arrivés à Dekri vers 12h30, en prenant donc vraiment tout notre temps. Il s’agissait aussi de profiter de la magie des lieux et des paysages incroyables dans lesquels nous étions en train de rouler.
On est accompagnés par le Vatnajökull sur notre gauche au sud. Il éclaire le paysage par-dessous les nuages, et donne une ambiance et une lumière magique à notre matinée de bécane. Au plus près, on passe à 10 km du glacier dont on n’arrive pas à percevoir l’immensité, dans un décor pourtant libre d’obstacle visuel. La seule limite c’est l’horizon et les reliefs qui en dépassent, le Vatnajökull en tête.
A Dekri, on arrive correctement rincés par la matinée, que l’on envisageait pas du tout comme ça. Le repas type expédition (pratique et nourrissant) nous supprime le peu de volonté qui nous restait. On plante les tentes à 14 h et on file voir le célèbre cratère du Volcan Askja. Quelques petits km de piste et une petite rando dans la gigantesque caldeira de 5 km de diamètre pour aller voir le fameux lac. Pas de baignade, Viti était bien trop acide pour ça en 2023. On trouve ce qu’on était venus chercher.
On a 3 options à évaluer pour le lendemain :
- Descendre au sud et continuer sur le Landmannalaugar via la F26. On calcule avec la conso du jour qu’il nous manquera 5l d’essence pour finir et que, si un gué est trop gros pour nous, on sera embêtés pour faire demi-tour.
- Faire demi-tour sur la F905 et continuer au nord via la N1. Mais ça fait beaucoup de N1 et nous n’avons clairement pas envie de ça. Ni de faire demi-tour, on a trop de choses à voir.
- Dernière option la F88, qui fait remonter quasi directement sur Mivatn. Mais là, les rangers nous préviennent qu’un des trois gués est assez tendu à moto. Profondeur, courant et ne pas se rater sur la ligne à choisir. Clairement, ils ne conseillent pas. Il y a bien une option sur une piste plus sauvage que la F88, qu’un groupe de motard polonais a choisie (on les a retrouvés plus tard, ils ont mis 6 heures à la faire) mais nous l’écarterons rapidement et décidons d’aller voir un peu ce gué. Les stations essence et notre autonomie nous permettront de faire demi-tour, si besoin .
Petites nouilles chinoises et au lit. Journée ⭐⭐⭐⭐⭐
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Jour 3 : Dekri – Mivatn - Akureyri
Distance : 283 KM
Difficulté : 3/5
40% off-road
Départ de Dekri pour rejoindre la F88. Pas de difficulté sur cette piste, il faut juste augmenter le rythme pour planer au-dessus de la tôle ondulée que le trafic a créée tout le long de la saison. Au-dessus de 80 km/h, c’est confortable. On s’inquiète juste du fameux gué pour lequel les rangers nous ont mis en garde. Il est à mi-parcours de la F88 quelques km après un plus petit qui nous servira juste d’échauffement. Les rangers n’ont pas menti, il inspire le respect, même les voitures hésitent. On passe en longeant la corde et il vaut mieux, quand on voit comment passent les bus de touristes. Les ornières à leur endroit à eux font largement plus d’un mètre de profondeur. Passer là avec les motos signifierait la fin du voyage. Le long de la corde déjà, la roue avant de 21 pouces est quasi totalement immergée. Au milieu le courant est fort et pousse clairement les motos vers l’aval. Traction traction traction !!!
Mais en douceur, parce que même s’il n’est pas piégeux, le fond est invisible et ne passe pas bien la puissance.
Voilà les coordonnées GPS: N65° 20' 13.5" W16° 03' 33.5" . La vue satellite de Maps donne une bonne idée de la taille de la rivière. Ça sera une des plus grosses que nous aurons à traverser. Elle nous a donné beaucoup de sérénité pour les suivantes, parfois même un peu trop. Nous finissons la F88 pour arriver vers le prochain point que j'avais prévu sur ma carte : les champs Phlégréens (champs brûlants) de Hvérir, la douche éternelle (l'humour islandais) et le lac cratère du Krafla.
Le reste de la journée sera une liaison N1 pour avancer vers les fjords du nord-ouest, que je tenais absolument à visiter. J'espère que l'ambiance arctique y sera plus marquée encore. On aura tout de même fait un détour sympa par Godafoss, où on est arrivés à la bonne heure pour faire de belles photos.
On a fini au camping municipal au sud d'Akureyri le moins cher de tout le séjour: 600 ISK avec accès à la piscine chauffée, nickel pour se délasser d'une plutôt longue journée de route. On ne fait pas que rouler, ce serait dommage, même si on roule beaucoup et qu'on est venus pour ça.
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Jour 4 : Akureyri - Bordeyri
Distance : 384 KM
Difficulté : 1/5
15% off-road
Étape de liaison, il n'y a pas grand-chose à voir dans ce coin-là et la route n'est pas intéressante à faire à moto. Ni avec un autre véhicule d'ailleurs. Enfin, il y a quand même 2-3 trucs à voir, comme la route 82 (alternative au tunnel de la sortie d'Olafsfjordur) au panorama exceptionnel , la petite chapelle de tourbe Grafarkirkja qui date du XVIIème siècle et bien sûr le troll pétrifié (selon la légende) d'Hvítserkur.
On aura quand même droit a une petite station essence bien dépaysante, on dirait qu'elle vend plus de souvenirs que de carburant.
On finit par trouver un camping abrité du puissant vent de nord-ouest qui ne nous a pas lâchés de la journée. Ça l'a rendue bien physique et le soir nous ne ferons les malins que jusqu'à 21h. Nous gardons nos forces pour le but de la liaison, les fjords du nord-ouest.
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Jour 5 : Bordeyri - Nordurfjördur
Distance : 239 KM
Difficulté : 2/5
50% off-road
Voilà une étape que j'attendais avec impatience. On a pas mal de route à faire, on s'y met tôt le matin . Enfin quand je dis tôt, c'est 8h30 sur les motos ; les oiseaux migrateurs ont levé le camp depuis longtemps, au lever du jour. Vers 4h30, à cette latitude et cette époque. On commence par se faire une matinée de goudron. On en a un peu marre, on est autant venus pour les pistes que pour les paysages. Enfin là, l'objectif, ce sont les paysages, clairement. Enfin, c'est ce que j'attendais de cette partie, réputée plus sauvage et moins touristique que le reste de l'Islande. On n'a pas été déçus, et j'aurais vraiment aimé y passer au moins un jour plein. La côte est très découpée, le kilométrage devient vite important pour aller pas si loin finalement. La trace fait 100 km à vol d'oiseau… On s'arrête à 12h au musée des bergers local, pour prendre une pause au chaud (mon frère "pose" devant). Le goudron s'arrête à 90 km de Nordurfjördur, au croisement de la 643 et de la 645.
La piste est très roulante, mais c'est une piste, ça nous fait plaisir.
Les paysages de ce coin sont fabuleux, on commence à rouler dans du Shackleton ou du Charcot. Je rêve éveillé.
La route jusqu'au village et à la Guest house ne sera ponctuée que d'arrêts points de vue, le temps de prendre quelques photos. Une journée très contemplative en somme.
A Nordurfjördur, nous nous sommes empressés d'aller gouter la piscine géothermique, juste pour dire qu'on s'est prélassés bien au chaud à 66°N. La piscine est payante, avec le terminal en libre-service. Ça fonctionne à la confiance là-bas, aussi je ne remercie pas les touristes français (snif!) que nous avons croisés et qui, en se croyant plus malins que la moyenne, ne se sont pas acquittés de leur participation. Pour finir, quand un employé passera des journées à s'y ennuyer pour attendre les 15 personnes qui passent dans ce bout du monde chaque jour, le prix de l'entrée doublera, y compris pour eux. Enfin, même payant, ça reste un tel kif après quelques heures de moto dans un temps qui s'était considérablement rafraichi et couvert. Nous nous demandions même si nous allions nous baigner sous la pluie…. Une belle dépression était en train d'arriver par le Nord-Ouest, mais nous n'en mesurions pas encore la force, ni la direction d'ailleurs.
Pour nous, il faisait juste mauvais temps mais on se trompait.
Nous avons eu droit à un super accueil du français qui y tient l'épicerie, et dont je ne rappelle pas le prénom. Il ne s'est dénoncé qu'après nous avoir laissé patauger un peu en anglais. Comme on est arrivés juste à l'heure de la fermeture, on en a profité pour discuter un peu avec lui du parcours de vie qui l'a ramené presque au bout du monde. Pour le retour, il nous a indiqué une piste qui coupe la grande boucle côtière à travers la montagne, qu'il emprunte surtout l'hiver en motoneige. Nous le remercions et prenons la décision de tester ça le lendemain, en se disant qu'on pourrait toujours faire demi-tour si on ne le sentait pas. Le plein des bécanes pour ne pas avoir à le faire en partant et nous nous installons dans le pré de la Guest house. Merci à Catarina pour nous avoir laissé disposer de la buanderie comme on voulait, ça nous a permis de ne plus réfléchir à notre linge de tout le reste du voyage.
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Nordurfjördur - Snaefellness
Distance : 346 KM
Difficulté : 2/5
40% off-road
En route vers le volcan d'où est parti le Voyage au centre de la Terre de Jules Vernes. Nous avons pris le parti de ne pas nous éterniser dans les fjords de l'ouest car nous savons que nous avons encore beaucoup de choses à voir. Décidément, deux semaines c'est trop court, d'autant qu'elles ont été amputées d'1 jour à cause de la tempête qui a bloqué le ferry 24 heures.
C'est à regret, d'autant plus que l'aperçu que nous a donné notre incursion de la veille dans cette région nous donné envie d'en voir encore plus. Avec une semaine de plus, nous aurions pris le temps de graver ça dans notre mémoire. Nous essayons un peu la piste de l'épicier, mais nous rendons vite les armes, elle est technique et caillouteuse, à flanc de montagne. Le profil en aval montre qu'il y a un ou deux passages aux courbes de niveau encore plus serrées qui risquent de nous mettre en difficulté. Nous restons donc en mode voyage et sécurité, mais on a conscience de rater un peu de l'Islande sauvage qui nous faisait tant rêver.
Voilà donc une belle liaison qui se profile, dans un temps qui s'est encore dégradé par rapport à la veille. Nous arrivons vers 16 h au pied du Snaefellness et optons pour la F570, qui passe au ras du glacier. Nous n'en verrons rien, la dépression plaque les nuages à 200 m au-dessus de la mer. On les voit bien sur la photo d'ailleurs. Nous ne verrons rien de ce mythe, le brouillard nous a juste permis de savoir où se posait la roue avant. Quelle déception, encore une raison de revenir ! Beaucoup plus tard et beaucoup plus à l'est, Odon, un autre Ténériste, nous dira qu'il y est passé aussi, mais avec un temps bien dégagé et que c'était magnifique. Grrrrr !!!
Nous campons dans le vent et sous la pluie, la météo termine de se dégrader. Heureusement qu'il fait meilleur à l'est, nous échapperons naturellement à la tempête. Enfin, ce n'est pas mon meilleur moment, les petites frustrations cumulées jouent sur mon humeur et je deviens de moins en moins tolérants aux micro-tracas qui ponctuent toujours un voyage, aussi exceptionnel et réussi soit-il.
On verra demain…
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Jour 7 : Snaefellness - Úthlíd Cottages
Distance : 249 KM
Difficulté : 2/5
35% off-road
On se lève sous la pluie, et ça m'entame le moral directement. Je me dis que je ne vais pas arriver à faire sécher le duvet avant de partir et je stresse de mal dormir pour le reste du séjour à cause de plumes humides qui seraient devenues inefficaces. Je deviens un compagnon de voyage que personne n'a envie d'avoir le temps de ranger le campement. Il est temps de reprendre la route, la moto va me calmer.
Nous commençons par une bonne centaine de km d'asphalte qui nous mènera, en début d'après –midi vers la F338, que j'avais repérée lors de mon exploration virtuelle, quelques mois avant de partir. La carte montrait un bon potentiel de spectacle, entre glaciers et dômes volcaniques au loin. Nous ne serons pas déçus, je vais même retrouver un sourire qui ne me quittera plus jusqu'à la fin du voyage.
Nous y retrouverons un groupe d'italiens qu'on n'a pas revus depuis Seydisfjordur. Ca change de l'ambiance de la F337 une heure avant où nous n'avons croisé absolument personne. Là, on a tout, les hordes de touristes, les bus emblématiques à 8 roues, les magasins de souvenirs et le désert tout autour !
On est fatigués, on se cherche un camping pas loin. Mon GPX liste de campings nous en indique un premier que nous ne retiendrons pas, le second sera parfait. On est sortis de la tempête de l'ouest et les installations sont très confortables, même en tente. On va bien se reposer pour le programme du lendemain, Thingvellir et carcasse de DC3.
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Jour 8 : Úthlíd Cottages – DC 3
Distance : 346 KM
Difficulté : 1/5
0% off-road
Cette journée-là a été celle des aller-retours. Le premier sera pour le Thingvellir, et la faille de Silfra avec ses eaux cristallines. Il n'y a qu'une route d'accès à parcourir à un rythme de sénateur. Plus de 10km à 50 maxi, c'est long ! Mais le site en vaut clairement la chandelle, on se gare sur la plaque eurasienne et la petite rando qui passe à travers la crevasse nous fait monter sur le promontoire de la plaque américaine. Le point de vue vaut largement le déplacement. C'est aussi un lieu chargé d'histoire pour les Islandais, c'est ici que leur parlement a été créé au Xème siècle. C'est le plus ancien d'Europe occidentale et ils en sont très fiers.
Heureusement que nous avons la culture à nous mettre sous la dent, car nous passerons la journée à sillonner la route 1. Le fuselage du DC 3 est beaucoup plus à l'est que nous ne pensions et quand nous arrivons, nous nous apercevons que nous ne pourrons pas rouler jusqu'à son pied. On a le choix entre 3h de marche aller-retour ou un bus touristique à 10€ la place. Finalement, nous n'irons pas, nous trouvons que ça manque d'authenticité et de liberté. Nous savons que ça va nous gâcher le plaisir. Puis le charme du lieu agit seulement s'il est désert. Difficile de profiter du lieu en s'imaginant des histoires au milieu d'une foule d'excursionnistes en autocar. Nous ne voulions pas juste cocher un "j'y étais".
On fait un peu les touristes (c'est ce que nous sommes après tout), en visitant quelques sites emblématiques, les fameuse cascades Seljalandsfoss et Skógafoss. Je laisse la photo parler, même sans lumière de type Instagram. Cette journée a été marquée par un fort vent d'est, le demi-tour vers le camping Þórsmörk sur la F249. C'était sans compter l'eau de fonte de l'Eyjafjallajökull, qui alimente d'innombrables petits cours d'eau qui se jettent dans la Markarfljot au nord.
Le courant en fin de journée est plus fort et le vent ajoute encore du brassage. Nous ne traverserons pas un gué particulièrement opaque et trop agité pour qu'on puisse repérer la bonne ligne.
En voyageurs prudents, nous faisons demi-tour et trouvons un camping à l'ambiance très Flots Bleus, plus Brasseur que Dubosc. On ne fera pas de vieux os le lendemain, d'autant plus que la plaine côtière ne présente que très peu d'intérêt pour nous.
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Jour 9 : Landmannalaugar tour
Distance : 160 KM
Difficulté : 3/5
85% off-road
Une des meilleures journées de ce voyage. Vraiment, il ne faut pas partir d'Islande sans y être passé. Pistes sans aucune difficulté, qui font passer dans des paysages magiques. On s'est arrêtés tous les quarts d'heure pour faire des photos, je ne vais pas les mettre toutes. Aucune difficulté, en dehors des gués, notamment un vraiment profond, avec le niveau d'eau à 15 cm de la boîte à air et des rochers dans le fond assez gros pour dépasser à la surface par endroit. C'est le seul de tout le voyage où on a galéré.
Au fur et à mesure, on a pris un peu la confiance et on ne va pas sonder à pied. On ne l'a d'ailleurs pas fait du voyage, mais on aurait peut-être dû. Mais ici, un local traverse en voiture et nous indique le meilleur passage, alors mon frère s'élance. J'attends au bord, je vois bien que c'est plus mouvementé que d'habitude.
Les rocs promènent la roue avant par surprise et 5 m avant la rive un plus gros le fait caler-basculer. Je n'ai jamais vu quelqu'un relever une bécane aussi vite. Si elle a passé 3 secondes dans l'eau c'est le bout du monde. Son réflexe nous a sauvés le voyage, on a trouvé de l'eau dans la boite à air.
J'ai traversé sous pression et je me suis posé quasi-directement le sabot sur un rocher avec les roues qui ont rapidement dégagé le gravier autour. Je n'ai pas basculé à mon tour
Comme j'ai oublié de prendre un filtre de rechange (un pour deux suivant notre checklist, mais je suis assez con pour ne pas la suivre à 100%), on a dû attendre que celui de Clément sèche un peu au soleil avant de le remonter. Au moins, il est propre maintenant. Pendant qu'on faisait ça, un second local est passé en relevant les indices de notre choix de passage. Il a pris le temps de s'arrêter pour nous dire que lui, avec sa 450 enduro, il ne passe jamais dans le gué, trop compliqué et dangereux.
A la place, il utilise le pont de pierre naturel 50 m en aval, en nous conseillant ironiquement de prendre le temps de lever le nez de la piste. Nous faisons amende honorable d'autant que ce pont apparait dans la vidéo d'Ugly Betty, que nous avions tous les deux visionnée un peu plus d'une fois… Je le mets en POI dans le GPX, avec un petit nom et les symboles de Basecamp qui vont bien. Disons que c'est ma petite contribution à la famille des voyageurs à moto.
Le camping du soir, c'est juste un pré, comme souvent ici, mais le décor est au top, juste à côté d'un élevage de chevaux islandais. Il achève de faire de cette journée une des plus belles du voyage.
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Jour 10 : F26 - Haifoss
Distance : 130 KM
Difficulté : 1/5
35% off-road
On était censés remonter dans le nord via la F26 et se refaire la mythique F910 dans l'autre sens pour commencer à retourner au bateau, mais on s'est rendu compte qu'on était en retard parce qu'on pensait qu'on avait encore 4 jours pour aller prendre le bateau. En fait ce n'était que 3, celui-là compris. Vu qu'on était loin à l'ouest, et que je m'étais un peu fait mal à la cheville la veille en me coinçant le pied pile sous le coude de l'échappement, on a décidé de rester sur du facile. A regret car nous savions que nous allions devoir faire une énorme longueur de route 1, mais l'Islande saura nous en consoler.
Toute petite journée aujourd'hui, mais Haifoss est un détour vraiment sympa. Comme son nom l'indique, c'est la plus haute du pays et puis la piste qui y mène est pas mal.
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Jour 11 : Arnes - Hofn
Distance : 400 KM
Difficulté : 2/5
0% off-road
Ribambelle de sites touristiques, on s'en est mis plein les yeux le long de la façade sud du Vatnajökull.
Pas grand-chose à raconter, on a roulé, roulé et encore roulé. C'est énorme de rouler face à l'océan et de n'avoir que du glacier dans le rétroviseur, comme si tu étais à 3000 m d'altitude
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Jour 12 : Hofn -Egilstadir
Distance : 190 KM
Difficulté : 2/5
20% off-road
Pour cet avant-dernier jour, on s'est trouvé un petit morceau de piste pour sortir de la route 1. Nous arrivons à Egilstadir vers 12 h et nous retrouvons un copain de bateau de l'aller au camping qui sert de zone tampon.
On profite du temps mort pour faire la corvée de linge, ça commençait à faire longtemps.
On glande et on fait les courses pour la traversée. Sur le bateau, nous ne prendrons que le petit déjeuner.
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Jour 13 : Epave WWII US Navy LCM
Distance : 86 KM
Difficulté : 3/5
35% off-road
Dernier jour, on ne reste pas loin de l'embarcadère. Au fond du fjord juste au sud du port, il y a une simple table à pique-nique et une vieille barge du débarque qui se dissout ici depuis les années 60. Je voulais passer voir ça avant de partir, alors on a proposé ça à notre collègue du bateau.
On s'est fait un dernier bout de piste, escarpé et boueux (mais pas traitre), juste pour le plaisir de manger une dernière fois dans un endroit vraiment dépaysant.
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Bonus 1 : Quelques incontournables
Distance : 0 KM
Difficulté : 1/5
Waypoints
Dans cette trace, tu ne trouveras que des points d'intérêts, disséminés dans tout le pays.
Je ne les ai pas tous visités, mais ils étaient tous dans mon Osmand. Au final, une fois sur place tu vas où le vent et tes envies te mènent.
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Bonus 2 : Traversée NE--SW
Distance : 354 KM
Difficulté : 4/5
90% off-road
Ajoute 25% à ta conso moyenne pour savoir combien tu dois avoir de litres, tu vas patiner un peu dans le sable autour d'Askja.
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J1 - Laugarvellir
J1 - Canyon Studlagil
J2 - Au nord du Vatnajökull
J2 - Askja
J3 - Godafoss
J4- Route 82
J4 - Grafarkirkja
J4 - Hvítserkur
J5 - Sheep farm museum (restau)
J5 - Djúpavík
J5 - Kraunesslaug
J5 - Depuis la tente à Urdartindur
J6 - Impossible d'y échapper 😉
J6 - Baie sud du Snæfellsness
J7 - Quelque part sur la F338
J7 - Encore de la F338
J7 - F338, c'est la dernière promis
J7 - Gulfoss
J8 - Silfra / Þingvellir
J8 - Seljalandsfoss
J9 - Quelque part sur la F210
J9 - Maelifell, le volcan Instagram
J9 - Le pont qu'on n'a pas pris...
J9 - On a adoré ce campement
J10 - L'aval d'Haífoss, la cascade tu iras voir toi-même
J11 - Jökulsárlón
J11 - Sur la N1 au sud-est
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