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ROAD TRIP – Les voyages de lolo

LA CORSE DE L'OUEST - ÉTAT SAUVAGE ► Lolo

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LA CORSE DE L'OUEST - ÉTAT SAUVAGE ► Lolo

DÉCOUVRIR LA CORSE DE L'OUEST

Distance : 900 KM

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Durée : 5 jours

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Difficulté : 2/5

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Beauté des paysages : 5/5

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Moi, c’est Lolo

Moi c'est Lolo. Après avoir consacré 23 années de ma vie au journalisme, j’ai décidé de n’en garder que les 5 passions qui m’animent : la moto, la prise de vue, les voyages, les rencontres et te transmettre toutes ces émotions, ces instants sous forme de récits vidéo ou écrit. 
Ce site est ainsi et désormais le prolongement de ma chaîne You Tube. J’espère qu’il saura satisfaire ta soif d’aventure, que celle-ci débute sur le pas de ta porte ou à des milliers de kilomètres, peu importe !
DÉCOUVRIR LA CORSE DE L'OUEST

POURQUOI JE VEUX T'EMMENER LÀ-BAS ?

Jusque là, tout était pourtant clair et ça m'allait bien. Enfin je le croyais. Au nord, la Haute Corse. 2B, préfecture Bastia. Au sud ? Bah la Corse du Sud. 2A, préfecture Ajaccio. Facile, simple, basique, je dirais même binaire. Chacune avait ses perles, ses attraits et ses atouts. Sans vexer personne pour cause d'oubli (important en Corse de ne pas vexer) : Bonifaccio, le lion de Rocapina, les aiguilles de Bavella, Piana, le Cap Corse etc etc... 


Allez pour tout dire, on sentait bien et quand même qu'il y avait un léger déshérité, un laisser pour compte : la côte centre-est avec Solenzara. Plus plate, rectiligne, moins attractive avec sa base militaire aérienne 126, support de l'Otan. Mais un très beau trait d'union pour qui veut passer rapidement du nord au sud et vice versa. Mais de là à inventer Ouest Corsica, la Corse de l'ouest, appelé aussi "état sauvage" ... ils sont forts ces corses.  


Pour te la faire courte et schématique, tu pars du col de San Bastianu (le premier col au nord d'Ajaccio) et tu traces une ligne plein est vers un cul de sac nommé Pastricciola. Puis une ligne nord vers le col de Verghiu (tu sais cet immense Christ avant de redescendre vers les gorges de la Scala di Santa Regina). Enfin tu traces une dernière ligne, plein ouest vers la tour de Girolata, pour finir sur la côte ouest qui englobe Piana, Cargèse, Scandola, Sagone.


Ça s'appelle une communauté de communes, soit des communes qui se regroupent pour favoriser leur développement. Se regrouper, c'est super bien. Ouais mais pour se développer, faut aussi se faire connaître parce la Ouest Corsica, j'ai posé la question dans mon entourage: nib, walou, queud’chi, peau de balle, nada, dans mon entourage, personne ne connaît ! Alors, bah ... je m'y suis collé !


Alors, moi, pour mieux comprendre tu vois, j'ai quand même fini par acheter une carte papier super détaillée (ok boomer!) de la Corse et j'ai entouré la trentaine de communes placées sous l'égide de "Ouest Corsica". Après, j'ai pris une autre couleur de stabilo et j'ai entouré tous les lieux qui avaient l'air sympas. Tu sais, les fameux ponts génois, les vasques d'eau pour se baigner, les couvents, les cols, les villages abandonnés, les petits producteurs de pays.


Puis avec un énorme marqueur noir, je me suis mis à relier tout ça par les plus petites routes possibles. En m'appliquant sur les circonvolutions et volutes dessinées par chaque virage. Des routes qu'il ne te viendrait jamais à l'idée d'emprunter pour une première fois en Corse parce qu'il ... faut absolument aller voir plein d'autres choses bien plus connues. C'est comme ça qu'un beau matin de juillet, avec Marie, on a sauté sur une belle Tracer 9GT louée chez Kit Moto à Ajaccio (100 km au compteur, blanche immaculée) et ... que nous avons pris la route plein nord oui, mais vers la Corse de l'Ouest quand même _


EN CHIFFRES

Carburant

L' essence (comme beaucoup d'autres choses) est forcément plus chère en Corse.

Taux de change

Je mets "taux de change" mais la Corse, c'est la France donc no souci. En revanche, prévois du cash. Toutes les échoppes de bouche qui fleurissent l'été n'aiment pas trop la CB. Pas plus que les petits producteurs de pays.

Hébergement

Notre coup de coeur :

Chambres d'hôtes "Terre de Maquis" à Sari d'Orcino. https://terredemaquis.com/

Craquage de budget assuré (j'ai pas dit que ça ne les vaut pas) mais le lieu est magique. Trois chambres avec chacune une vue imprenable sur la mer. Un petit déjeuner aux petits soins, une piscine avec une vue tout aussi somptueuse. Si tu ne veux rien faire, qu'on s'occupe de toi, sentir la douceur du maquis corse t'envahir, c'est là ! Claire et Philippe savent y faire dans l'art de recevoir. 

Hotel Scandola à Piana: super accueil très belle vue , patron motard...

https://www.hotelscandola.com/

Météo

Bon là, normalement, t'as pas trop à t'en faire. C'est globalement beau, voire très très beau, avec des possibilités d'orages sur le relief.

Restauration

N'hésite pas à t'arrêter dans les ptits restos de village , on a rarement été déçus et les corses savent recevoir. 

Si tu vas à Sari-d'Orcino arrêt obligatoire à "l'auberge chez Lolo"  où j'ai mangé la meilleure pizza de toute ma vie ;-)

LES SPOTS À NE PAS MANQUER

BON À SAVOIR

LE ROAD TRIP

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DE AJACCIO À SARI-D'ORCINO

  • Distance : 90 KM

  • Difficulté : 2/5

  • Route

  • C'est parti à la découverte de l'Ouest Corsica , direction  plein nord au départ d'Ajaccio. En évitant direct tous les ronds points de la ville pour rejoindre la petite route d'Alata non loin du golfe de Lava (tu sais là où reposait un trésor marin que des corses ont découvert mais dépensé un peu trop vite en voitures de luxe et autres pour rester discrets) puis le col de San Bastianu, puis la plage du Liamone et là … basta! Oui basta car la Corse que tu connais (peut-être et sans doute déjà) s’arrête là. Et c’est ici que commence la Corse de l'ouest. "Ouest Corsica".

  • Juste après la plage du Liamone, on a donc pris à droite toute, pour s'enfoncer dans le maquis par 34 degrés. Vers Coggia. Et bah ... c'était comme prévu. Désert, sauvage, un virage tous les 20 mètres, un bitume pas toujours facile mais du gros kif. Ça a pas duré longtemps car là dans une épingle à droite, un panneau: "Julie et Bertrand, coutelier et céramiste". Pas dans les guides, juste à l'instinct, au feeling, on verra bien car je ne te l’ai pas dit mais je suis là pour me tromper à ta place pour, au bout du compte, ne retenir que les belles choses. Ou presque.

  • Bref, on est chez "Julie et Bertrand". Un portillon, un petit chemin avec toutes les essences corses dont les fameuses myrte et immortelle. Puis un hangar en tôle en forme de demi cercle. Une fournaise remplie de presses, de forges, d'outils, d'essences de bois. Une odeur hyper prégnante de fuites hydrauliques. Interdit de toucher quoi que ce soit sous peine de ressortir tel un chauffeur (celui qui met le charbon dans les locos à vapeur) nous prévient Julie qui prend le temps d'être notre guide.

  • L'endroit me réjouit et me fait fortement penser à l'antre de Shinya Kimura, ce customiser moto hors pair visité voilà 15 ans dans une banlieue de Los Angeles. J'envie souvent les artistes, le travail manuel et la sueur que cela nécessite. Les lames de Damas (un assemblage de deux aciers riches en carbone obtenu par martelage des aciers pour conférer souplesse et robustesse à la lame du couteau) produites par Bertrand sont sublimes. Les cornes redressées pour ensuite confectionner des manches, étonnantes. Si comme moi tu es venu avec madame, Julie se fera un plaisir de t'expliquer son travail de céramiste mais j'avoue avoir été moins réceptif.

  • J'achète un couteau fait à base de ressort d'amortisseur (on ne se refait pas hein) et nous reprenons la route vers Vico et son couvent Saint François perché sur les hauteurs. Possibilité d'y passer la nuit dans un dortoir spartiate. Avec Marie, on passe notre tour pour quelque chose de différent, le bivouac c'est pas son truc (ça me fait une bonne excuse pour une fois;-) Au loin l'orage gronde, je presse le pas sur une toute petite route au bon bitume vers Arbori. C'est marrant : ces lignes de crêtes aux formes découpées et acérées au loin ! On dirait les petites sœurs des aiguilles de Bavella. Comme quoi, tu vois, pas forcément besoin d’aller là où tout le monde t’attend.

  • La route finit par se resserrer très franchement pour devenir hyper étroite et plonger dans des gorges qui mènent vers le pont de Truggia, lequel enjambe le Liamone. Là, tu prends le temps. Le temps de descendre de ta moto et d'aller te rafraîchir dans les vasques d'eau. Le temps de te remplir de la beauté de l'endroit et de l'absence totale de touristes, voire même de corses.

  • C’est bon, t’es redescendu en température. Nous oui. La D1 file désormais vers Ambiegna. Des bosses, des gravillons, de véritables routes à chèvres. Ou à trails si tu préfères. Mais pas de la vulgaire chèvre hein. De la chèvre de montagne. Celle dont l'oreille interne est élargie (je te jure que c'est vrai), dont les pattes sont courtes et élargies pour lui offrir un incroyable équilibre et agilité. De là à dire que les mecs en trails sont des chèvres, j'assume et je m'inclus sans problème dans le troupeau.

  • La D1 débouche sur une route bien plus large pour les dix derniers kilomètres jusqu'à Sari-d'Orcino. Son église Saint Martin (splendide avec ses deux clochers), son restaurant U Cuventu, sa pizzeria "chez Lolo" à qui je décerne le titre d'une des meilleures pizzas au monde et enfin la chambre d'hôtes "Terre de Maquis". Je ne te dis rien (tu trouveras tout seul) si ce n'est que je ne suis pas venu là que pour souffrir. Les 96 kilomètres de cette pourtant longue journée en attestent !

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BOUCLE SARI-D'ORCINO - SARI-D'ORCINO

  • Distance : 217 KM

  • Difficulté : 3/5

  • Route

  • Aujourd’hui, je me suis dit que ce serait bien si je t’emmenais faire un petit tour. Enfin un grand tour. 217,01 kilomètres très exactement. En Corse, c’est déjà pas mal. Ces 217,01 kilomètres représentent le tour du proprio ou plutôt de l'Ouest Corsica. Afin de te permettre de mieux en cerner les contours et les "frontières". Mais avant ça, petit plongeon dans la piscine de bonne heure et petit déjeuner. Ici, tout est fait maison. Confitures, cake, thé, le tout servi avec une extrême délicatesse et tranquillité face à la mer. Quoi? Tu me fais un reproche parce que je ne bivouaque pas? Très honnêtement, la terre est petite ici en Corse, et sacrée. Les sangliers et les vaches sont nombreux ici et très curieux la nuit alors je ne sais pas si je m’y aventurerai à bivouaquer ici. Non pour une fois, je te propose du calme, du confort absolu, voire de la volupté dans cette chambre d’hôtes: terre de Maquis.

  • Bon allez c’est un coup à rester les fesses collées au transat toute la journée alors avec Marie on finit par se bouger. Direction nord-est toujours par le D1 d’hier soir mais en filant tout droit sur la D125, au niveau du croisement qui redescend vers le pont de Truggia. Une très belle route à flanc de montagne qui fleure bon les eucalyptus. Marrant comme la route se rétrécit toujours (au point de ne pouvoir laisser passer qu’un seul véhicule à la fois) à la traversée de chaque village. Peut-être pour prendre le temps de se rencontrer et de se donner des nouvelles de la famille et des villages d’à côté. Parce que pour le reste, quand il conduit le Corse, bah il roule. Et même grave. Il a le sens de la trajectoire, du grip et de la limite. Amuse toi à suivre un corse en bagnole avec ta moto et tu verras que donner du rythme n'est pas un vain mot. Que sa dignité, son honneur, en dépendent. Un peu plus loin, la route longe la rivière Cruzzini et apporte une étonnante fraîcheur. Tu noteras d’ailleurs qu’à l'embranchement entre la D4 et la D125, au niveau du pont, tu pourras te baigner dans le Cruzzini. Mais nous, on est là pour autre chose. Visiter le village fantôme: Muna.

  • Enfin fantôme. Pas tout-à-fait. S’il l’a été, certains se sont mis en tête de lui redonner un peu de vie. Pas de route pour y monter, prière de garer son véhicule correctement en bas pour ensuite emprunter un dallage somptueusement conservé qui serpente entre les maisons et vers les hauteurs. Un sentier muletier qui te transpose en 1740, date à laquelle ce village a poussé aux côtés d’une exploitation forestière. Muna, en 1960, c’était encore une centaine de personnes puis la désertification a fait son oeuvre. Reste qu’en grimpant à Muna, tu feras communion avec la Corse d’autrefois. En pénétrant dans la petite chapelle, tu auras sans doute ce même réflexe d’essayer d’imaginer une messe voilà 200 ans.

  • On redescend gentiment tout apaisés d’avoir ressenti le temps s’écouler si doucement. Toutefois, une inquiétude me ronge. La route qui continue vers le nord est indiquée comme barrée sur mon GPS. Du fait d’un éboulement. Je tente quand même ma chance. Sait-on jamais à moto. Car si elle est fermée, nous en prenons pour trois heures de contournement. En même temps, j’imagine mal un corse se laisser interdire quoi que ce soit. D'ailleurs, tout à l’heure à Muna, c’est dans cette direction qu’est parti le seul habitant du village sur son scooter. La route se dégrade très rapidement. Signe qu’elle n’est plus très empruntée. Au loin, j’aperçois les engins de travaux. De lourdes charges sont suspendues au bout d’une grue. J’avais oublié: on est samedi. Personne ne bosse et, malgré le panneau d’interdiction rencontré plus tôt, le passage est laissé libre et à l’appréciation de chacun. On s’y engage. Rien d’incroyablement aventureux, on redescend vers Murzo où Marie me demande si on ne visiterait pas la maison du miel à Murzo

  • Bah non! Parce que moi les espaces de vente, c’est pas là où je veux t’emmener au cours de cette balade. Mais plutôt chez le producteur lui-même. Tiens justement, là à gauche, y’a un panneau « U Mele di l’Accule », Michel Artily. Gauche toute par une pente raide et toute en épingles le long d’épaves de vieux fourgon où la mousse a fini par remplacé un blanc mat. Le chemin s’ouvre sur une ferme sans prétention. Bienvenue justement dans la Corse non apprêtée. Michel entend le trois cylindres de la Tracer 9 s’éteindre et vient nous accueillir. Pour mieux me présenter, je commence par des excuses. De venir le déranger à l’heure du repas. Michel me dit que non, que de toute façon il ne mange pas le midi. Ni le soir. Et guère plus le matin. Hyper surpris, je lui demande son secret. Il me répond d'une étrange façon: en prenant son ventre proéminent et bien portant entre ses deux mains. Le Corse est taquin. Faut juste le savoir. Il aime bien tester sonder avant de se livrer. Un peu hein, pas complètement non plus. 

  • Marie lui demande si c’est bien lui qui fait le miel. Michel répond que non: « ah non, ça se saurait si je faisais le miel. Ce sont les abeilles qui font le miel. » Bon, pas toujours facile de s’habituer mais faut reconnaître qu’ils aiment bien taquiner Le Parisien et ses expressions toutes faites, et qu’il a bien raison le Michel. On goûte le miel des abeilles et non pas celui de Michel (dans ce sens là, il a bien raison de dire que c’est pas le sien le Michel), on le trouve bien équilibré. Fort en acacia mais pas outrageusement sucré. On prend, on paie en cash comme souvent en Corse et on laisse Michel aller manger, non sans lui avoir demandé où se restaurer à notre tour. « Chez ma fille, au pont, en bas, à deux kilomètres ». 

  • Au restaurant "U Ponte", le pont quoi ! Celui qui enjambe la rivière Vico. Une sorte de paillote en bord de route à portée de jolies vasques naturelles. Avant de se poser, on ose un «  et vous prenez la carte bleue ? «  ça dépend c’est pour quoi ? ». « Manger ». « Alors oui ». Ce qu’ils peuvent être cash ces corses parfois. Les sangliers ne font pas des cochons. Enfin en même temps, dans le commerce, faut savoir d’abord faire boire pour donner envie de manger hein. L’endroit est hyper agréable. Bon faut pas trop trainer car on est à peine en avance sur le retard prévu. On retrouve  la D23 en direction du canyon de Zoicu et du lac Creno. Là, la route devient de plus en plus sauvage. Le bitume se fait manger par l'herbe, scarifier par les puissantes racines de pins et d'eucalyptus. J'interprète ça comme un signe positif. Le tourisme de masse est loin. Les villages sont de moins en moins apprêtés, plus crus, sauvages avec de nombreuses carcasses de voitures. La récupération et le recyclage des épaves sont une vraie problématique en Corse.

  • Remarque, c’est aussi un surprenant témoin de l’ère industrielle. Dans une allée, j’aperçois cul à cul, une Renault 12, une 405, une R19, une Mégane … soit tout ce qui a sans doute dû passer entre les mains de cette famille. Une sorte de musée du temps et de la nostalgie. Un peu plus loin, ce qui semble également être une Yamaha 350 TT sous une bâche et appuyée sur un arbre… pour une réfection future qui n’aura peut-être jamais lieu. La route grimpe jusqu’au canyon de Zoicu puis au lac de Creno. Je ne vais pas te mentir, on a zappé la rando même si le lac est un des joyaux de la région. À voir: deux heures aller et retour. Mais nous, on a fait demi tour vers Letia par des petites routes à vache cette fois (oui c’était plus des chèvres désormais mais des vaches masquées derrière chaque virage), puis on est entré dans le village de Saint Roch où … un marcassin me coupe la route. Je pile, l’ABS se déclenche, le petit rigolo file entre deux maisons. 

  • Pourquoi je te parle de ça ? Parce que Saint Roch est le village des cochons noirs. Partout. Envahissants, en liberté et fiers de l’être. Prends le temps de leur parler, de faire ami ami, des photos aussi. Un Rochien (habitant de Saint Roch) s’arrête pour s’étonner de mon étonnement. «  Des cochons, partout ? nooooonnnnn … remarquez que la Corse est le seul endroit où vous trouverez le cochonglier, mélange entre le cochon et le sanglier. » Là, j’avoue que durant mon séjour en Corse, je n’ai pas réussi à démêler le vrai du faux. Réalité selon certains, cas rarissimes selon des éleveurs de cochons noirs, je ne sais toujours pas.

  • On file vers Renno et Cristinacce par la D70. Une route bien large comme tu n’en avais plus vue depuis bien longtemps hein. Ça fait du bien mais tu feras gaffe quand même car dans un virage à droite se situe un rocher aux chèvres où un troupeau t’observe crânement du haut de son promontoire. Impossible qu’elles ne soient pas là à ton passage. La D24 plonge ensuite à l’ombre des châtaigneraies. Pourquoi je précise ? Pour le nombre improbable de jambons, de saucissons vivants que tu pourras observer en bord de route. Des cochons en enclos. Des petits, mais aussi des cochons chefs d’équipes, énormes qui dorment dans les fossés. Des gourmands qui te retournent la moindre parcelle de terre. La D24 finit par s'engouffrer dans un impressionnant canyon : les gorges de la Spelunca. Là, tu fais des photos (la lumière commence à s’adoucir, c’est plus joli) mais surtout, surtout, tu ne rates pas la D124 sur ta droite qui plonge dans les gorges jusqu’à rejoindre le pont génois de Pianella.

  • Là, deux options. Tu te gares, tu te baignes dans les vasques, tu profites. Ou tu longes à pied, par la rive gauche, la rivière Pianella qui remonte jusqu’à Evisa. Bon, le chemin est interdit depuis 2023 pour cause de risques d’éboulements mais visiblement tout le monde s’en fout. Tente au moins ta chance pour atteindre au minimum l’autre pont génois de Zaglia, je n'y ai pas vu de difficulté ni de danger. La balade est splendide. Je te laisse ensuite voir si tu veux monter ainsi jusqu’à Evisa sachant que c’est encore à une bonne heure. Avec Marie, on rebrousse chemin pour filer sur Porto. La ville n’est pas très belle, mais le coucher de soleil y vaut carrément le coup. 

  • On dîne à La Marine qui offre l’une des plus belles vues. Laisse toi bercer par toute cette douceur mais … ne t’endors pas trop car il te reste une heure trente de route pour rejoindre ton point de départ de cette boucle : Sari-d’Orcino. Oui de nuit. C’est pas raisonnable avec toute cette faune qui traverse ? Peut-être. Mais je te garantis que faire les calanques de Piana de nuit est un tout autre spectacle. On y devine d’improbables formes dans cette roche qui semble rongée par le temps. Là, le nez crochu d’une sorcière. Ici, la bouche d’une tortue maléfique. Sans parler du reflet de la lune sur la mer... 23h30, nous voilà de retour à Sari-d’Orcino. La fête bat son plein au restaurant U Cuventu où résonne des polyphonies corses tandis qu'à la pizzeria chez Lolo, on est loin d’en avoir terminé. Ça sent sacrément bon les longues soirées d’été. 


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SARI-D'ORCINO - ALBERTACCE- PIANA

  • Distance : 157 KM

  • Difficulté : 2/5

  • Route

  • Allez j'ai pitié de toi. Les petites routes à chèvres, les bleds paumés pour sillonner la Corse de l’Ouest, tu commences à bien saisir le concept et à bien connaître. Alors aujourd’hui, c’est promis, je t’emmène sur du billard, des routes propres avec du grip mais pas sans virage car en Corse, ça n’existe pas. Tiens, et on va même se permettre de repousser un tout petit peu les frontières. Je t’emmène très légèrement au-delà de la Course de l’Ouest, vers Albertacce et le lac de Calacuccia.

  • Ok et contrairement à ce que je t’ai dit à propos des belles routes empruntées aujourd’hui, il te faudra d’abord et à nouveau reprendre la petite route vers le Pont de Truggia. Mais, sérieux, qui peut se lasser d’un tel spectacle ? Pas moi. Débute ensuite le fameux bitume billard : Arbori, Vico et direction le col de Verghio. Ah non, pas tout-à-fait car juste avant, je t’ai trouvé une petite route histoire de te rafraîchir dans des vasques perdues et difficiles à repérer : sur la D70. Juste avant le chapelle Saint Roch, tu prends à droite sur la D156 et à quoi, un à deux kilomètres, tu t’arrêtes là au passage du petit pont … là où ma trace GPS s’arrête elle aussi avant de faire demi tour. Tu descends le sentier en contrebas et tu me laisses un commentaire si l'endroit t'a plu.

  • Ensuite, tu retournes sur ces billards que sont la D70 puis la D84. Au col de Vergio (Bocca à Verghju), le plus haut col routier de l’île, tu marques un arrêt. Pourquoi ? Pour la beauté de l’endroit mais aussi pour te prosterner devant la statue du Christ Roi, un monolithe de granite rose pesant 25 tonnes, haut de 6 mètres et 9,50 m avec son socle. Cette statue monumentale est l'œuvre du sculpteur corse Noël Bonardi. Elle orne le col depuis 1984. Si tu as le courage, tu peux aussi partir en rando mais de ce côté là, je te réserve une surprise en fin d’après-midi alors préserve toi.

  • Passé le col de Vergio, la route traverse la sublime forêt d’Aïtone. Rien que pour ça, ça vaut le coup de dépasser les frontières de la Corse de l’Ouest et d’aller jusqu’à Albertacce. Mais ce que je te propose moi, c’est davantage d’interrompre ta descente depuis le col de Vergio après, environ 4 kilomètres. Dans une épingle appelée « fer à cheval » (comme un fer à cheval, cette épingle semble s’enrouler autour d’elle-même vers la droite). Tu béquilles ta moto sur le parking intérieur, tu traverses vers l’extérieur de l'épingle et tu empruntes le petit chemin signalé en bleu qui monte vers la bergerie de Radule. 

  • La balade est rafraîchissante et somptueuse. Sur ta droite, en hauteur, les prometteuses et somptueuses cascades de Radule. Allez, encore un effort et tu auras le droit de te rafraîchir et de consommer un cake double chocolat avant … de reprendre ton chemin vers les cascades. Là, si tu suis ma trace gpx, tu vas vite comprendre que nous nous sommes un peu perdus. Alors plutôt que de descendre sur la rive droite du torrent, essaie de traverser le plus tôt possible et de viser le haut de la cascade et son pont. Les vasques en contrebas sont féériques et tu pourras t’y baigner. Un peu plus haut, la vue du pont est splendide. Allez on redescend pour rejoindre la moto en une petite heure de marche, toujours en se perdant un peu.

  • Ça y est, je t’ai épuisé ? Ça tombe bien, c’est pas fini … mais siiii, c’est fini. Nous on a choisi de dîner aux Roches Rouges au coeur des calanques de Piana avec coucher de soleil. J’offre toujours le bénéfice du doute: le doute d'une équipe peut-être fatiguée ce soirlà, d'un soir pas comme les autres. Bref, le personnel était un peu « léger » on dira. On a voulu réserver une table avec vue sur la mer, mais la réponse fut: « non, c’est comme au théâtre, premier arrivé, premier servi. » Pourquoi pas, y’a moyen de le dire de façon moins abrupte. Arrivés à 20h45, les serveurs ont rapidement commencé à ranger les tables qui n’étaient pas occupées, à fermer les rideaux. Bref, on a senti qu’on ne devait pas s'attarder. J’accuse pas, je décris notre expérience de ce soir là. On a repris la route dans la vieille ville de Piana où on avait dégoté un Airbnb à 100 euros la nuit avec deux chambres. L’endroit n’a pas un charme particulier mais offre une vue exceptionnelle sur la mer. Et puis, à quatre motards, ça ne fait plus que 25 balles par personne pour dormir.

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PIANA - PORTO

  • Distance : 207 KM

  • Difficulté : 2/5

  • Route

  • Bon aujourd'hui, détente, page, farniente quoi. Du coup, tu files en ville prendre des viennoiseries et à partir de là, tu as le choix. Un choix oui mais cornélien. Soit tu prends la première route à flanc de montagne qui descend vers la plage de Ficaghjola. La route est défoncée vertigineuse et débouche sur un parking avec une jolie cabane colorée d'un bleu qui me rappelle l’Equateur. Un tout petit sentier te mène, sans doute,vers ce qui est l'une des plus petites plages de Corse. Un endroit magique.

  • Sinon, tu peux aussi te diriger depuis Piana vers la plage d’Arone. Là, la route est juste incroyable. Elle se dessine au loin alors qu’elle surfe sur la crête des collines teintées d’un blond chaleureux. Sur la droite, un troupeau de chèvres qui trône fièrement sur des roches. Une vision qui me transporte vers les tréfonds de l’Irlande. Un peu plus loin, la tour de Capu Rose (randonnée possible) puis la plage d’Arone. Ça va te faire marrer ce que je dis mais en cinq jours, on a essayé d’en faire un max pour ne rien oublier et (presque) tout découvrir. Du coup, notre voyage est un peu fait de frustrations. Une fois vérifié que ça valait vraiment le coup de t’y emmener, bah, il nous a fallu en repartir pour grimper plus au nord vers les gorges du Fango.

  • Passé les calanques de Piana qui regorgent vraiment de monde et imposent même une circulation alternée pour les camions et bus, après Porto, on retrouve calme et sérénité. La route qui monte vers Osani et Galeria (D81) est carrément bonne et on traverse les calanques di Figa Baleri. Moins ostentatoires, moins grandioses certes mais tout aussi belles et respectables. Sur cette route, tu peux choisir de faire une randonnée vers Girolata. Tu passeras aussi le col de Palmarella. Quelques kilomètres avant Galeria, tu tournes à droite sur la D351 et tu files vers Manso et la vallée du Fango. Pourquoi je t’emmène là ? Pour te baigner dans une énième vasque. Oui et non. Oui parce que tu pourras effectivement te baigner. Non parce que l’endroit est encore différent de tout ce que tu as pu voir jusque là. Une sorte de mini canyon qui file au loin et vers l'infini. Découpé, déchiré avec une multitude de vasques. Paradisiaque. C’est beau. OUI alors bah comme d’hab, faut qu’on y aille, qu’on se casse.

  • On redescend plein sud vers la toute petite plage de Caspiu. Elle est dans les guides alors on a voulu vérifier. Elle est belle, sauvage, déserte mais pas plus que les autres. Alors pourquoi là ? A droite, y’a un resto: U Caspiu. C’était le jour de congé du cuisinier. Le patron, super gentil, s’est excusé  « pour la gêne occasionnée ». Alors on a filé de l’autre côté de la plage, au restaurant « Punta Rossa ». Même vue idyllique. L'endroit est tenu par une famille corse, qui semble un peu fatiguée mais ultra dévouée. On discute un peu avec le patron. 
 - « vous êtes d’où ? » me questionne t-il 
 - moi: « j’ose à peine vous le dire. »
Son oeil pétille, je sais qu’il a juste.
 - « Paris » répond-il fièrement.
- « oui et on a mauvaise réputation ».
 - Lui « et le corse, vous croyez pas qu’il est un peu con parfois. »
 Je me tourne vers la patronne qui regrette le peu de monde et les temps qui changent. « Avant quand il faisait chaud, les gens descendaient sur cette plage et venaient camper sur la plage ou dormir au frais, sur mes transats. Maintenant, ils se terrent dans leur location avec la clim’, tu parles d’un progrès." Putain, elle a pas tort. Mais dit c’est dit. Donc si un soir, t’es un peu fauché mais que t’as quand même 20 balles à claquer pour une pizza et une pression, alors descend dormir gratis ici. 

  • Pour notre part, on est retourné sur Piana et l’hôtel « Le Scandola » juste à la sortie. Accueil hyper chaleureux du patron qui est motard et qui par ailleurs nous conseille d’aller manger à la ferme auberge "Le Mandriale"  à l’entrée de Cargèse. N’oublie surtout pas de te promener dans la ville de Cargèse aux airs grecs, d’observer les deux églises qui se font face (l’une latine, l’autre grecque), de descendre vers son port, de ressentir l’atmosphère de la petite chapelle protectrice des marins avant … de filer vers la ferme auberge du Mandriale dont la spécialité est le veau corse. Un délice accompagné d’un vaudeville puisque le fils du patron avait un date ce soir là. Du coup, à peu près tout le village semble être passé pour savoir de quoi il retournait. J'aime bien observer la vie normale. Nous on est ensuite retourné dormir à Piana.

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PIANA - AJACCIO

  • Distance : 90 KM

  • Difficulté : 2/5

  • Route

  • Dernier jour ou plutôt dernière matinée avant de rendre la moto et de reprendre l’avion. Et tu sais quoi ? Je ne me voyais pas repartir, comme ça de façon banale par la route de la côte. Je ne me voyais pas non plus repartir sans avoir résolu ce qui est pour moi la plus grande énigme corse. Le cochon noir corse qui sert à faire la charcuterie soit disant corse: il est corse ou il est pas corse ? S’il est pas corse, ça sert à rien que je le réhabilite auprès des motards qui le redoutent à chaque virage. S’il est corse pour de vrai, tout comme la charcuterie qui en découle alors ça se discute. Il peut éventuellement être réinséré au sein de la grande communauté. Avec Marie on est donc allés à la rencontre  de Bernard-Antoine, producteur de viande bio et transformateur de cette viande bio. Des cochons noirs quoi.

  • Bernard-Antoine Acquaviva. Avec un nom comme ça, plus « nature peinture Corse », tu fais pas. 43 ans, fils d'éleveur de cochons mais à une époque plus intensive avec des méthodes issues de l’après guerre et du besoin de nourrir une population qui avait faim. « Le pauvre, je lui en veux pas il pouvait pas savoir. » Bernard-Antoine, c’est un phrasé, une force, une conviction à lui-même. Pour moi, il aurait pu être le Martin Luther King du cochon corse car Bernard-Antoine est empli de rêves qui, malheureusement semblent vouloir s’évaporer en de cruelles désillusions. Allez, je te dépeins le personnage en commençant par notre rencontre. On a rendez-vous quelque part, sur une route. Après un virage à droite, là où en haut d’un empierrement traîne une carcasse bleue de 4x4. Et un point GPS vous avez pas ? Non. Ok. Avec Marie, on finit par trouver et on gare la Tracer devant le chemin qui monte. On attend. Bernard-Antoine finit par arriver dans un pick up blanc avec à l’arrière un splendide berger australien.

  • Il descend, nous toise. Pas un mot. Dans ces cas là, j’ai tendance à vouloir évacuer la gêne rapidement et en premier. « Je gêne peut-être? Je pousse la moto et je la gare sur le côté ? ». « Oui ça sera mieux parce que ça m'étonnerait qu'elle monte là dans le chemin ». Moi : « vous me connaissez mal! ». Je sens que c’est mal emmanché l’histoire. Bernard-Antoine remonte dans son 4x4, le monte en marche arrière dans un chemin abrupt et sort pour intervenir alors que des cris de film d’horreur émanent des enclos des truies. « Ils sont plus cons que des gamins avec leur institutrice en maternelle. Les petits là, ils sont au chaud avec leur mère, ils ont de la paille, de l’eau, à boire, à manger. Ils sont bien. Bah non, faut qu’ils essaient de se barrer. Du coup, ils se coincent dans le grillage, gueulent et affolent tout le monde. » Désormais, j’en suis sûr Bernard-Antoine est bel et bien corse. 

  • Je caresse le chien, la confiance s’installe doucement. Je te l’ai dit: Bernard-Antoine a un rêve. Un rêve basique, simple, efficace et qui ne devrait jamais nous avoir quittés. « On fait ce métier parce qu’on aime la nature, parce qu’on a une place à y tenir, un rôle et que l’on veut faire partager de bonnes choses aux gens. Moi, si je n’ai que 20 balles à dépenser dans la semaine, je veux les mettre intégralement dans une entrecôte. Mais je veux qu’elle soit bonne, tendre, que je m’en lèche les doigts à la fin. » Bernard-Antoine élève une centaine de cochons qui mettront 18 à 24 mois avant d’être prêts à être transformés. «  En Bretagne, il se dit que c’est 100 jours, 100 kilos. Ces gens là ne font pas du cochon mais de la viande pour nos charcuteries. » 

  • Bernard-Antoine a les yeux qui brillent en me parlant d’agropastoralisme. « Avant, chaque famille avait une micro ferme qui produisait ce dont ils avaient besoin: huile, miel, cochon vin et au besoin ils échangeaient entre eux. » Ce goût du bon et de la qualité, Bernard-Antoine l’a toujours en tête malgré la pression qui monte: « on ne gagne rien. Je transforme chaque année 50 bêtes environ, c'est rien, c'est ridicule. C’est un travail de fou, 18 heures par jour pendant 4 mois quand je les transforme. Quand je fais goûter mes produits, mes jambons, mes saucissons, on peut me dire qu’on n'aime pas mais il y a une chose qui est sûre. J’y ai tout mis. Ma sueur, mon temps, mon savoir faire, tout. Et si on me dit que c’est bon alors je suis heureux. » A la question de savoir si ses enfants vont prendre la suite ? « Plutôt leur casser les deux jambes que je leur ai fabriquées.!?!? » Je te l’ai dit, Bernard-Antoine est corse.

  • Si les truies et leurs petits sont dans des enclos recouverts de filets (sinon les corbeaux viennent à côté des petits, leur martèlent le crâne pour les tuer et les bouffer), les cochons noirs sont partout autour dans une immense parcelle grillagée. Il suffirait d’un bruit de bouche de Bernard-Antoine pour tous les voir rappliquer. « Je passe mon temps à réparer les grillages pour qu’ils ne se sauvent pas. » Et les cochons noirs qu’on voit sur la route, ils sortent d’où Bernard-Antoine alors ? « Un éleveur qui laisse ses cochons divaguer sur la route, c'est qu'il s'en occupe mal ça ne veut absolument pas dire qu'ensuite, il n'en fasse pas un bon produit. Moi, j’en ai des tendinites à l’épaule de réparer ces grillages. »

  • Tiens, Bernard-Antoine afin d’améliorer ma connaissance de ce gentil mammifère mais de mieux m’en méfier à moto, tu saurais reconnaître en bord de route une terre qui a été fouillée par un cochon de celle fouillée par un sanglier ? « Rien à voir. Le sanglier, il est inquiet, aux aguets. Il est sur ses gardes alors il soulève gentiment et rapidement la terre et il s’en va. Le cochon lui, il s'installe, il prend son temps, il va tout retourner en profondeur, fouiller, tranquille. «  Alors voilà, ami motard, pour parfaire encore ton pilotage et aiguiser ton sens de l’improvisation, sache qu’une terre peu retournée est synonyme de danger. Un sanglier peut débouler sous tes roues. Terre labourée ? C’est du cochon, rien à craindre, tu peux remettre une louchée de gaz.

  • Bernard-Antoine regrette aussi que la terre change avec le changement climatique. « Elle est désormais plus aride, plus grise, moins productive. Autrefois ici, tu avais peut-être 15 tonnes de châtaignes, on en faisait 1 tonne de farine. C’était un travail de fou. Tu quittais le cochon après l’hiver, il était épais comme une planche à pain. Tu revenais après l’été, c’était une barrique qui s'était remplie de châtaignes et que tu avais du mal à reconnaître. C’est d’ailleurs pour ça qu’on leur fait des marques à l’oreille, pour les reconnaître entre familles d’éleveurs. Mais aujourd’hui, on fait au mieux 400 kilos de farine. » OK Bernard-Antoine, mais ton cochon noir, ton Porcu Nustrale, race rustique et ancestrale de Corse, moi je fais comment pour le reconnaître une fois transformé, sur un marché ? « La chance tout simplement. En ce moment, en été tu vas sur un marché, 95% de ce que tu trouves n’est pas fait avec du cochon noir élevé en Corse. Tu trouveras plein de mecs avec une barbe, un béret, un fort accent pour le côté théâtral. »

  • Bon, Bernard-Antoine, je vais te faire un aveu. Honnêtement, la charcuterie corse, j’ai jamais aimé. Trop salée, trop forte, juste trop quoi. J’ai dû tomber sur les fameux 95%. Car depuis, j’ai eu l’occasion de goûter le saucisson que tu m’as gentiment offert. Ni trop sec, ni trop gras, ni trop salé, juste parfaitement et finement équilibré. Une vraie réussite qui souligne largement ton engagement et tes efforts, sois en heureux et rassuré. T’inquiète, la terre n’est pas si grise, les glands et châtaignes semblent lui avoir bien réussi à ton cochon de 18 à 24 mois. Et c’est avec fierté et assurance que je donne ton adresse à Ajaccio pour goûter enfin de la vraie et bonne charcuterie corse qui mérite d’être réhabilitée: Storia di Sia, 1 rue du général Campi à Ajaccio.

  • Avec Marie, on est repartis tout choses de cette rencontre. Bernard-Antoine s’est excusé d’être aussi bavard, je lui ai dit que j’adorais les gens avec du caractère, des convictions, des histoires, des aspérités pour mieux pouvoir te les dépeindre. On a filé vers Ajaccio pour rendre la moto de location à Kit Moto non sans être allé déjeuner au célèbre "Paparazzi", restaurant sur le port d’Ajaccio. La Corse, c’est 4.467 kilomètres de routes dont seulement 331 de nationales. On en a fait et on t'a tracé quasiment 1000 au sein d’une Corse sauvage que je ne connaissais pas vraiment. Lis, profite de tous ces conseils mais surtout viens dans l'Ouest Corsica état sauvage, pour te faire ton propre avis et enrichir ce Road Trip par tes commentaires avisés. C’était beau et bien !

télécharger la trace gps

DÉCOUVRIR LA CORSE DE L'OUEST

Les plus beaux spots

La superbe route des gorges de la Spelunca

Peite balade vers les bergeries de Radule depuis le Fer à cheval (col de Vergio)

Le village de Saint Roch envahi par les cochons.

Vision d'Irlande sur la magnifique route qui descend vers la plage d'Arone

Tout aussi libres que les cochons et les chèvres en Corse, les vaches.

Le col de Vergio (Bocca à Verghju) et sa statue du Christ Roi.

Voyages Impérial ... il a du avoir une vie bien remplie celui-là.

Une vache à contresens, à moi que ce soit moi !

Le pont au départ du sentier qui mène vers Evisa.

Cascades et vasques secrètes (point indiqué sur la trace GPS)

Un immense merci à toute l'équipe de KitMoto qu'on a retrouvée pour une balade/repas à Albertacce.

Le superbe pont au dessus des bergeries de Radule.

Farniente à la chambre d'hôtes "Terre de Maquis"

Pour ton petit déjeuner à la chambre d'hôtes "Terre de Maquis" ce sera là.

C'était beau :-)

C'était beau bis :-)

Rien de mieux qu'une vraie carte papier pour avoir une vue d'ensemble de la corse de l'Ouest

Le village "abandonné" de Muna

Le drapeau, autre symbole corse.

Chez Bertrand et Julie, coutelier et céramiste

Des cornes pour de futurs manches de couteaux.

Dans l'atelier de Bertrand.

Le combat des chefs.

Fait chaud non ?

Le sentier vers Evisa

Les pont et les gorges de Truggia

Fait super chaud !

En redescendant des bergeries de Radule.

petite cabane en descendant vers la plage de Ficaghola

Les gorges du Fango

Restaurant sur la plage de Caspiu où tu pourras bivouaquer nous assuré la patronne

Yamaha Trace 9 GT en attente de road trip en Corse de l'Ouest au départ de Kit Moto à Ajaccio.

C'est parti.

Le Cruzzini. Baignade obligatoire dans son lit au pont de Truggoia.

Village "abandonné" de Muna.

Tu vois bien que Muna n'est pas un village abandonné, y'a un âne !

La route après Muna. En travaux, ça passe les week-ends.

La Traver 9 GT? une compagne idéale pour affronter en duo les routes corses.

Quelque part

Quelque part aussi mais pas le même.

Bernard Antoine, le Martin Luther King du cochon noir. "I have a dream"

U Procu Nustrale, le célèbre cochon noir de Corse.

La confiance s'installe.

Ferme auberge, le Mandriale. Spécialité ? Le veau corse.

Le Corse, le paradis du motard.

Les Calanques di Figa Bareli.

Manger du vrai et bon cochon corse ? Storia di Sia, 1 rue du général Campi à Ajaccio.

Gros plan au cas où ...

Gros plan content.

U Procu Nustrale, le célèbre cochon noir de Corse.

Il a du manger des carottes celui là, non ?

La Corse à moto, c'est tout ça.

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