Comme beaucoup, j'ai honteusement commencé par le scooter. Permis 125 à 16 ans, j'ai fait mes premiers "vrais" tours de roue sur la vieille yam' TW familiale. Quelques années plus tard, 21 ans révolus (le fameux bridage de 2 ans à 34cv...), le gros cube est acquis. Ma Première m'attendait dans le garage, sublime... enfin pour moi.
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Une Transalp de 94 cabossée, acheté 1400 euros en dépôt vente. Une autre époque. Dessus, j'ai fait mes premiers tours de roue sur goudron et premiers tours à terre dans la gadoue... Le temps passant, la Transalp est devenue VFR qui après s'être garé dans une clio en train de rouler, est devenue Harley davidson Road King, puis une Africa Twin 2018...
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Indécis, le gazier. Après avoir quasiment renoncé à la voiture et gouté à différentes motos, c'est à présent en Bullet 500 Trial et en Iron 1200 que je parcours la France. Oui, des machines de vieux du haut de mes 30 ans.
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Mon rapport à la vitesse s'étant "apaisé" suite à mon accident, lassé par la surenchère de la mode du trail, je profite de cruiser sereinement en profitant des "good vibrations" de mes motos, m'autorisant quelques incartades all road avec ma vaillante Bullet. Avec ma chère et tendre (et ses Street Triple RS et Himalayan), je m'autorise quelques infidélités à notre beau pays en visitant nos voisins, notamment les Bardenas ou la Norvège.
Inspiré (on va pas se mentir) par les voyages de Lolo, ce roadtrip est le projet d'un couple qui n'était jamais allé plus loin que les Bardenas. Arrivés récemment dans la cité "balnéaire" de Meudon sur Seine après des années sur la côte, nous avions sérieusement besoin d'un un bol d'air.
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Parcourir ces routes, voir ces paysages immenses et grandioses, puis toucher du bout des doigts et des crampons notre "bout du monde"... Ça nous a permis de retrouver le sentiment de liberté (oui, encore et toujours ce mot...) et de simplicité que notre quotidien ne nous offrait plus.
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A toi, qui a besoin de souffler, de voir "autre chose" mais qui, faute d'un maxi trail ou d'un grosse routière dans le garage, n'ose pas franchir le pas : j'écris ces pages pour te montrer que c'est possible sans grandes compétences ni coûts démesurés, que ce soit en temps, matériel ou en frais de voyage. Tu as une moto, une carte papier à 10 balles et trois semaines devant toi? Yapluka.
Comptez un total de 90€ environ pour l'ensemble des 13 ferrys interne à la Norvège, transit Bodo-Moskenes (Lofoten) inclus. A ce prix, il faut rajouter 66€ par personne (moto incluse) pour le ferry Hirstal-Kristiansand avec 6 mois de préavis. Hormis ce dernier, aucune réservation n'est à prévoir (optionnelle vers les Lofoten) : premier arrivé, premier servi.
570€ ( en prenant de l'E10 quand c'était possible) par moto, à environ 3,5l au 100 depuis Paris et jusqu'au retour à Paris. L'essence est chère en Norvège, mais toujours moins que ce qu'on avait pu connaitre en France début 2022...
Le Bivouac étant interdit en Allemagne, nous avons pris des hôtels lors de la montée et la redescente (soit 2x deux nuits à Wesel et Flensburg). Avec deux hôtels en Norvège (Skogmo et Narvik) et un à Copenhague au retour, nous avons eu un budget hôtel de 400€ par personne (pour un couple).
Voringfossen, chute d'eau de 182 sur la route 7.
Plateau du Hardangervidda, sur la route 7
Plateau de l'Aurlandfjellet, entre Aurland et Laerdal
La route 55, particulièrement entre Skjolden et Boverdal
Trollstigen, l'échelle des trolls de la route 63
La route de l'Atlantique, route 64 entre Molde et Kristiansund
La route 17 et ses nombreux ferrys.
Le glacier du Svartisen, visible depuis la route 17 après le dernier ferry.
Le Salstraumen et son maelstrom.
L'ile de Moskenes, aux Lofoten.
La route E6 au nord d'Alta.
Depuis Paris, compte 1400km pour te rendre à Hirstal et à peut près autant pour revenir de Copenhague. Par les "départementales" ou assimilées, cela nous a pris 3 jours à l'aller comme au retour. Je ne les mentionne pas dans le Road Trip, car effectués au plus court à l'aide du GPS, mais ils sont pris en compte dans le budget et le kilométrage total.
Le budget annoncé est par personne.
Ferry : Je te recommande fortement de t'inscrire sur le site FERRYPAY (inscription gratuite). Pour ce que j'en ai vu, tous les ferry internes à la Norvège utilisent ce système, y compris aux Lofoten. Le batelier scannera la plaque et ta carte sera automatiquement débitée du bon montant, sans frais de dossier. Nous apprendrons sur place qu'il est recommandé pour les motards sauf ordre contraire, de remonter la file de voiture attendant le bateau. En effet, les mariniers font le plus souvent entrer les motos en premier pour optimiser l'espace à bord. Se grouper à l'avant du bateau avec les autres motos est autrement plus agréable qu'être coincé entre deux camions...
Pour les péages : même chose que pour les ferrys mais sur le site EPASS24. Il semble cependant que beaucoup de péages soient gratuit à moto, et nous n'avons pas été prélevé, sur notre parcours. Les ponts danois, si tu comptes les prendres, peuvent être réglés sur place (35 et 20€ environ)
La nourriture. J'espère que tu aimes les hot dogs... Il y a très peu de restaurants en Norvège, en dehors des grandes villes. En fait, les panneaux qui indiqueraient des restaurants chez nous indiquent la plupart du temps une superette. Pratique si tu as de quoi te faire à manger, ce qui était notre cas. Dans le cas contraire, ou si tu es trempé et que tu as froid, les stations services font toutes fast food. Mais attention, quasi uniquement des hot dog, avec un choix très varié de saucisses de Strasbourg, qui n'avaient pas d'autre différences à mes yeux que le nom imprononçable. A noter qu'on trouve un snack similaire à bord de tous les ferrys.
Pour l'eau, toutes les stations service mettent un robinet d'eau potable à disposition.
Pour la moto : Comme évoqué plus haut, nous avions de petites motos qui demandaient un entretien fréquent. On trouve presque tout en station service, en matériel ou ... service. J'ai même pu m'y débarrasser de mon huile de vidange. En revanche, ce n'est vrai que pour ce qui est aussi utilisé par les voitures. Autant on trouve de l'huile de vidange moto, autant une simple graisse à chaine est plus compliquée à trouver. De même, si les norvégiens sont très serviables et t'aideront si possible, plus tu iras vers le Nord, moins tu trouveras de garage. Pour être serein, pense à prendre de quoi pouvoir rallier le plus proche en cas de pépin, ce qui peut impliquer plusieurs dizaines, voire la centaine de km.
L'essence ne manque pas. En revanche le pays est grand, et les stations parfois assez éloignées (70km n'est pas rare, jusqu'à la centaine de km sans possibilité de détour). Cela implique une certaine prudence avec des motos à petites autonomies, sans être une gageure pour autant.
Pour la nuit. La Norvège (et la Suède FYI) accepte le bivouac sauvage, sous réserve de respecter une distance de 150m vis-à-vis des habitations, y compris dans les parcs naturels. Cela implique parfois un peu de recherche si on veut respecter cette règle, mais nous n'avons jamais eu à prendre un hôtel quand nous ne le voulions pas.
Attention aux distances! Les routes sont en bon état, mais tu ne fera quasiment que de la route de montagne. Très agréable mais la moyenne en prends un coup. Prévois 400km maximum par jour. Au delà de 450, ce n'est pas raisonnable dans la durée.
Attention aux moustiques ! Enormes mais relativement placides près de la côtes, ils se repoussent facilement avec un simple répulsif trouvable en pharmacie. En revanche, c'est une autre histoire dans les terres. Mention spéciale pour la Laponie où de petits moustiques évoluent en nuée épaisse. Nous avons dus manger dans la tente. Une station service à Karesuvanto, faisant office de supérette, offre un rayon entier emplis de toutes sortes de chapeau à moustiquaire. Ceci étant, on en trouve aussi sur un site de vente en ligne bien connu...
Section 1 // Kristiansand - Eidfjord
Distance : 390 KM
Difficulté : 2/5
route
Après 3 jours de départementales (ou assimilées) nous prenons le Ferry FSTR de la "Fjordline" à Hirstal (DNK). Là, j'ai beau être marin moi même, j'ai un conseil à te donner : selon la météo, ne mange pas trop avant. Des sachets à vomi sont à dispositions partout dans la cabine. Je dis ça...
Le ferry nous crachera à 2h du matin sur le port de Kristiansand. Non, il n'y a pas de soleil de minuit à ces latitudes, nous ne verrons donc rien de la ville car nous partirons directement vers le nord, sur la route 9 sur laquelle nous ferons une sieste.
Route 9 puis 134. Nous faisons connaissance avec la Norvège. Nous ne sommes même pas encore sur les routes touristiques et put... que c'est beau. La route suit un Fjord, puis un court d'eau sur des dizaines et des dizaines de kilomètres. En revanche, on va pas se mentir, le climat fraichit franchement et la pluie vient régulièrement saluer notre avancée (spoiler : ça va durer). Je m'en tape, je prends mon pieds.
Arrivés au village de Edland, nous constatons la difficulté de trouver un restaurant. Qu'à cela ne tienne. Nous achetons des provisions pour 3 jours et préparons un hot-dog maison sur le bord de la route. Les aires de pic nic sont nombreuses et, important pour certain(e)s, les toilettes y sont souvent très propres !
Un peu avant Odda, nous passons les chutes du Låtefossen. ces chutes jumelles sont si proches de la route et ont une telle puissance que nous sommes trempés. A la fois plaisant pour l'expérience et dommage, car la pluie venait justement de cesser.
Passé Odda, le long du Fjord, nous comprenons que la région est spécialisée dans les cerises. Nous trouvons des échoppes tous les 200m sur le bord de la route. La plupart sans vendeur : une tirelire est à disposition... Grand amateur de cerises, j'ai regretté ne pas avoir de monnaie sur moi.
En quittant la route 13 vers la 7, nous entrons dans un énième tunnel... pour y trouver un rond point, et pas le petit modèle. Ils sont forts ces Norvégiens.
Du côté d'Eidfjord, sur la route 7, nous trouvons une voie de contournement de tunnel qui semble désaffectée. Nous y trouverons un emplacement parfait pour la tente, au pieds d'une cascade, avec les restes d'un feu de camp. Nous serons rejoints dans la nuit par 2 vans qui auront la courtoisie de rester à distance. Merci à eux.
Section 2 // Eidfjord - Bismo
Distance : 400 KM
Difficulté : 3/5
route parfois étroite et ferry
Immédiatement après le départ (sous la pluie) du campement, nous passons devant Voringfossen. Cette grande chute d'eau est un site touristique assez fréquenté, mais l'arrêt s'impose malgré tout. Le site est superbe.
La route 7 longe ensuite le plateau du Hardangervidda. Le paysage est grandiose. En revanche, la pluie et la température constatée (de 4°) nous font regretter notre manque de prévoyance concernant les tenues étanches.
A Hol, nous obliquons au Nord Ouest sur la route 50. Nous évoluons à présent dans une vallée surmontée de montagnes enneigées. Prudence, de nombreux moutons sont en liberté dans cette région. Ces derniers, nombreux en Norvège ne sont pas effrayés par les véhicules et ont une fâcheuse tendance à faire des siestes en sortie de virage.
Entre Aurland et Laerdal, deux options sont possibles. La première est un tunnel de plus de 20 kilomètres. Prouesse d'architecture. Du moins il parait. Les tunnels ne manquant pas dans la région, nous nous détournons de cette découverte surement passionnante, pour prendre la seconde option : l'Aurlandfjellet, non indiqué sur la carte. Il faut d'abord se rendre au point de vue de Stegastein, où une passerelle offre une vue superbe sur le Fjord. Attention, le site est très touristique et la route étroite. Prévoyez de nombreux arrêts pour laisser passer les bus de touristes et voitures venant d'en face, car même à moto le croisement est impossible. Nous mettrons ainsi près d'une demi-heure pour faire les 8km entre Aurland et le point de vue où ne nous arrêterons pas. Ensuite, plus personne. La route de l'Aurlandfjellet, pourtant superbe avec son décor torturé et ses roches recouvertes de mousse, est déserte.
Après un ferry, nous entamons la route 55 au niveau de Sognal. Les différents guides nous ont en effet vanté la beauté peu commune de cette route. Au premier abord, cette route est presque décevante. Attention, pas de méprise : cette route est très belle avec ses plages et ses paisibles villages au bord du fjord. C'est juste que les Hardangervidda et Aurlandfjellet nous ont habitués à plus grandiose. Bon, en fait, c'est juste que nous sommes des sales gosses impatients et gâtés : après Skjolden, alors que la route quittait le fjord et prenait de l'altitude au fil de multiples lacets, nous comprîmes ce que les guides avaient essayé de nous dire. Je ne spolierai pas, mais la montée du niveau de la mer jusqu'à plus de 1200m fut un vrai régal. Le mauvais temps et les nuages qui nous entouraient, au lieu de gâcher le plaisir, donnaient même un côté mystérieux à l'endroit, malgré la route un poil glissante.
Le col passé, un mur surgit devant nous, immense et menaçant, avec son sommet masqué dans les nuages. Alors que nous étions déjà à plus de 1000m, cette masse sombre nous dominant ne nous laissera pas indifférents. Son nom, bien que relativement récent, sonne comme une évidence : Jotunheimen, les montagnes des géants. Nous n'y grimperons pas, mais continuerons dans son ombre jusqu'à Lom, puis Bismo où nous dormirons dans une pinède en bord de route après plus de 9h de selle.
Pour les amateurs, ou pour ceux qui en auront marre de la pluie, un hôtel original construit dans un style traditionnel se trouve à Boverdal, juste avant Lom, et à proximité immédiate de la "Saga Column".
Section 3 // Bismo - Henna
Distance : 420 KM
Difficulté : 2/5
route et ferry
Nouveau réveil sous la pluie, le moral commence à s'en ressentir. Nous prenons la route 15, en direction du réputé fjord de Geiranger.
Inutile de décrire l'incoyable beauté de cette route, mais je ne peux m'empêcher de mentionner un lac de montagne particulièrement beau, non loin de Grotli. Ses eaux forment un miroir qui reflète magnifiquement la falaise en forme de vague qui le domine. Falaise elle même surplombée par les montagnes qui enserrent la vallée. Cela vaut le détour. L'arrêt photo, inévitable, ne lui rendra pas justice.
En revanche, nous ne pourrons pas profiter du point de vue du Dalsnibba, ce dernier étant coincé dans les nuages. Attention, l'accès est payant. Nous passerons donc notre chemin. Dommage, car la vue sur Geiranger doit être superbe.
Superbe, la descente vers le fjord l'est également. Mais nous ne nous attarderons pas non plus à Geiranger. Chacun voyage à sa manière, et ce n'est pas à moi de juger qui que ce soit... Mais la foule de camping-cars et les paquebots mouillés dans le fond du Fjord ne sont pas ce que nous sommes venus chercher. Le contraste est d'autant plus déstabilisant après l'isolement relatif en dehors des zones touristiques.
Quelques dizaines de kilomètres et un ferry plus loin, nous arriverons au Trollstigen par un haut plateau. Coup de chance, le soleil décide de chasser les nuages quelques minutes avant notre arrivée. Durant tout notre voyage, nous ne traverserons que 6 endroits réellement populeux. J'en ai déjà détaillé trois avec Voringfossen, le Stegastein et Geiranger. Trollstigen est l'un des 6. Il y a beaucoup de monde sur la route, dont beaucoup d'encombrants camping cars et des bus. Malgré tout, ici, je ne peux que te recommander (faute de pouvoir t'y obliger) d'y aller. Le plateau qui surplombe l'abime est superbe, et la route aux nombreux lacets, cernée par des cascades, est peut être l'un des coins les plus beau que j'ai pu faire à moto. Je concède que faire la queue derrière 4 camping-cars le temps que le bus d'en face passe le lacet puisse être frustrant, mais si tu veux un circuit pour enquiller les virolos à fond de 5, tu t'es de toute manière trompé de destination.
En bas de l'échelle des trolls, nous trouvons un camping affichant fièrement une statue de troll biker. Bon, il est midi, donc inutile pour nous. Par contre, un touriste baillant aux corneilles ou regardant le paysage a percuté une voiture venant en face. La route n'est pas large, et la file de voiture bloquées dépasse le kilomètre... J'adore la moto!
Nous rejoignons Andalsnes puis poursuivons sur la route 64. Passé Molde, la 64 devient la fameuse "route de l'Atlantique" et le paysage et la végétation changent radicalement. Nous nous retrouvons sur une fine bande de terre, sautant d'ile en ile par de nombreux ponts (dont le célèbre Storseisundet). Pour peu, on se croirait plus en Jet ski qu'en moto... Les eaux claires et le soleil qui daigne enfin nous réchauffer nous offrent un paysage pittoresque qui rompt brutalement avec la presque écrasante verticalité des jours précédents.
Nous rallions Kristiansund et la route 70 par un tunnel plongeant sous la mer. Suivant les routes 70 puis 71 après un dernier ferry entre Kanestraum et Halsa, nous planterons la tente du côté de Hannset, après avoir suivi une piste non goudronnée partant perpendiculairement à la route.
Section 4 // Henna - Overhalla
Distance : 403 KM
Difficulté : 2/5
route
Le beau temps n’aura pas duré. A peine deux heures après le départ, nous approchons d’Heimdal, banlieue de Trondheim. C’est à ce moment que le ciel décide de nous tomber (encore) sur la tête. Trempés jusqu’aux os sur une route 707 glissante, nous arrivons à Flakk juste à temps pour embarquer sur le ferry qui commençait à refermer les barrières. Merci aux mariniers de les avoir rouvertes. Un commentaire favorable sur ma moto finit de me les rendre sympathique.
De l’autre côté du Trondheimsfjorden, des panneaux douteux nous font faire la seule erreur de navigation du voyage. Un conseil, après Rorvik, continues tout droit et ne suis pas les panneaux « route 715 - Rissa ». Si tu suis ce conseil, tu arriveras à Rissa par la 715. Sinon, tu arriveras à Rissa par la 718 et un détour d’une quarantaine de kilomètre. Tu seras alors bon pour revenir à Rorvik, pour faire le plein et manger un hot dog sous la pluie. Il doit y avoir un truc qui m’a échappé...
En effet, après Rissa nous obliquions sur la route 720. Or depuis Rorvik, pas de station-service sur notre route avant Follafoss ou Malm, une grosse centaine de kilomètres plus loin…
Les paysages changent à nouveau sur la 720. Au vu de ce que la visibilité médiocre nous laisse voir, les paysages prennent à mes yeux une allure de Canada (fantasmé… je n’y ai jamais mis les pieds). A noter que l’état « aléatoire » d’une route légèrement glissante tends à me faire regarder davantage devant moi que vers le pourtant très beau Beitstadfjord.
Ralliant la route 17, J’arrive à Namsos trempé jusqu’à l’os malgré mes 4 couches. Devant le regard mi moqueur, mi compatissant de ma partenaire, j’ai pris une décision radicale. Il existe dans cette ville un magasin de jardinage de la chaine Felleskjopet. On y trouve d’excellentes tenues étanches pour environ 80 NOK. Si cet ensemble en plastique vert donne au motard un côté bonhomme CETELEM, il tiendra tout le reste du voyage avec une étanchéité parfaite. L’imbécile qui aura eu l’idée saugrenue d’utiliser un poncho décathlon comme protection trouvera là une bien meilleure protection… je dis ça, c’est pour un copain.
Trempés malgré tout, nous réservons un Hôtel à Overhalla, le seul du village. Mais en raison l’impossibilité de payer par carte bleue et devant un personnel peu proactif, nous poussons 7km plus loin vers un tout petit hôtel (à la limite de la maison d’hôte), le Skogmo Gjestgiveri, que je recommande sans réserve non pas pour ses installations sommes toutes banales mais pour l’accueil qui nous a été réservé. Séchage, repas, lessive et repos. On est bon !
Section 5 // Overhalla - Nesna
Distance : 302 KM
Difficulté : 2/5
Route et ferrys
Au menu du jour, la route 17. Cette ancienne route nationale devenue route touristique longe la côte norvégienne jusqu’à Bodo, où nous devons prendre le ferry pour les Lofoten. Le rythme sera réglé sur celui des 6 ferrys que nous aurons à emprunter. Nous constaterons vite que les horaires de ces derniers indiqués sur internet ne sont qu’indicative… mais dans l’esprit, ils sont calés les uns sur les autres.
Nous arrivons à Holm sous un ciel enfin bleu, tandis que l’équipage du premier ferry prend sa pause déjeuner. L’heure d’attente sera occupée à discuter avec les autres motards présents. Nous apprenons par exemple qu’il est de bon ton, à moto, de se placer en avant de la file afin d’être placé dans les coins de l’étrave. On nous demande d’être les premier à embarquer et premier à sortir ? Il n’a pas fallu nous le dire deux fois ! Un français nous parle également de son expérience du Cap Nord, acquise lors de 4 voyages à moto, et de la raison qui l’aura poussé à arrêter de souffrir en venant en camping-car pour sa 5ème. Merci pour les conseils, illustre mais plaisant inconnu ! Nous en ferons bon usage.
Après avoir musardé à Bronnoysund, nous loupons le ferry à Horn. Une heure et demie d’attente nous décide à ne pas reproduire l’expérience, et nous suivons le rythme « imposé » à partir de là.
Après un total de 4 passages en ferrys (dont un, magnifique, de presque une heure entre Forvik et Tjotta) nous passons le village de Nesna. Une aire de piquenique située en retrait de la route et au bord du fjord nous fera de l’œil. Nous y plantons la tente tandis que la pluie, soucieuse de ne pas se faire oublier, fait son grand come-back.
Section 6 // Nesna - A i Lofoten
Distance : 315 KM
Difficulté : 2/5
Route et ferrys
Ça devient une habitude : départ sous la pluie. Nous commençons à être rodés.
Après quelques hésitations, nous décidons de ne pas nous arrêter à Lovund, en raison d’une fenêtre météo favorable au Cap Nord dans quelques jours. L’île de Lovund est pourtant réputée pour être l’une des plus grandes colonies de macareux moine au monde, mais prendre le bateau pour y aller et en revenir nous prendrait une grande partie de la journée. Tant pis, il faudra revenir.
A Kilboghamn, nous prenons le ferry pour une heure de traversée, dans un brouillard épais. Soudain, la passerelle fait une annonce. Un truc du genre : « We are currently crossing the polar circle », ainsi qu’un bref laïus sur le petit globe en fer posé sur un rocher à notre droite. Après la photo d’usage sur le pont (qui ne rendra rien), nous méditons sur le tournant que vient de prendre notre « expédition », bien au chaud dans la cabine en sirotant un café. L’entrée en zone « polaire » sera rapidement suivie par le retour du soleil, vas comprendre…
Après un dernier et court ferry, la route 17 nous amène devant le Svartisen, majestueux glacier dont une immense langue bleue est visible depuis la route, puis jusqu’au Saltstraumbrua. Ce pont surplombe l’un des courants de marée les plus puissants du monde, origine possible du fameux maelstrom des légendes scandinaves. Effectivement, le courant décoiffe ! Nous garons les motos en amont du pont pour prendre le temps d’admirer cette curiosité.
Arrivé à Bodo par la route 80, nous rallions le terminal pour prendre le ferry vers Moskenes. La même règle que pour les autres ferrys s’applique : nous remontons les files et le paiement sera automatique après scan de la plaque par un docker. En revanche, il est ici possible de réserver une place en avance et de bénéficier d’une file spécifique. La traversée jusqu’à Moskenes durera 3 heures.
Nous posons nos roues au Lofoten vers 21h. Après une rapide recherche autour du petit village d’A, nous garons les motos le long d’un étendoir à morues et installons notre campement sur les flancs de la colline surplombant l’Agvatnet. Nous ne sommes pas les seuls, mais il y a largement de la place pour tout le monde.
Section 7 // A i Lofoten - Fossbaken
Distance : 384 KM
Difficulté : 2/5
Route
Le camp levé, nous prenons la route pour nous arrêter moins de deux kilomètre plus loin. Les berges du Tindsvatnet sont en effet toutes indiquées pour le petit-déjeuner.
Notre appétit satisfait, nous entamons la visite des Lofoten par l’E10. C’est pas mal… Tu prends Tahiti, tu remplaces les palmiers par des étendoirs à morue, la roche basaltique par des roches bien plus anciennes (parmi les plus vieilles de notre vieille terre), le paréo par une tenue étanche avec doublure… ben t’as les Lofoten… Mouais… pas trop mal…
A l’est de Leknes, la route E10 devient plus champêtre, au sens étymologique du terme, et moins dépaysante. Problème, « on » m’a un jour dit que le seul moyen de guérir d’une fracture de la rétine, c’est une autre fracture de la rétine. C’est pourquoi nous décidons de prolonger l’expérience côtière en bifurquant sur la route 815. On a guéri, et on se l’est repété dans la foulée, la rétine…
On a tout de même pris le temps, lors du piquenique en bord de route, de profiter du paysage… et refaire une tension, un graissage et deux/trois vérifications sur la chaine de l’himalayan qui claquait franchement beaucoup. Peu de trafic sur cette route, mais pas mal de motards. Ben là, avec deux motos sur le bas-côté et un gazier bricolant dessus, le seul type qui s’est arrêté pour proposer son aide roulait en Tesla chargée jusqu’à la gueule. Non pas qu’on avait besoin de quoique ce soit, mais ça fait réfléchir et donne une petite leçon d’humilité … le « vrai » routard n’est peut-être pas toujours là où on l’attend.
De retour sur l’E10 au niveau du pont de Sundklakk, nous la suivons jusqu’à rejoindre l’E6. Le paysage change au fil des kilomètres, aux décors simili-tropicaux de Moskenes succèdent les Fjords, qui deviennent un paysage franchement montagnard passé Bjerkvik.
Nous dormons le long d’une piste parallèle à la route, dans une vallée orientée ouest et coincées entre deux sommets, quelques kilomètres avant Fossbaken.
Section 8 // Fossbaken - Russenes
Distance : 607 KM
Difficulté : 3/5
Route
Grosse journée. La moyenne plus élevée que les jours précédents est permise par la route E6, bien plus roulante (malgré les travaux fréquents) que tout ce qu’on a pu faire jusqu’à présent. Nous la suivons presque toute la journée. Malgré nos craintes de trouver une « voie rapide » pour autobus, la route reste relativement sinueuse et est même très belles par endroits.
Après le lieu-dit d’Alteidet, et une petite heure avant Alta, un détour de quelques kilomètres vers le Jokelfjord est supposée offrir une vision sur l’Øksfjordjøkelen. Certains guides vantent ce glacier comme une grande langue de glace plongeant vers la mer et visible depuis la route. En fait, la route est très mal orientée pour en profiter, et nous n’aurons pas le temps pour la marche nécessaire. De plus, le peu que nous pouvons en voir se compose d’un glacier en altitude séparé d’une « petite » plaque de glace au niveau de la mer, plusieurs dizaines de mètres plus bas. Publicité excessive, variation saisonnière, impact du réchauffement, ou tout ça à la fois? Je n’en sais rien.
Passé Alta, le paysage change à nouveau brutalement : nous laissons derrière nous tant les fjords que les épaisses forêts de sapins. Aux abords de la « limite des arbres » la toundra prend la forme d’une sorte de steppe mousseuse. Quelques arbres chétifs se battent ici et là, mais peu d’entre eux viennent cacher l’horizon à présent lointain derrières les montagnes qui s’aplatissent.
Les groupes de rennes sont nombreux et tendent à se rassembler aux abords de la route, voire sur celle-ci. Si cet animal n’est absolument pas agressif, sa réaction devant une moto arrivant rapidement est imprévisible : la prudence est de mise. Mais est-il besoin de le préciser ?
Un peu avant Russenes, nous nous retrouvons face à la mer. Nous prenons à gauche sur l’E69, en suivant le panneau « Nordkapp ». Nous approchons.
Immédiatement après Russenes, une aire non goudronnée est le point de départ d’une piste de motoneige, évidemment inopérante en cette saison, de part et d’autre de la route. Nous plantons la tente le long de cette dernière, côté mer, en prenant garde de ne pas abîmer le terrain fragile.
Section 9 // Russenes - Cap Nord
Distance : 147 KM
Difficulté : 1/5
Route
C'est le grand jour. Nous commençons par suivre une côte aussi minérale que belle sur environ 80km, jusqu’au tunnel du Cap Nord. Ce dernier plonge à 212m sous la mer sur environ 7km, et les brouillards y sont fréquent. Nous arrivons enfin sur Mageroya, l’ile aride. Passant Honningsvag, nous remontons progressivement, sur une route sinueuse à souhait, vers le fameux cap qui est atteint vers 11h.
Tu te rappelles ce que j’ai dit sur le Trollstigen et l’afflux de touristes ? Ben ici, c’est pareil. Le parking déborde de camping-car, et les motos ne sont pas autorisées à aller plus loin. L’accès au site est libre (dont toilettes du camping, les seules de Norvège à être sales…), mais il faut payer un droit d’entrée pour bénéficier des commodités (bar, restaurant, boutique, poste, toilettes propres, chapelle protestante… oui, tout ça). Avec tout ce monde, l’accès au fameux globe relève de la gageure à l’heure de pointe. Fort heureusement, certaines horaires (pas forcément indécentes) le laissent désert !
La foule nous privant d’une certain sentiment d’accomplissement, nous décidons après un énième hotdog d’aller rendre visite au « vrai » bout du monde, le Knivskjellodden. C’est simple, il faut aller se garer quelques kilomètres au sud du Cap Nord, sur une aire bien indiquée, et marcher 9km dans un décor hallucinant. Bon, l’honnêteté me pousse à avouer que pour les novices en randonnée que nous sommes, et bien que nous ayons prévus l’équipement adéquat (impératif), je dois avouer que ce fut un peu difficile. Nous mettrons 6 heures à parcourir les 9 kilomètres nous séparant du Knivskjellodden et à revenir. La piste, sans être techniquement très difficile, est caillouteuse avec un dénivelé non négligeable. A l’aller, ça va, ça descend... Conseil 1 : prévois de l’eau en abondance si le soleil est de la partie. Conseil 2 : même si je t’ai fait peur, vas-y quand même, c’est juste magique.
Un poil fatigués par la marche, nous décidons de revenir sur le site du cap nord et d’y planter la tente. Pourquoi ? Deux raisons : la première est qu’on y trouve un vrai restaurant, et qu’avec la randonnée de la journée, nous voulions changer de la popote de galérien ou du hotdog. La seconde raison est que, bien que populeux, le site est tout de même l’un des plus hypnotisant que j’ai pu voir. La lumière dorée, puis orange, du soleil de minuit (nous y étions le 26 juillet, pour info) sublime encore d’avantage la beauté de l’endroit. Pour un peu que l’un des nombreux nuages passe par-dessus le cap durant la « nuit », masquant ainsi le soleil rasant, et tu te crois sur une autre planète…
Section 10 // Cap Nord - Palojarvi
Distance : 525 KM
Difficulté : 1/5
Route
Bon voilà, il faut rentrer… Quoi, on n’a fait qu’un peu plus de la moitié en fait ? Cool !
Avant de quitter Mageroya, nous décidons de faire durer l’expérience en visitant toute l’île. C’est comme cela que nous ferons un détour de 40km pour visiter le village de Gjesvaer, vanté par les guides. C’est très joli… mais à mon sens optionnel. Attention, je ne suis pas blasé ! Aussi beau que puisse être ce village, j’ai trouvé l’atmosphère proche des autres villages de la côte. A toi donc de voir si tes contraintes te permettent de sacrifier une heure pour y aller. La seule réelle plus-value, à mon sens, est que l’éloignement relatif de Gjesvaer semble repousser les camping-car. Bon, ok… il semble qu’on y trouverait aussi un bateau pour aller voir une réserve aviaire sur une ile voisine.
Après un plein d’essence à Honninggsvag, et la traversée du tunnel, nous revenons sur nos pas jusqu’à Russenes. Nous bifurquons alors plein Sud sur l’E6 puis E6b en direction de Lakselv puis Karasjok. Le paysage change à nouveau, une fois dans les terres. Les montagnes disparaissent presque totalement, remplacées par des collines bien plus douces. Les arbres, eux, font leur retour sous la forme d’interminables forets de sapins, constellées de lacs reflétant le ciel. Ce paysage ne changera plus sur plusieurs centaines de kilomètres. Je voulais de l’immensité et de grands espaces, je suis décidemment servi.
à Karasjok, nous obliquons vers l’ouest sur la route 92, puis sur l’E45, avec l’ambition de rallier la frontière finlandaise avant la « nuit ».
la frontière passée, nous prendrons l’une des nombreuses pistes latérales s’offrant à nous avant Palojarvi et planterons la tente sur un sol mousseux au milieu de la forêt lapone. Prépare-toi : les moustiques y sont omniprésents, avec une densité que je n’ai jamais vu. Nous finirons par manger dans la tente…
Section 11 // Palojarvi - Narvik
Distance : 469 KM
Difficulté : 2/5
route
Aussitôt levé, aussitôt parti, et aussitôt arrêté. Ben oui, ma Royal Enfield Bullet a fait presque 6000km depuis Paris, il est temps de faire une vidange. Je profite donc d’une aire de piquenique et d’un sol plat et dur pour le faire. Pas de panique, j’ai tout prévu et aucune trace ne sera laissé sur place. Les déchets et l’huile usagée sont embarqués sur la moto. Je m’en débarrasserai dans une station-service, une fois de retour en Norvège.
Nous suivons toujours la route E45, (aussi nommée route 93 en Finlande, selon le panneau...) et traversons Enontekio avant de rallier la route E8 à Palojoensuu. A Karesuvanto/Karesuando, ville frontalière avec la Suède, nous reprenons l’E45 jusqu’à Vittangi, puis l’E10 qui doit nous reconduire à Narvik.
Passé la ville minière de Kiruna, le paysage change enfin et des montagnes apparaissent au loin. En parallèle nous suivons une voie de chemin de fer, signe que nous sommes dans la bonne direction. Ce train, le premier qu’on voit depuis plusieurs jours, est en effet celui qui transporte les minerai extraits des mines de Kiruna vers le port commercial de Narvik.
Entrant en Norvège en fin de journée, le décors et l’architecture typique de la Norvège du Nord nous donnent le sentiment étrange de rentrer à la maison. Négligeant les nombreux mémoriaux liés à la bataille de Narvik, nous rallions l’E6 quelques kilomètres au sud de l’endroit où nous l’avions rejoint à l’aller. Cap au Sud, cette fois. C’est avec une relative hâte que nous roulons vers l’hôtel que nous avons eu la faiblesse de réserver pour la nuit…
Section 12 // Narvik - Korgen
Distance : 499 KM
Difficulté : 2/5
route et ferry
Nous prenons la E6 en direection du Sud. A nouveau, la route que nous craignions inintéressante saura nous imposer son charme. On est loin des routes sauvages de l'aller, mais son tracé doucement sineux et les paysages de fjord nous bercent tranquillement sous un beau soleil d'été.
Nous prenons le dernier ferry du voyage à Skarberget, avant de suivre la route jusqu'à Fauske où nous voulions faire quelques courses. Pas de bol, c'est le jour de la Saint Olaf et tout est fermé.
Après Fauske, la Norvège nous réserve une dernière belle surprise : la plateau du Saltfjellet-Svartisen. Si tu te rappelles bien, nous avions croisé un glacier du même nom à l'aller. Le glacier est quelques dizaines de kilomètres à l'ouest mais ce plateau, qui nous rappelle un peu les paysages du Grand Nord, en est la continuité. Il est en revanche assez fréquenté et un petit centre commercial à touristes marque le passage du cercle polaire, que nous coupons vers le Sud.
Passé Mo i Rana, la route est coincée entre chemin de fer et montagne, n'offrant pas beaucoup d'emplacement de bivouac. Après Korgen, et un long tunnel, nous trouvons une aire de piquenique qui nous accueillera au bord du Litle Luktvatnet, un petit lac.
Là, un panneau d'information nous apprend que nous aurions pu contourner ce tunnel par une superbe route de montagne, la Blodveien. Malgré la sombre histoire de cette route, construite sur ordre des nazis par des déportés yougoslaves, nous regrettons de n'avoir pas fait ce détour qui n'était indiqué par aucun guide.
Section 13 // Korgen - Nedstavoll
Distance : 616 KM
Difficulté : 2/5
route et brievement autoroute
Aujourd’hui, le voyage devient moins sauvage, et nous croisons régulièrement des petites villes. Passé Mosjøen, la route devient presque monotone mais c’est peut-être juste que nous nous sommes habitués à l’exceptionnel.
Nous saisirons pourtant l’occasion, suggérée par le guide, de nous échapper un temps de l’E6 en prenant la route 763. Cette dernière contourne le lac Snasavatnet et offre un joli paysage de pâturages bordés de chalets nous rappelant les Alpes du Nord. Les amateurs y trouveront aussi un site de peinture rupestre où, d’après le guide, certaines fresques préhistoriques représentent des skieurs. Nous ne nous arrêterons pas.
Trondheim approche. C’est une vraie ville, de la taille de Brest ou Clermont-Ferrand. L’E6 y devient ponctuellement 4 voie, et les habitudes routières des voitures autour de nous redeviennent citadines. Le choc est rude après nos 2 semaines de routes de campagnes souvent désertes, nous faisant appréhender d’autant plus le retour en Ile de France.
Laissant la ville et la mer derrière nous au plus vite, nous retrouvons les montagnes du cœur de la Norvège et plantons la tente dans une vallée près de Nedstavoll.
Section 14 // Nedstavoll - Berg i Ostfold
Distance : 582 KM
Difficulté : 2/5
route
Reprenant, encore et toujours, l’E6, nous traversons quelques petites bourgades avant d’arriver à Lillehammer, une autre « grande » ville. Pour l’anecdote, les JO d’hiver de 1994 s’y sont déroulé… mais les panneaux y faisant référence étant omniprésents, tu ne pourras pas l’ignorer.
Lillehammer marque la sortie des régions sauvages, qui se profilait depuis hier. L’E6 y devient définitivement 4 voies et nous la quittons donc pour la route 4, puis la route 22 qui doivent nous faire contourner Oslo par le Nord. C’est fou comme toutes ces routes péri-urbaines se ressemblent, alternant agglomération et lignes droite, rythmées par les feux et les ronds-points… ça reste moins pénible qu’une 4 voie.
Une fois la banlieue d’Oslo passée, l’Ostfold s’offre à nous tandis que nous longeons le lac Oyeren. Bien que moins sauvage et dépaysant que le Grand Gord ou la région des fjords plus à l’Ouest, les paysages n’en reste pas moins jolis.
A Rakkestad, nous quittons la route 22 pour la route 220 qui doit nous conduire via Halden jusqu’à l’extrême sud du pays, à la frontière suédoise. Nous faisons durer jusqu’au bout. Après avoir exploré deux ou trois pistes forestières autour de Berg i Ostfold, nous trouvons un endroit où passer notre dernière nuit en Norvège.
Section 15 // Berg i Ostfold - Copenhague
Distance : 470 KM
Difficulté : 2/5
Autoroute
En toute franchise, le transit jusqu’à Copenhague ne mérite pas vraiment d’être raconté. La météo devenue d’un coup déplorable et la visibilité franchement réduite nous poussera à abréger et à rallier l’E6. Cette dernière que nous rattrapons du côté de Dingle est à présent une autoroute sans intérêt et éprouvante pour nos petits monos.
Je mentionne cette journée, au lieu de m’arrêter hier, en raison du pont de l’Øresund. Ce n’est certes qu’un pont, mais immense, et la superbe vue qu’il offre sur le Kattegat compense l’ennui des heures passées, à défaut de justifier le trajet. Si cela ne t’émeut pas plus que ça et si Copenhague ne t’intéresse pas, je te recommande de repartir par un ferry depuis la Norvège vers le Jutland.
Notre trajet. En vert l'aller, en orange le retour.
Une halte sur la route 9.
Le fjord au nord d'Odda, sur la 13.
Arc en ciel sur Eidfjord.
Certaines routes sont sineuses à souhait
Plateau du Hardangervidda. Les appareils photos de smartphone ne lui rendent décidemment pas justice. Et on ne juge pas le poncho!
Les hauteurs entre Grotli et Geiranger.
Les ferrys sont l'occasion de rencontre surprennantes. Et dire que nous pensions venir de loin.
Ferry entre Forvik et Tjotta.
La Bullet se repose lors d'une traversée.
A i Lofoten
A i Lofoten, vue sur l'Agvatnet.
Moskenes.
Aire de piquenique près de Nesna.
A proximité de Fossbaken.
Russenes.
En route vers le Knivskjellodden.
Mageroya.
Mageroya.
Campement au Cap Nord.
Soleil de minuit.
Vue du Cap Nord.
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