LES PISTES DU CAMBODGE EN DUO ► Franz

De Phnom Penh à Kampong Cham

• Distance : 115 KM

• Difficulté : 2/5

• Routes / Pistes

• Après une semaine en solo dans le sud du Vietnam, je saute dans le bus pour rejoindre ma douce, déjà en mission pour son travail à Phnom Penh. Je fais Ho Chi Minh – Phnom Penh en 10 heures. Le lendemain, nous louons notre belle XR650 et quittons la ville sans trop de soucis.

• Nous empruntons le premier pont qui enjambe le Mékong pour nous retrouver dans une zone moins peuplée. Nous tombons sur notre première piste, bien défoncée : ça secoue dans tous les sens, et j’ai un peu peur que les 4 jours soient comme ça. Heureusement, ce n’était qu’une petite portion.

• Ma compagne trouve assez vite sa position préférée : elle quitte la selle passager pour s’asseoir directement sur notre sac de vêtements, sur le porte-bagages. Elle a une meilleure vue, c'est plus confortable, et moi, j'ai toute la selle pour être à mon aise et même rouler debout ! On est bien rodé ! Mais il fait chaud, même en T-shirt. Nous nous arrêtons à l'ombre d’un petit temple en traversant un village. Ça y est, l’aventure commence.

• Nous arrivons en fin d’après-midi à Kampong Cham, une petite ville calme où nous nous arrêtons pour une bière et un jus de coco. Finalement, nous passerons la nuit dans un superbe écolodge plus loin sur la route (Hanchey Bamboo Resort). Nous voulions une piscine après les heures de route et la poussière accumulée. Le lever de soleil sur le Mékong depuis cet hôtel est incroyable, tout comme son restaurant. Une belle adresse.

De Kampong Cham à Stueng Saen

• Distance : 63 KM

• Difficulté : 1/5

• Routes / Pistes

• Après un bon petit-déjeuner dans notre lodge, nous visitons tôt le matin le temple juste à côté (Hanchey Temple). Pas un touriste en vue. Quelques moines bouddhistes balayent les feuilles tombées durant la nuit, et les rayons du soleil levant traversent la fumée ambiante. Le Mékong scintille en contrebas. Que demander de plus ?

• Nous remontons sur notre Honda pour parcourir une belle route à travers la campagne. Nous tombons sur une sortie d’école : des petits écoliers en uniforme nous entourent. D’abord timides, nous sommes vite submergés par tous ces sourires et cris de joie. Nous discutons un peu avec les parents qui viennent chercher leurs enfants, à cinq sur une mobylette. En partant, nous avons droit à un cortège de jeunes à vélo qui nous suivent.

• Nous arrivons assez tôt à Stueng Saen, une ville sans grand intérêt, mais avec de chouettes choses à faire dans les environs. Nous laissons passer le coup de chaleur de 14 h à la piscine de l’hôtel, puis nous nous rendons au temple perché Phnom Santuk. Sur la route, nous tombons sur un autre temple isolé, Sampow Trailok Traileak, un temple-bateau entièrement revêtu d’or. Impressionnant !

• Nous arrivons pour le coucher de soleil au temple Phnom Santuk et ses singes. Ambiance magique une fois de plus, nous sommes seuls avec les macaques. Nous rentrons juste avant la tombée de la nuit, dans un de ces couchers de soleil flamboyants si caractéristiques du Cambodge. Le soir, nous trouvons un petit restaurant local où nous nous faisons des amis, grandement aidés par Google Translate.

De Stueng Saen à Phnom Kulen

• Distance : 201 KM

• Difficulté : 3/5

• Routes / Pistes

• La plus grosse journée moto de notre périple ! Notre but est d’arriver au nord de Siem Reap, à l’entrée du parc national de Phnom Kulen. Pour cela, nous devons avancer et faire une heure de route sur la grande nationale 6. Mais, arrivés à Kampong Kdei, nous bifurquons à droite pour traverser le mythique pont khmer «Spean Praptos», l’un des ponts les mieux conservés du Cambodge, datant probablement du VIIe siècle.

• Après cela, nous montons vers le nord pour atteindre une route très spéciale que j’avais repérée : la NH66, surnommée la Route 66 du royaume khmer. Une piste brûlante de 66 km de long reliant deux temples parmi les plus fascinants et mystérieux du pays : Beng Mealea et Preah Khan. Pour notre part, nous arrivons à mi-chemin sur cette piste et avons donc 30 km à parcourir dans ce no man's land.

• J’appréhendais un peu d’emmener ma compagne dans un lieu si reculé, mais finalement, il y a toujours des petites maisons et des villages sur la route. Il fait extrêmement chaud, mais souvent, les habitants des petites maisons au bord de la route arrosent à l’eau fraîche la piste devant chez eux, pour éviter la poussière. À chaque fois, nous nous arrêtons pour demander un arrosage express de la tête aux pieds. Les locaux sont hilares, et nous repartons frais comme des gardons (et nous séchons en à peine 15 minutes).

• Au fur et à mesure que nous avançons vers le temple Beng Mealea, la brousse laisse place à la jungle. Nous repérons des ruines qui s'enfoncent dans la forêt et nous nous y aventurons à moto, seuls au milieu d’un temple perdu, façon Indiana Jones. Nous sommes bel et bien arrivés dans la zone des temples d’Angkor. Nous retrouvons le bitume et continuons jusqu’à notre hôtel. Sur la route, nous découvrons une petite rivière d’eau fraîche en contrebas d’un vieux pont en fer, et nous nous offrons une halte rafraîchissante.

De Phnom Kulen à Siem Reap

• Distance : 104 KM

• Difficulté : 2/5

• Routes / Pistes

• Étant à côté du parc national, nous décidons d’aller voir la cascade Kulen, une attraction assez réputée pour tous les backpackers venant de Siem Reap. 

• En chemin, nous tombons sur trois jeunes en scooter, dont l’une est à terre, en sang. Des locaux sont déjà là pour apporter les premiers soins. La pauvre fille a bien goûté au bitume. Plus choquée que gravement blessée, nous appelons tout de même une ambulance (les dangers des scooters en Asie, avec des conducteurs sans expérience et non protégés).

• Après avoir payé l’entrée du parc, nous empruntons une superbe piste à travers la jungle pour rejoindre la cascade. Il y a un petit village avec de nombreux restaurants, quelques touristes, mais pas trop. L’eau est fraîche et la cascade magnifique. Au final, nous restons plusieurs heures sur notre rocher, à alterner entre sieste et baignade. Un petit paradis.

• Nous rentrons en fin d’après-midi à Siem Reap. Le petit village que j’avais connu il y a huit ans est devenu une petite ville, je ne reconnais rien. Mais l’ambiance y est toujours aussi agréable. Il y a de nombreux restaurants de qualité, dont le «SAMURAI: Sushi», notre coup de cœur.

Siem Reap et Angkor Wat

• Distance : 35 KM

• Difficulté : 1/5

• Pistes / Routes

• Patrimoine mondial de l’UNESCO, les temples d’Angkor sont la plus belle chose que j’ai vue en matière archéologique de ma vie, à égalité avec les temples égyptiens. On ne peut pas aller au Cambodge sans y passer. On vous dira qu’il faut deux ou trois jours pour en faire le tour, mais en une bonne journée bien remplie, on a déjà notre compte.

• Il faut se lever très tôt, soit pour admirer le fameux lever de soleil sur Angkor Wat, soit pour aller directement dans d’autres temples, comme Bayon ou Ta Prohm (lieu de tournage de Tomb Raider), afin d'en profiter au calme.

• Le site est bien sûr très touristique, mais il est tellement vaste qu’au fil de la journée, la foule s’éparpille, et il arrive parfois qu’il n’y ait que deux ou trois touristes par temple. Rouler à moto dans ce cadre, passer par les grandes portes khmères et s’arrêter de temple en temple est une expérience incroyable. Il fera chaud, vous allez marcher et suer, mais un petit jus de canne à sucre suffira pour vous remettre d’aplomb.

• Après une soirée arrosée en ville, il nous reste une dernière journée avant de prendre notre vol le soir. Le matin, notre loueur de moto nous retrouve à l’hôtel pour récupérer son XR et nous rendre passeport et valise. Ouf ! Nous décidons de réserver à la dernière minute une expérience dans un refuge d’éléphants à une heure de route. Un peu réticents au départ, l’expérience se révèle géniale. Bien sûr, on ne monte pas sur les éléphants. Nous leur donnons à manger et prenons un bain de boue avec eux, suivi d’un nettoyage dans la rivière. Le prix que nous payons va normalement à la conservation et à la protection des derniers éléphants d'Angkor, ceux-là mêmes que j’avais vus transporter des touristes sur leurs belles capes rouges khmères il y a huit ans. Ils sont maintenant interdits sur le site et sont recueillis dans divers centres aux alentours. Des souvenirs pleins les yeux et des kilomètres pleins les fesses, nous rentrons en Belgique, totalement amoureux de ce pays.