CANADA EST - 6000 KM - THE BIG LAND ► Axel

De Montréal à Bai Comeau

• Distance : 677 KM

• Difficulté : 1/5

• routes et autoroutes

• Réveil 5h. On se rejoint et nous quittons rapidement Montréal par l'autoroute déserte à cette heure-ci. Trop sûrs de nous on ne met pas de GPS. Évidemment on loupe une sortie, évidemment les autoroutes ici en ont très peu, évidemment le détour fait 15 bornes. On en rigole et on en profite pour dire des conneries sur l'intercom. Première fois qu'on a cet équipement, aussi cheap qu'il soit, on en est ravis!
• On embarque sur le traversier de Tadoussac. Ce petit ferry permet de traverser le Fjord de Saguenay. Une petite pose appréciée dans cette journée au pas de course, en effet nous voulons mettre un maximum de kilomètres derrière nous pour avoir un rythme plus acceptable par la suite. C'est que je n'ai pas beaucoup de congés. 10 jours pour faire 5600km, c'est peu.
• Rendus à Bai Comeau, le ciel est orangé de fumée (voir photo). Les feux de forets ravagent la région depuis des semaines. La route 389 est fermée au dernière nouvelle. Quelle chance... c'est le seul chemin pour nous. Je contacte une amie, Julia qui fait actuellement un Road trip au Canada (son blog: Julia on a Bike) elle me recommande d'aller voir Pierre Luc, pompier à la caserne de Bai Comeau et enduriste. Nous y sommes accueillis et Pierre Luc sort son ordi, sur l'écran, des dizaines de traces GPS.

• C'est que Pierre Luc est un passionné et participe même au projet de la TQT, le Trans Québec Trail! Il finit par nous donner un GPX pour contourner la section fermée de la 389 par les bois. Petite visite de la caserne, ils nous montre les camions et nous recommande un lieu où planter la tente au bord d'un lac. On dormira bien,au bord du lac Ethier.
  

De Bai Comeau à Camp Gagnon (environ)

• Distance : 500 KM

• Difficulté : 2/5

• route et offroad

• Comme prévu, on prendra la direction du chemin de traverse indiqué par Pierre Luc. On a pas de GPS alors on se fie à google maps, sur lequel j'ai quand même téléchargé la GPX. Le paysage est magnifique, c'est de la montagne, pas mal de beaux virages. L'asphalte est bon. On s'arrête prendre une photo d'un type seul au monde, au milieu d'un lac en train de pécher sur son kayak. Carte postale. Et là c'est la catastrophe ! En changeant d'appli sur son téléphone Baudoin perd le GPX. Impossible de le retrouver... et on est en zone blanche. On roule depuis plus d'une heure, nous étions sur le point de rentrer sur le sentier, mais c'est un vrai dédale. Impossible de retrouver notre chemin sans la trace. On fait donc demi tour, la mort dans l'âme. Mais on profite d'être à la bourre pour tester la vitesse max de nos motos sur cette route déserte.
• Par chance, la 389 a été dégagée de ses arbres brulés et est rouverte. On fonce donc sur cette route magnifique, mais pas tout à fait finie. Sur le chemin on croise un ours, en plein milieu de la route ce dernier ne se presse pas pour nous laisser la place. On le suit et prenons des vidéos. On attrapera une Gelinotte Huppée, sorte de perdrix, qui finira dans le top case de Baudoin, notre repas de ce soir.
• Passés Manic 5 et sa visite, on s'amuse sur le gravier de cette route de terre, nous passons à proximité du réservoir Manicouagan. Superbe. À relai Gabriel, minuscule station service déserte, nous faisons le plein et repartons. Il est 19h, il fait encore plein soleil. On dépasse Camp Gagnon (exploitation forestière) et trouvons un spot où dormir au bord d'un lac. 

• T'as vu Into The Wild? Tu vois la clairière où Chris McCandless vivra et périra, avec le bus. Identique. On atterrit en fait, au bout d'un chemin bouffé par la végétation, sur le ''jardin'' d'un type. Absent, je suppose qu'il y passe ses weekends. Un vieux van vert y rouille, sa maison de vacances ? Une table, un quad et de l'espace pour nos tentes. On en demande pas plus. Le soleil se couche sur le Lac, l'eau est chaude. Je prépare la volaille qu'on a tuée ce matin. Dîner frugal et vite avalé, bonne nuit!
  

Camp Gagnon à Happy Valley Goose Bay

• Distance : 730 KM

• Difficulté : 2/5

• route et piste

• Aujourd'hui on part un peu plus tard. On a bien dormi, on profite de ce lieu exceptionnel, trouvé par hasard. Tu t'es déjà lavé dans un lac perdu au Canada ? Je recommande. Je regrette de ne pas avoir pris de canne à pêche... On prend la route vers Churchill Falls, qu'on croit être notre étape du jour. Il y a une section non asphaltée de 200 km environ. C'est un bonheur. La région est minière, donc on croise de nombreux camions, qui nous recouvrent de poussière. On saute par dessus les rails du train, on manque de se faire écraser en voulant prendre une photo. Le paysage est superbe. La piste nous donne à chaque sommet de cote, la chance de voir à perte de vue la forêt et les lacs. On s'arrête quelques minutes pour taper la discute avec un renard curieux. On finit par arriver à Fire Lake, puis Labrador city où on déjeunera. Ça y,est ! On est au Labrador!
• Rendus à Churchill Falls, on s'arrête au dessus des rapides qui nomment la ville. Très impressionnant. La ville l'est moins, mais est assez singulière. Elle a des airs de station polaire, avec ses maisons blanches préfabriquées, et ses barres d'habitations de travailleurs forestiers. On est claqués, mais je parviens à convaincre Baudoin de repartir. On poussera jusqu'à Happy Valley Goose Bay (ça s'invente pas comme nom). Un peu de offroad sur les sentiers qui longent la Translabrador, on découvre un bus scolaire abandonné dans les bois, on fera de chouette photo :)
• Arrivés à HVGB (plus court) quasiment à sec d'essence. Nous nous rendons à la station service et je remarque que quelque chose cloche. C'est la cohue, des files de Pick up aux pompes se poursuivent jusque dans la rue. Il commence à faire nuit. Je descends de moto pour prendre les infos aux locaux. -'' Il se passe quoi?'' Un vieux canadien à moustache blanche me répond dans un sourire: -'' Coupure d'électricité, dans toute la ville, les pompes ne marchent plus, et c'est de votre faute!'' -'' Comment ça de ma faute?'' En fait, le type m'a pris pour un Québécois à cause de ma plaque d'immatriculation. Il faut savoir que le Québec vend son électricité au Labrador, mais apparemment les approvisionnements ne sont pas toujours fiables... Finalement les pompes fonctionneront au bout de quelques heures, mais la machine pour payer elle, ne voudra rien savoir. Je repars donc avec un plein...gratuit!
• On dormira au bord de la rivière, sur la plage. Un spot mortel pour les voyageurs motorisés, encore une fois trouvé sur iOverlander. Si tu connais pas, installe-moi cette appli tout de suite!

Happy à Red Bay

• Distance : 540 KM

• Difficulté : 2/5

• route

• Cette section entre Happy Valley Goose bay et Port Hope Simpson est la plus longue sans ravitaillement en essence. Ici malgré mon réservoir de 20 litres et ma conso raisonnable, le jerrycan est indispensable. Cette section n'est pas passionnante, obligés de rouler sous les 100 km pour ne pas trop consommer, il faisait beau mais assez froid. De plus la nuit avait été catastrophique (dormir sur le sable une mauvaise idée), donc j'étais de mauvais poil. Malgré cela le paysage est beau, plus marécageux, extrême de vide et de désolation. Quand tu regardes au nord (sur ta gauche) tu sais qu'il n'y a plus âme qui vive avant les rives de l'océan Arctique. On traverse parfois des dizaines de kilomètres ravagés par des incendies. Heureusement éteints depuis longtemps. Ici ça brule beaucoup, mais c'est sans importance, personne n'y vit et la nature reprend vite ses droits, en témoignent les jeunes sapins qui déjà traversent la cendre.
• Halte à port Hope Simpson, un village de pêche, maussade et vide. Le restaurant du seul hôtel de la ville sent le moisi, on préfèrera acheter trois conneries à la station service et reprendre notre route. Petit à petit les forêts font place aux grandioses paysages du Labrador côtier. Plus un arbre, mais des collines et des vallées où les lacs font comme un miroir d'eau. Parfois et malgré le mois de juin bien entamé, il reste de la neige sur le bord de la route. On ne résiste pas à la tentation de s'envoyer quelques boules de neige. Il fait beau sur cette lande battue par les vents. Tout à coup, en haut d'une côte, l'océan et un iceberg au milieu de notre champ de vision. On exulte, faut dire qu'on en avait jamais vu Baudoin et moi. On en aura pour notre argent, à cette période ils sont nombreux ces géants de glace décrochés de la banquise.
• Les villages sont superbes, les maisons de bois sont blanches et rouges, la Scandinavie n'est pas loin. Au détour d'une route, un chemin de terre part tout droit vers la lande, je réponds à l'appel et on s'élance sur les cailloux. Le chemin est étroit, bordé de murets de pierres couverts de lichen. Au bout de quelques minutes Baudoin m’avertit qu'un homme nous fait signe de venir vers lui. ''merde, on doit être chez lui''. Je m'approche et coupe le moteur. Ce gars d'une cinquantaine d'années me dit dans un anglais californien: -''vous cherchez un endroit pour camper? Vous êtes les bienvenus à côté de nous, l'endroit est super vous allez voir''. Je regarde Baudoin avec des yeux ronds, je m'y attendais pas à celle-là. On décide de s'arrêter ici pour la nuit. Nous serons nourris et copieusement abreuvés par ces amis américains, dont les noms m'échappent (leur whisky n'a pas aidé ma mémoire de cette soirée). Ils voyagent à travers l'Amérique du nord dans leurs 4x4 aménagés.(ironhorseoverland sur instagram). On dormira bien sur l'épaisse végétation rase qui recouvre cette partie du monde. Vue sur les icebergs au matin.

Red Bay à Rocky Harbor

• Distance : 350 KM

• Difficulté : 2/5

• route et océan

• Cinq jours qu'on roule, cinq jours sans douche. Ça commence à faire long. On quitte ce spot incroyable et le temps devient brumeux. La bruine commence à tomber. Direction Blanc Sablon, situé au Québec, sur les quelques derniers kilomètres de route avant un no man's land immense sur la côte nord du golf du Saint Laurent. Crois le ou non, mais à l'instant où l'on dépasse le panneau ''Bienvenue au Québec'' la route devient dégueulasse. On roulait sur de la soie depuis 2000 km... Québec je t'aime, mais vraiment tes routes c'est pas possible! Bref. On se rend au port, et on prend nos billets pour le ferry. La salle d'attente est miteuse et sent le tabac froid. Dehors il pleut franchement maintenant. On recharge téléphone, intercom et Gopro. À 11h nous embarquons enfin, attachons nos motos dans la cale et montons sur le pont profiter de la traversée. C'est que le ciel s'est dégagé. On apercevra même une baleine.
• Enfin de l'autre côté! Bienvenue chez les vikings,.Ouais, l'Amérique n'a pas été découverte par Colomb, ni même par les vikings en fait, mais ces derniers y sont arrivés bien avant lui. Tu peux même visiter leur village à L'anse-aux-Meadows. Terre Neuve! En voilà un nom qui fait rêver! Bon pour l'instant on rêve pas trop, on fait que de l'autoroute. Toute droite en plus. Je commence à désespérer quand enfin nous entrons dans le Parc National du Gros Morne. Certes dit comme ça tu ne sautes pas au plafond, mais je te le dis direct c'est mon moment préféré de ce voyage! Les paysages sont juste dingues! Mention spéciale pour les tablelands, à voir absolument.
• On fera cette nuit à l'hostel de Rocky Harbour, enfin une douche et un vrai lit! C'est pas cher (à peine 40$ en dortoir) et vraiment un très bel endroit, bien tenu et plein de service. Un bon camp de base pour visiter la région. On se repose, faisons notre lessive, et on part à moto, en tongues (pas bien) au restau. Burger d'élan et pinte au menu. Puis au dodo, à poings fermés.

Rocky Harbor à Deadmans bay

• Distance : 485 KM

• Difficulté : 1/5

• route

• Nous partons de bonne heure pour aller voir les tablelands. Une formation géologique quasi unique. La route est trés belle pour s'y rendre, et le lieu est magique. En fait, c'est un des trois endroits sur terre où le manteau terrestre dépasse la croute terrestre. Bon t'es pas géologue alors comme ça tu t'en fous, mais ça créé un paysage lunaire, entouré de montagnes verdoyantes. Le contraste vaut le détour. La rando du parking au centre du cirque te prendra 30 minutes. À faire!
• La traversée de l'ile par l'unique route a été bien désagréable. On rôtissait, il faisait 35 degrés, humide et en plein cagnard. Mais on arrive enfin à notre spot pour la nuit, encore une fois trouvé par hasard. Bord de mer, battu par les vents. Nous plantons la tente à ''l’abri'' d'un gros rocher. Dernière nuit avec Baudoin, demain on se sépare. On trinque au coucher de soleil, les pieds dans l'Atlantique.

Deadman's bay à Come By Chance

• Distance : 300 KM

• Difficulté : 1/5

• route

• Direction Bonavista, la route est bonne, on visite la péninsule. Ça vaut le détour, la côte est faite de falaises aux contours alambiqués. La moto passe presque partout, alors on ne se gène pas. Bonavista est un très joli village touristique. On y vient voir les macareux très nombreux ici.
• On reprend la route et nous séparons à un croisement après avoir dîner ensemble. Baudoin part vers l'ouest, il va prendre un traversier et visiter St Pierre et Miquelon, territoire français. Moi je poursuis jusqu'à un lieu de camping assez extraordinaire. Sur une Isthme. Voici les coordonnées: 47.831907, -53.998249 Je plante la tente et profite de la solitude et du silence. Le temps est brumeux, je suis bien. Demain, je prends le bateau pour rentrer sur le continent.

de Come By Chance à Argentia

• Distance : 97 KM

• Difficulté : 1/5

• route

• Matin tranquille, je ne me presse pas. Je n'ai qu'une heure de moto pour aller au port alors je range mes affaires et profite du lieu. Il ne fait toujours pas beau. Ce soir, je prends le ferry, 17h de traversée de nuit et par soucis d'économie je n'ai pas pris de cabine. De toute façon, il n'y en avait plus de disponible. Je trouve un camping dans lequel je paye quelques dollars pour prendre une douche. Les tenants du lieu, un couple de personnes âgées, sont sympas et surpris que je les ai trouvés. Je sympathise avec deux canadiens qui rallient Vancouver à vélo. Ils prennent aussi le ferry aujourd'hui, on s'y retrouvera. Je les double plus tard en faisant hurler mon moteur, ils me saluent, hilares. Aujourd'hui c'est la fête Nationale canadienne. J'assiste à une cérémonie. Puis je vais acheter de quoi manger pendant le voyage et surtout, une paire de bouchons d'oreille. Ensuite je vais me poser dans un Tim Horton (le Starbucks local, en moins cher). J'y fais la connaissance d'Ezra, un jeune américain qui profite de ses vacances pour faire le tour de l'île à vélo. Lui est arrivé avec le ferry du matin. On se croise quoi. On discute une demie heure et il s'en va. Dans la foulée, un motard m'interpelle. C'est Tom, un autrichien en plein tour du monde avec '' the mule'', sa Honda CRF 450. Il a une page insta et un blog: Tom dualadventure, Vas-y jeter un œil. C'est amusant comme il est encore plus facile de faire des rencontres quand on voyage seul!
• Je me rends au port, j'en profite pour appeler mes parents. J'y retrouve d'abord mes deux cyclistes puis Tom. On embarque et ce dernier m'aide à sangler Suzie. Nous sommes une cinquantaine de motards, Terre Neuve semble prisée par ces derniers. Je fonce dans le bateau pour m'accaparer un coin tranquille où mettre mon matelas gonflable et passer une nuit la moins mauvaise possible. Le ferry prend le large, en plein brouillard, et je m'endors.

North Sidney à Calais

• Distance : 727 KM

• Difficulté : 1/5

• route

• On débarque. Je fonce car je sais que l'essentiel de mon voyage est déjà derrière moi. Je n'ai pas le temps de visiter la Nouvelle Écosse et le Nouveau Brunswick. Pas grave, ce sera pour la prochaine fois. Je trace jusqu'à Calais, dans le Maine, USA. Le douanier est intéressé par mon voyage et me donne quelques conseils pour la suite. J'ai l'habitude de passer aux USA par voie terrestre, et ce genre d'attitude bienveillante des douaniers est assez rare pour que je le remarque! Je dors dans un motel bien miteux, il pleut des cordes et la ville est bien craignos, typique du Maine que je connais un peu. L'arrière pays américain, où les gens sont pauvres et la drogue fait visiblement ravage. C'est aussi ça la réalité du voyage. Je prends l'expérience telle qu'elle est.

Calais à Sutton

• Distance : 555 KM

• Difficulté : 1/5

• route

• C'est la dernière étape ce matin, je le sais et j'en suis heureux, j'ai hâte de retrouver mon lit, ma douche et...mes toilettes... J'aime mené une vie rustique, mais je sais quand même apprécier le luxe de la vie moderne! Je quitte donc Calais aux aurores, sous une pluie fine. Je ne prends pas d'autoroute car j'ai envie d'apprécier cette dernière section. Petit à petit le soleil fait sont apparition. La route est de plus en plus plaisante à mesure que je m'enfonce dans le Maine et approche de la frontière du Canada. Je finis par la franchir.
• Alors que je rentre dans le village de Woburn, je réalise que je n'ai plus de frein à l'arrière. Il faut savoir qu'avant le départ à l'avant mes plaquettes avant étaient déjà quasi finies. À l'arrière elles était neuves. Je m'arrête et constate que, avec les vibrations de ces dernière 5000 km, la vis qui retient mon étrier de frein est complètement sortie de son logement. Ayant freiné un peu sans m'en être rendu compte, il y'a eu du dégât: disque rayé, plaquette cramée, axe de roue limé par les choques avec plaquette... Un type m'indique qu'un garage se trouve à 500 mètres, coup de bol. Je pousse Suzie jusque là et le garagiste, un motard, me rafistole la moto pour que je puisse au moins faire les derniers 400 km qui me séparent de Montréal. Je repars donc sans freins, après une petite prière quand même! Moralité, checkez vos bécanes avant de partir!
• J'arrive d'abord à Sutton, chez des amis. Je m'effondre et dors 12h d'affilés la première nuit. Faut dire que j'ai pas mal forcé pour finir le roadtrip. Les deux derniers jours ont été intenses, et après tout, je n'ai le permis que depuis deux mois! 

• Voilà, c'était le récit de mes 5600 km au Canada!