Welcome!

ROAD TRIP – Les voyages de la communauté

Un autre Maroc ► Spider Jerusalem

Accueil Voyages

Un autre Maroc ► Spider Jerusalem

Distance : 1 313 KM

|

Durée : 60 jours

|

Difficulté : 4/5

|

Beauté des paysages : 5/5

|

Budget : 2 500€

|

Moi, c’est Spider Jerusalem

> Jeune retraité, du mauvais côté de la soixantaine. Direction ailleurs et les 3 P comme objectif quotidien : une journée avec Pistes, Paysages et Personnages et je gagne la médaille du jour.

> Mon domaine, c’est l’ADV : moto légère, équipement minimum (< 12 kg), solo, étapes courtes, environnements inattendus, rencontres improbables. Rarement plus de 35 km/h de moyenne.

> Plus facile à lire qu’une thèse de doctorat, 2 vidéos qui disent tout de moi, one and two.

Photo du voyageur

POURQUOI JE VEUX T'EMMENER LÀ-BAS ?

> Difficile d'échapper aux vidéos sur le Maroc, ses déserts, ses dunes, son soleil... Ailleurs, loin, un autre Maroc existe. Celui des massifs enneigés et des zones arides, du brouillard, de la neige et du froid. Un road-trip sauvage, 9000 km en dehors des sentiers battus au contact des populations oubliées, 120000 m de dénivelé positif et autant de négatif, des pentes déraisonnables, parfois.

> Ne tarde pas trop : pas mal de pistes disparaissent (désuétude, végétation) de nombreuses autres au contraire sont en cours de goudronnage.. 

> Toujours difficile d'estimer la difficulté. Il y a la piste, sa pente, son revêtement…, il y a la moto, son poids, ses pneus… et puis il y a le pilote, ses mensurations, sa sobriété…. Les - 27% de Get27 m’ont plus sollicité que les - 40% de Dré dans l’pentu. Du coup, je me suis fait une échelle Spécial Gravel Marocain :

  - 1/6. Tu roules en prenant ton gouter sans renverser le verre de thé à la menthe.

  - 2/6. Fini ton 4h, voilà des virages !

  - 3/6. Tu as eu raison de changer tes repose-pieds et de mettre des bottes d’enduro.

  - 4/6. Tu commences à monter sur les repose-pieds. Des épingles en butée de guidon, des montées, des descentes, des dévers. Du +/- 25%. Passages RECD.

            Tu transpires des aisselles… sauf dans le Rif et l'Oriental.

  - 5/6. Du 4/6 avec,ici ou là, des ‘’Don’t fuck up zones’’. Tu pousses, tu tires, tu tractes... . Du RECD à gogo. Tu transpires des aisselles… même dans le Rif.

  - 6/6. Tu sais que toute sortie de piste est synonyme de retour au pays en sac plastique. ‘’Don’t fuck up zones’’ sur plusieurs kilomètres.

             Ceci n'est pas un élément de langage.


> Dans le sable, la difficulté dépend, presque exclusivement, de toi : ton hydratation, ta navigation et ta gestion de l’isolement. Erg Chebbi, c’est facile… et très fun. Erg Chegaga, Iriki, tu dois assurer sur tous les tableaux. 

Ne confonds pas sable et fesh-fesh.

> Quelles que soient les circonstances, May the force be with you. Indispensable, le séminaire d'assertivité (extrait).

> Une dernière chose avant de partager 10 étapes, (1 000 km, 22 000 m de dénivelée), la vigilance. Tu roules tranquille dans du 3/6 et en 10 mètres, tu passes à du 4, voire du 5/6. Genre ravine à engloutir une Indian. Vigilance, partout, tout le temps.

EN CHIFFRES

Moto

9 000 km.

Moto

120000 m de dénivelé positif et autant de négatif.

LES SPOTS À NE PAS MANQUER

BON À SAVOIR

LE ROAD TRIP

Partager cet article

Custer

  • Distance : 108 KM

  • Difficulté : 4/5

  • Un peu de tout

  • Au sommet d’une piste, gazelle, 2 minutes d’élégance absolue.

    Plus tard, ailleurs, je stoppe près d'un motard local. Équerre et crayon à papier en mains. Géométrie ? Non, non. Calligraphie. Traçage des lettres sur les murets signalétiques.

  • Arrêt à Anfeg sous la pluie. Je varie mon alimentation, ragoût de bœuf et haricots blancs. En traversant le souk, un commerçant m'offre un sac de dattes.

    Retour sur la route, puis une piste sur le plateau. Entrée dans un décor Cinémascope. La trace serpente à 500 mètres d'altitude cernée par des montagnes de 1000 m. Abrupts, sommets dans l’azur, greniers cachés, canyons.

    Custer est en difficulté, les Indiens ont attaqué.

  • J’arrive dans un endroit discret, magique.

    Une gorge, des gueltas, une source. Silence dans les ruelles. Tout est fermé. Un jeune, sur une pierre, m’indique un gite invisible. Couscous de fête et en dessert, une rareté, des citrons sucrés. Première fois de ma vie. Excellent.

  • Et pour dormir cette nuit-là, Boynton - Hamilton, Freedom

  • Distance, km : 108

    Difficulté : 4/6 (pluie)

    Dénivelé, m : +2061 ; -2190

    Pente max, % : +18 ; -15

  • LE LENDEMAIN

    Lever à la fraiche. Visite de l'agadir. Un autre monde, un autre temps. Je rejoins le plateau par la même piste.

    Custer est mort. Le silence règne sur la mesa.

    Bien plus loin à l'ouest, pour dormir cette nuit-là, Link Wray - Fire and brimstone

télécharger la trace gps

Panoramic

  • Distance : 225 KM

  • Difficulté : 5/5

  • Hard pack, bitume, terre

  • Arrivée tardive la veille à Imintanoute, la joyeuse. Diner au souk, escargots avec bouillon ici, boulettes de poisson là, pâtisseries ailleurs, fruits plus loin.

  • Quitte le bourg un jour de souk. Des moutons, des chèvres, des ânes, des chevaux, des poules... et des humains.

  • Comme souvent, la piste commence où la route s’arrête, sans prévenir. Je quitte la vallée, ça grimpe, quelques kilomètres plus loin, je passe un relais Télécom. Le sommet sans doute. Erreur, la montée continue, je passe un autre relais. Le sommet sans doute. Re-erreur. 800 mètres plus bas, des maisons miniatures. Des falaises !! Je rase les murs. Immense respect pour les ouvriers qui ont creusé cette piste. Enfin un plat, aussi faux qu'un jeton de casino. Le sommet sans doute. Re-re-erreur. J'appréhende la descente. Ça va être chaud patate, surtout s'il y a des éboulis. On grimpe encore. Je passe un troisième relais. Le sommet sans doute. Pas encore. 30, 40 kilomètres d'ascension. Je commence à recevoir du vent pleine face. Le sommet approche. L'air est cristallin. A perte de vue. Petit arrêt avant une descente, plus facile qu'anticipée. Quelques ravines, mais surtout des rafales de vent qui stoppe la moto. Obligé de mettre du gaz dans du -20% ! La vitesse est ton amie.

  • Retrouve le bitume, mais du très grand dans des paysages tantôt bruns, tantôt gris. Des parois de 600, 700 mètres au-dessus de chaos de pierres.

    Fin d'après-midi, plus relax sur une piste couleur brique et des oueds vert-de-gris, puis une route piégeuse avec de fréquents glissements de terre et des gravillons. Derniers kilomètres rectilignes, alors pour éviter la somnolence au guidon, pas mieux que quelques riffs d'anthologie.

  • J'avais prévu Ouled Beril. Il est 18h, ce sera Taroudant.

  • Une journée pour l'histoire.

  • Et pour dormir cette nuit-là, Journey, Wheel in the sky

  • Distance, km : 225

    Difficulté : 5/6

    Dénivelé, m : +4778 ; -5435  

    Pente max, % : +17 ; -21

télécharger la trace gps

GET 27

  • Distance : 123 KM

  • Difficulté : 4/5

  • Hard pack ... et du sable

  • Une belle journée de moto. Les paysages, les Marocains, la piste. Au début était le bitume. Puis vint le bistrot du petit déjeuner. Et si pour encore une fois, je coupais par la montagne.

  • OsmAnd me montre une piste, absente dans Google Maps. Miracle, il y a un profil : +18%, -49%. Je tente. 18 positifs, je connais. 49 négatifs, je pars dans l’inconnu. Descente sur Bou Tharar, 2 kilomètres de lacets en pierraille absolue. Pas de protection. D'un côté, la paroi… de l'autre côté, tu ne regardes pas de l'autre côté.

  • Parfois, tu as le choix entre les cailloux saillants et les cailloux roulants. Parfois pas. Sur les premiers, on peut monter, descendre, s'arrêter. Sur les seconds, ça dérape sous les roues et sous les bottes. Mieux vaut regarder bien, bien avant. Et pourtant, la vitesse est ton amie. Point de retournement possible. Aujourd'hui, c'est passé.

  • Petite halte pour manger à Bou Tharar.

  • Je repars vers Ait-Youl par une piste roller-coaster, ça monte, ça descend, ça virevolte dans tous les sens. Un régal de roulage et de passages techniques. Talonnage de fourche, je redescends sur terre.

  • Je double un Duster avec 6 adultes dont un dans le coffre. Je n'échangerais pas ma selle amincie contre 10 minutes dans le Dacia.

  • Et pour m’endormir cette nuit-là, Janis Joplin, The rose

  • Distance, km : 123

    Difficulté : 4/6 et 6/6 sur les 2 derniers km du matin

    Dénivelé, m : +2718 ; -2185

    Pente max, % : +13 ; -21

télécharger la trace gps

Mustapha

  • Distance : 116 KM

  • Difficulté : 4/5

  • Hard pack

  • Foutue journée, couché 2 fois la moto dans des devers impossibles. Bon dieu, j’aimerais tomber comme dans les vidéos !!!!

  • En plus, la sangle noire installée hier pour tenir le porte-bagages s'est mise dans le disque de frein arrière. La chaine a bloqué la boucle, sans casser. Coupage au couteau et décoinçage au tournevis.

    Passage chez Mustapha de Chaouen, 30 000 références sur 200m².

  • Certaines pistes n'existeront plus dans 2 ans : embroussaillement.

  • Gros soucis de navigation avec OsmAnd : en cas d'erreur de parcours, l'app mets 3 à 4 min pour se recaler. Trop tard, engagé dans du monotrace. Du coup, 3 heures d'errance et... alarme essence. Obscurité.

  • Arrivé dans un village. Invitations à manger, à boire, à se reposer, à dormir, à regarder un match de foot. Je suis un héros, celui du jour. Halte. Je repars dans la nuit. La station-service. Le café adjacent ferme, mais il m'offre l'hébergement avec douche : le top. Dans mon monde, j’avais perdu de vue la gentillesse.

  • Et pour m’endormir cette nuit-là, The Revivalists, All my friends

  • Distance, km : 116

    Difficulté : 4/6

    Dénivelé, m : +4727 ; -3803

    Pente max, % : +18 ; -17

télécharger la trace gps

Dersou Ouzala

  • Distance : 87 KM

  • Difficulté : 4/5

  • Erg, sables, fesh-fesh

  • Nuit à Tagounite. Tranquille sous les étoiles, les chiens errants comme compagnons, le clairon comme réveil. Je fonce en ville chercher de quoi petit déjeuner. Le pompiste, prépare le thé. Derniers échanges. Départ.

  • Piste roulante avant de bifurquer par une brèche dans la montagne direction sud. On entre dans le vif. Le monde devient bicolore : ocre en bas, bleu en haut. Des nuances ici ou là.

    70 km de pistes sablo-caillouteuses, de creux ensablés, de passages dans du fesh-fesh, des traversées d'oueds à sec.

    L’avant-dernier franchissement est pénible. Heureusement la moto semble légère, malgré les 11 litres de carburant de l’Armadillo.

    Le dernier avant l'oasis est terrible. Faute de navigation et absence de jumelles. Droit dans une traversée large-large. Herbe à chameaux, fesh-fesh. Ensablé 4, 5 fois. Reconnaissance à pied. Poussées sur les guiboles, montées dans les tours. Une bonne heure d'incertitude … et le soleil qui monte.

    OsmAnd, version payante, montre une nouvelle fois ses limites en ADV. Il me propose un détour de 272 km !! Malgré sa désactivation, la fonction de recalcul revient inlassablement. Détour sans connaitre l’autonomie en essence et surtout en eau ? A hurler. A 30 km/h, le détour ne fait que 9 h de désert.

  • Mes 4 litres d'eau sont épuisés et encore combien de km ???. Tu te crois arrivé et toujours pas d’oasis.

    Lecture du minéral (Merci Hamadi), je retrouve la piste principale. Assis à l'ombre d’un acacia histoire de retrouver ma lucidité, un motard s'approche. Il m’a repéré au bruit et aux jumelles. Idir.

    Il m’offre de l’eau et des dattes, je lui tends un sac de noix de cajou acheté le matin. On discute, plus que 8 kilomètres avant l’oasis. Il m'invite dans son campement pour le thé et le coucher du soir. On se donne rendez-vous à l’Oasis Sacrée en fin de journée.

  • Je repars. Je trouve le point d’eau.

    Humains, mammifères, insectes, oiseaux… tout le monde se rafraichit ici.

    Omar, restaurateur par destination et rasta-berbère par nature, me propose boissons et tagine.

    Avec ses conseils, je me fais une trace vers El Gouera et en milieu d’après-midi, je pars vers Che Gaga rejoindre le Sud Profond. L’erg à perte de vue.

  • Des pneus 30-70 polyvalents, une moto chargée à 180 kg, moins de 30 CV, on connait des rapports poids/puissance plus appropriés pour le sable. Je tente, seul.

    L’aller est honorable, le retour, une épreuve de conduite et de navigation. OsmAnd n’en finit pas de se recaler, 3 à 4 minutes à chaque fois. Trop long, beaucoup trop long.

    Autant dans le Nord, j’avais souffert de la disparition des pistes, autant ici, c’est la profusion. Des centaines dans tous les sens. Che Gaga est un non-euclidien. Par 2 points distincts, les Marocains font passer plusieurs droites. Je passe au pilotage à vue. Nouveau coup de chance, les 2 antennes relais à l'ouest de l'Oasis Sacrée, précédemment masquées par le relief, émergent et deviennent mes amies.

  • J’ai testé l’immensité. Angoissant.

  • En fin de journée, je retrouve l’Oasis Sacrée. Idir est là. On part vers le camp en poussant quelques chèvres isolées tels des cow-boys australiens. Les chèvres sont partout.

    Idir a préparé mon lit, sommier, matelas, couverture, oreiller. Très classe. Il fait quand même quelques tours, des fois qu’il y ait des scorpions.

    22h, la nuit est tombée depuis longtemps, la sœur de Khadija prépare le repas dans un four à même le sol.

    23h, la famille, assise sur des tapis, forme le cercle autour de la table basse, chacun sa cuillère et le plat au milieu. Tu sens la force du groupe, le patriarche de 80 ans, une figure biblique, ses 3 filles, dont Khadija, et Idir. La maman est allé en ville pour voir les "petits bibis" de son fils.

  • On discute. Le patriarche, borgne et tout de blanc vêtu, me regarde de son œil valide. Voilà 30 ans qu'il est dans ce désert.

    - "Et avant, vous étiez dans un village ?"

    - "Non, j'étais dans un autre désert... moins bon qu’ici."

    Il me demande pourquoi je vais dans le désert. J'essaye d'avoir l'air intelligent…

  • Minuit passé, j’installe tout mon équipement en hauteur sur la moto. Idir vérifie une dernière fois qu’aucune bestiole rampante et piquante ne traine à proximité.

  • Et pour m’endormir cette nuit-là, John Fogerty, As long as I can the light

  • Distance, km :  67 jusqu’ à l’Oasis Sacrée, 20 ? après.

    Difficulté : 3/6 - jusqu’à l’Oasis ; 4/6 - Che Gaga. (Sable, navigation, isolement).

    Dénivelé, m : +431 ; -519

    Pente max, % : +4 ; -5

  • LE LENDEMAIN

    Petit déjeuner nomade, du pain, de l’huile d’olive, un œuf, du thé. Idir me parle de son rêve, économiser pour s'acheter un téléphone intelligent, se mettre sur WhatsApp et proposer des balades à dos de chameau vers Che Gaga.

    Je lui donne tous mes dirhams en poche. J’ai honte de laisser si peu.

  • En relisant mes notes, quatre idées deviennent des évidences.

    - Si tu passes à l’Oasis Sacrée, ne fais pas comme moi. Ecoute Hamadi : "Ne vas pas à Che Gaga, SEUL".

    - Si tu t’arrêtes à l’Oasis Sacrée, Omar te proposera de recharger ton téléphone. Duck it ! Avec son installation nucléo-solaire, il va finir par blesser quelqu’un.

    - Si tu veux t’éloigner des clichés et voir le désert en toute sécurité, quelques jours avant ton passage, téléphone à Idir, +212 684 929 343, le temps de tout préparer et de rassembler ses chameaux qui évoluent libres dans l’erg.

    - Pense à emmener une boite de thé, du sucre, du tabac, du papier à cigarettes…, le clan appréciera.

télécharger la trace gps

Sphynx

  • Distance : 137 KM

  • Difficulté : 4/5

  • Hard pack

  • Une grande étape de montagne avec de nombreux passages aériens dont un spectaculaire sur une arête au pied d'un sphinx. Une piste plutôt propre, une belle terre. 2 terrains piégés aux explosifs, histoire de rigoler. Des montées en souplesse, des lacets défaits, des descentes sans travers…

    Mais tout ça, c'était avant 10h30. La pluie s'est imposée. De franches comme du bon pain, les prises d'élan sont devenues acrobatiques, les dalles glissantes, la ‘’latérite’’ dérapante. Le vent en bourrasques, la pluie de partout…

    Tu penses que chaque grain sera le dernier, alors tu insistes. Tu continues ? Tu installes la tente ? Un groupe de maisons, des enfants sortent, intrigués. Une accalmie. Tu sèches un peu, alors tu repars.

  • Atlas sous la pluie, c'est fantomatique, tu sens qu'il ne faut pas l'insulter. Les blocs dans les oueds te rappellent la déférence.

    Arrivée prévue 15h, réalisée 19h.

    Douche chaude, la première depuis 5 jours.

  • Et pour m’endormir cette nuit-là, Ennio Morricone, A fistful of dynamite

  • Distance, km : 137

    Difficulté : 4/6, un raidillon duraille, mais pas expo

    Dénivelé, m : +2974 ; -3144

    Pente max, % : +38 ; -18

télécharger la trace gps

Echoes

  • Distance : 95 KM

  • Difficulté : 5/5

  • Hard pack

  • Nuit calme à Chaouen. Le silence dans la montagne. Un premier muezzin lance l’adhan, un deuxième muezzin commence son appel à la prière et ainsi de suite dans les mosquées d’un bout à l’autre de la vallée. Ajoute l’écho des montagnes.

    Histoire de tester le pentu marocain, I climb the mountains. Des franchissements, des pièges. Je gamelle la moto : 2 pattes de fixation du porte-bagages cisaillées net. Je rafistole avec ma sangle à cliquets.

    Vie simple dans les villages : eau à la fontaine et électricité avec des groupes électrogènes au butane. Invitations innombrables.

  • Pas mal de "Ralentir – Évaluer – Choisir – Doser". Je progresse dans la pierraille, concentré et appliqué.

    Je double un Marocain sur une mobylette chinoise pilotant d’une main. Fierté.

    Coup d’œil dans le rétro, il consulte son téléphone.

    Quelques centaines de mètres plus loin, il me dépasse, les deux mains sur le guidon. Jamais revu. Humilité.

  • OsmAnd me raconte des carabistouilles.

    Des maisons abandonnées, des singes se balancent de sapin en sapin.

    30% négatifs et le vide comme unique rambarde.

    Je rentre à soleil bas.

  • Et pour m’endormir cette nuit-là, The Who, See me, Feel me

  • Distance, km : 95

    Difficulté : 4/6, quelques 5/6

    Dénivelé, m : +4359 ; -4232

    Pente max, % : +25 ; -31

télécharger la trace gps

Hamadi

  • Distance : 118 KM

  • Difficulté : 3/5

  • 80% sables, 20% fesh-fesh, 10% asphalte

  • LA VEILLE

    Jour off après mes ‘’performances’’ d’hier : 6, 8 ensablements ?? et portable en carafe dans le désert entre Erfoud et Merzouga. Surchauffe, arrêt total, plus de com, plus de nav. L’ombre ? C’est la moto et toi.


    "Au Maroc, on trouve des pneus, à peu près partout".  

    "Pas de chance. toi t'es au milieu de nulle part !!"


    J'ai écouté la rumeur, je ne change pas mon pneu arrière. Monumentale connerie que je vais trainer comme un boulet dans le dernier tiers de mon trip.

    En fin de journée, passage à la station en prévision de la traversée vers Zagora. Un Marocain fait la pression d’un 4x4. Pensant que c’est le pompiste, je lui demande des conseils. Pas du tout pompiste, carrément guide. Libre ? Pour quelques jours, j’enchaine comme pisteur sur le rallye du Maroc. Alors rendez-vous 7h demain matin.

    Événement rare sur l’erg Chebbi, l’orage. Nuit noire, sable jaune, éclairs blancs.

  • Et pour m’endormir ce soir-là, Radiohead, I'm a creep

  • LE LENDEMAIN

    11 litres d’essence, 9 litres d’eau et en route., soulagé de la nav, de mon bagage et de mes réserves.

    Du bitume d'abord, le sable ensuite. Au sud, la piste pour les enduro et trails légers, au nord, au plus près des montagnes, la piste pour les mid et maxi.

    Du viril. Pierraille sablonneuse dans l'erg et fech-fech ailleurs. Un pied par terre et la moto part en travers. On slalome entre les touffes d'herbe à chameaux. Tracés improbables.

    Dans une zone, qui a dû être un lac, je suis à fond de 6ieme, un chott.

    Traversée d’un oued asséché, 5 km de large. Petits virages et grands lacets entre les touffes. Pilotage à vue … quand tu n’es pas dans un creux.

  • 10h, arrivée chez son copain, cafetier à Remlia.

    Kawa, thé et Coupe du monde.

  • Nouvelle chevauchée fantastique.
    Dans le mou, Hamadi me met 80, 100 mètres dans la vue. Je le rattrape dans le dur. Conseils. Rigolades.
  • 14h, arrivée chez son copain, hôtelier à Sidi Ali, Kasbah Marabout. 40 degrés et sieste jusqu'à 17 heures.
    A la nuit, repas de chez repas avec le maitre de maison.
    Puis, palabres et discussions jusqu’à point d’heure. On refait le monde, la politique, la religion, l’éducation des enfants, les relations homme-femme…. Hamadi me demande comment on traite les handicapés en France. De l’ADV pur jus, après les bonnes questions, les vraies questions. 
    2h du matin, Hamadi sort dormir à la belle étoile, trop chaud.
    4h du matin, Hamadi rentre dormir à l’abri, trop mouillé.
    And so went the night on the trail.
  • Distance, km : 118 
    Difficulté : 4/6,
    Dénivelé, m : +619 ; -668
    Pente max, % : +4 ; -2
  • HAMADI

    Très éloigné des gravures de mode qui peuplent Foum Zguid et autres bourgs à touristes.

    "Est-ce que vous êtes touareg ?". "Non, il n’y a pas de Touareg au Maroc, ils sont au Niger."

    De son père touareg, il garde l'élégance, de sa mère berbère, la douceur.

    Il a quitté son désert et ses chèvres à 20 ans, sans avoir vu l'ombre d'un stylo.

    Il est devenu pisteur sur rallyes-raids, le maillon entre les camions d'assistance et les équipages en carafe au milieu de nulle part, celui qui doit livrer les pièces de rechange coûte que coûte. Dire qu'il connait les pistes serait un euphémisme.

    Entre deux rallyes, il guide le voyageur dans le Maroc confidentiel.

    Au détour d'une discussion, son médicament pour soigner les piqures de scorpion.

    Hamadi, il est comme le Dalaï Lama, il parle aux pierres.

  • Et pour m’endormir ce soir-là, ELP, Fanfare for the common man

télécharger la trace gps

Dre dans l'pentu

  • Distance : 113 KM

  • Difficulté : 5/5

  • Hard pack, terre roulante

  • De retour à Sitti Fadma pour faire une piste repérée quelques jours plus tôt. L'idée est de remonter l'Ourika aussi loin que possible. Une piste en cul de sac. Discussion avec Lahcen, le propriétaire de l'hôtel Asgaour : "tu peux monter au-delà de Tramatert, la piste s'arrête au col avant de basculer sur Ouzina".

  • Mes pneus 30-70 se sont transformés en 70-30.

  • Montée jusqu’au premier talweg. Tourne à gauche et descente dans la vallée de l’Ourika. Pas trop de souci à l’exception du passage de l’oued, 100 derniers mètres dans du très négatif. Tu rates ta trajectoire, tu plonges de 2 mètres et tu rentres au pays en Grand Taxi.

  • Puis remontée sur l’autre versant, "pépère" jusqu’à Tramatert. Au-delà, la piste empierrée devient instable. Difficile. RECD. Passage dans du 40%. 1 km avant le col, je laboure ferme dans un lacet, fin de l'ADV.

    Par acquis de conscience, je monte au col. Riche idée que ces semelles enduro sur les Crossfire. Je croise un convoi de mulets.

  • Je retourne la moto assez facilement, avantage des pierres roulantes. Le positif de l’aller s'est transformé en négatif. Chaud, très chaud dans du 100 % caillasses. A la montée, tu ne fais pas trop gaffe aux bords de piste. A la descente, tu te rends compte que tu es très exposé.

  • Curieusement moins difficile que la "Don’t fuck up zone" de GET27. Expérience ? Nuit à l’hôtel ? Température ?

  • De retour à Tamatert, je rencontre 3 dames. Je décasque. Franche rigolade avec mon mix capillaire Donald D. / Boris B. (anonymats préservés – procès évités). Il ressort de nos échanges berbero-francais que : "pour aller à Ouzina, bourricot très bon, moto pas bon".

    Puis destination la vallée. Cool. Tu peux piloter en mangeant des pâtisseries ! Enfin presque.

  • Et pour dormir cette nuit-là, The Handsome family, Far from any road

  • Distance, km : 113

    Difficulté : 3/6, 6/6 au-delà de Tamatert, pente, pierriers, barres rocheuses

    Dénivelé, m : +3226 ; -3936

    Pente max, % : +42 ; -41

télécharger la trace gps

The end

  • Distance : 191 KM

  • Difficulté : 3/5

  • Hard pack

  • Les nuages accrochent les sommets. Les pluies des jours précédents ont rempli les cours d’eau. Dans les premiers rayons de soleil, je vire sur une piste le long d'un oued.

  • Quelques petits kilomètres, mais de vallées perdues. Des passages rarement difficiles. Quelques flaques d'eau. La vallée devient canyon, pas plus de 50 mètres entre les parois. Un pont-treillis. J'enchaîne les merveilles.

  • Je croise un Belge en 4x4. Il me demande s'il est sur une bonne piste. Google Maps ne connaît pas, Google Earth regarde ailleurs et son gps est aux abonnés absents. Je lui donne des traces, des noms. J'en oublie la moitié, il y en a tellement.

  • Un Marocain de 10 ans mon aîné sur une mobylette chinoise arrêté au bord de la piste me demande si ça passe. Je lui réponds que oui. J'attends… . Il repart... pour 50 mètres. Au bout de lui-même, il me demande de retourner son 2-roues. Honneur.

  • Je m'arrête, les yeux rivés sur des constructions accrochées aux parois, "é pericoloso sporgersi".

  • Après-midi sur les hauts plateaux de l'Atlas. La pluie, le vent, le froid. Villages calfeutrés, Imazighen emmitouflés. Des petites mains me disent bonjour. Pas plus de 10 véhicules en 5h. Apesanteur.

  • Des jours à faire des pistes incroyables, mais celle-là les dépasse toutes. Probablement la récompense pour mes errances. La piste que je souhaite à chacun d’entre vous. Celle que tu rêves de montrer à tes enfants.

  • Distance, km : 191

    Difficulté : 3/6, 

    Dénivelé, m : +4686 ; -4859

    Pente max, % : +16 ; -11

Partager cet article

COMMENTAIRES

Vous devez être connecté pour commenter.

DÉCOUVRIR AUSSI

Tour du Mont Blanc depuis Gap avec quelques detours...

BY

Pat

La Corse entre rando et moto

BY

Le Yéti des Combrailles

Un autre Maroc

BY

Spider Jerusalem

Welcome! Welcome!