Road trip en duo dans le HAUT ATLAS (MAROC) ► Edes

Jour 1 Partie 1 : Marrakech - Ourika

• Distance : 150 KM

• Difficulté : 2/5

• Route majoritaire - pistes en plaine

• Départ de Marrakech en s'extirpant du centre (si tu as loué ta moto). Arrivée en périphérie, tu fais une pause pour changer de caleçon vu que tu as réussi à sortir de Marrakech !
  

  Ensuite, voie rapide ou longue ligne droite sur départementale direction Ourika.
  

  Hors des voies rapides, il y a des routes ou des pistes un peu caillouteuses pour te faire la main. Tu as l'impression bizarre d'être sur un terrain vague géant avec quelques déchets éparpillés un peu partout. On t'a pas raconté ça sur le Maroc, on s'est foutu de toi!  Puis tu aperçois des montagnes derrière une brume et tu te dis que tu vas laisser une chance à ce pays.

  Pour ma part, j'ai choisi de ne pas prendre la ligne droite pour Ourika, histoire de voir à quoi ressemble le pays et de me faire la main sur la Ténéré de location, y compris dans des chemins.
  Si ton but c'est la montagne uniquement, tu peux tirer tout droit vers Ourika.

• Déjeuner à la Muraille de l'Ourika - pizza correcte pour pas cher.

  Je sais, pizza au Maroc... On s'est dit que le tajine et le couscous nous attendraient dans les montagnes, on ne s'est pas trompé.

  Le restaurant sert de l'alcool, Madame a pu boire sa bière à midi.

Jour 1 Partie 2 : Ourika - Taghoult

• Distance : 72 KM

• Difficulté : 4/5

• Route - piste engagée

• Après notre pause de midi en terrasse par plus de 20 degrés (merci le Maroc en décembre), direction l'Atlas ! Allons-voir si cela en vaut vraiment la peine !

  On s'enfonce dans la Vallée de l'Ourika et on en prend plein la vue ! Les montagnes passent de l'ocre au gris puis au vert. On voit les premiers villages perchés sur ces pentes empierrées.

  Le paysage comporte aussi de la verdure, la rivière hydrate cette région aride.
  

  La vallée de l'Ourika est au rendez-vous. Beaucoup de petites échoppes en bord de rivière, beaucoup de rabatteurs pour te trouver une place de parking et une table. En décembre c'est plutôt vide, mais tu sens que la circulation sur cette route doit être infernale en pleine saison.

  En tout cas plus de doute, on y est !

• Après avoir traversé le village de Setti Fatma, nous tirons jusqu'à Tadrart et quittons la route pour la première vraie piste !

  Un marocain me fait de grands signes pour me déconseiller d'y aller, mais c'est ce qu'on est venu chercher, pas question de faire demi-tour !

  Une montée hyper raide à 2 sur la T7 world raid avec les bagages et presque aucune expérience,  je sue sous mon gilet airbag ! Les suspensions font merveille ça passe partout ! Une seule crainte : la crevaison.

  On croise une ambulance sur cette piste à flanc de montagne, le conducteur sort pour m'aider en voyant ma difficulté. Je suis partagé entre le remerciement et le fait de me sentir con à emmerder un ambulancier pour vivre mon aventure. On se fait dépasser par un type tout sourire en tong et en scooter sur cette piste caillouteuse, il achève mon esprit aventurier !

  On finit par rejoindre la route pour nous remettre de toutes ces émotions, première piste, tout s'est bien passé, pas de casse, pas de chute.
  

• Reste une portion de route sympa, ça tourne bien, des épingles à foison, les paysages alternent entre l'ocre poussiéreuse, des paysages caillouteux gris ou des buissons verts.

  Beaucoup de villages qui se suivent le long des routes.

  Les routes sont parfois belles mais souvent piégeuses car tu peux croiser un camion sur ta voie, des moutons, un trou, de la poussière ou un ruisseau qui traverse, la moyenne ne sera pas celle de d'habitude mais on s'en fout.
  

  Fin de la première journée, beaucoup d'émotions, de sensations, aucun doute on en a pour notre compte.

  Arrivée à l'hôtel Aurocher, une piscine mais il fait 5 degrés car le soir tombe… on oublie.

  Par contre, une grande chambre, Hamid nous accueille à bras ouverts, nous fait un feu dans la cheminée de la salle de restaurant, un merveilleux tajine, que demander de plus ? Si ! Pour ceux qui aiment boire un verre en vacances, Hamid sert de la bière et du vin.
  

Jour 2 : Taghoult - Ijoukak

• Distance : 189 KM

• Difficulté : 4/5

• Pistes et routes

• Départ de l'hôtel vers la station de ski de l'Oukaïmeden qui est à quelques kilomètres. Nous sommes début décembre, pas encore de neige cette année (sur les hauteurs oui mais pas dans la station). La station n'a rien à voir avec Val-Thorens, l'ambiance est presque post-apocalyptique. Des maisons en pierres très rustiques, des installations hors d'âge et pas âme qui vive.
  

  Nous laissons la route pour la piste descendant vers Gliz, le paysage est à couper le souffle, la piste aussi ! Gros cailloux et belles ornières par endroits, en plus elle est vertigineuse ! De bon matin, ça te met en jambes !

  Nous reprenons la route puis descendons vers Asni, le paysage s'ouvre, on redescend dans la vallée. Ici c'est désertique, toujours rocailleux mais... différent : moins gris, plus rouge, plus proche de l'image du désert sablonneux.

• On décide de monter au nord jusqu'au lac de Takerkouste pour déjeuner. On arrive au relais du lac tenu par un français. Plus chic, moins roots qu'ailleurs, les brochettes sont excellentes et les prix restent très abordables pour des occidentaux comme nous. Terrasse au soleil entre 20 et 25 degrés, c'est les vacances !
  

  On se remet en route vers les montagnes en cruisant gentiment dans la plaine direction Amizmiz.

  On remonte dans les montagnes, elles sont plus rudes : le paysage est moins accueillant, la vie y semble plus difficile, il fait plus froid également. Région frappée par le tremblement de terre de 2023, beaucoup de monde dort encore sous tente, la vie ici ne doit vraiment pas être facile.

  L'atmosphère de midi est loin derrière nous mais nous sommes venus pour cela.

• La dernière portion de Ouirgane à Ijoukak est une route en travaux au fond d'une vallée dans laquelle serpente une rivière. Dit comme çà, t'as l'impression d'être dans un film, on n'en est pas loin. Le dépaysement est total.

  La route est un peu longue avec des portions en travaux sur lesquels il faut rester attentif, cela reste plaisant.

  Nous arrivons enfin à Ijoukak, on dort dans un hôtel très rustique : Chez Imnir. C'est pas cher, l'accueil est top, le couscous excellent et le petit déjeuner fait maison très copieux nous permettra de sauter le repas de midi.
  

Jour 3 : Ijoukak - Ouarzazate

• Distance : 295 KM

• Difficulté : 3/5

• Route à 80% - piste courte exigeante

• Départ d'Ijoukak vers la passe de Tizi n'Test - Nous sommes toujours en plein dans la région frappée par le tremblement de terre, les tentes restent légion. La route montant vers Tizi n'Test est parsemée de gros rochers, difficile de dire depuis quand ils sont là et à quelle fréquence ils dévalent la pente.

  Le paysage est toujours grandiose, la vue se perd jusque dans les vallées au sud, la route reste correcte malgré quelques travaux. Cette route est un point de passage presque incontournable, sûrement bien empruntée en été mais cela vaut le détour.
  

  Depuis la vallée au Sud, nous remontons très rapidement au Nord pour retrouver les montagnes.

  Nous longeons pendant un long moment un oued sur une route agréable en profitant du paysage.

  Aujourd'hui pas de pause déjeuner, nous décidons d'enquiller.
  

• Nous arrivons ensuite sur une route neuve (j'ai du mal à la resituer exactement mais il me semble que c'est vers Tighiwite).

  Nous sommes au milieu d'un paysage vallonné et changeant : relief rocailleux et lunaire puis terrasses verdoyantes dédiées à l'agriculture pour enfin nous retrouver dans un western d'ocre.

  La route est un billard : neuve, large, peu de véhicules, on en profite pour enrouler des grandes courbes et tester la Ténéré dans une utilisation plus habituelle. Elle se comporte extrêmement bien, les suspensions font également merveille sur ce terrain de jeu.

• La journée commence à être longue, nous décidons de tirer jusqu'à Ouarzazate pour voir à quoi cela ressemble et profiter d'un riad dont l'annonce nous a attiré le regard.

  Notre trajet emprunte une piste désertique creusée d'ornières de sable durci (il a plu ces dernières semaines). Très technique (alors que je n'ai pas l'expérience correspondante), il faut naviguer et placer la roue malgré notre poids et notre encombrement. La Ténéré fait encore une fois une bonne partie du travail.

  Nous sortons de cette piste fatigante. Dès que j'en sors, je me dis que ça en valait la peine de voir ce paysage magnifique et hors du temps. En plus, une journée sans piste au Maroc, ce n'est pas une journée.

  On rejoint une belle route qui traverse les mines d'Imini. Elles nous offrent une flaque de poussière grise dans le rouge du désert.

  Enfin, ligne droite vers Ouarzazate, petite pause pour une "amende" totalement justifiée distribuée par la police marocaine. Cela se passe avec de grands sourires !
  

Jour 4 : Ouarzazate - Marrakech

• Distance : 222 KM

• Difficulté : 3/5

• Route _ très peu de piste

• Départ du Riad Dar Daïf endroit magique tenu par Abdellah. Tout y est : typique, chaleureux.. une bulle intemporelle.

  Comme si le repas complet de la veille au soir (entrée - plat - dessert) et le petit déjeuner, tous deux délicieux, ne suffisaient pas, notre hôte nous fournit une boîte de gâteaux marocains faits maison au moment de partir. Une nouvelle journée sans pause déjeuner nous attend !

  J'avais peur que cette dernière journée ne soit qu'une liaison vers Marrakech mais elle fut tout de même bien sympathique.

  Nous empruntons la passe bien connue de Tizi n'Tichka. Attention, route empruntée à la manière marocaine. Elle reste très belle et agréable, un bitume excellent surtout dans la montée du sud vers le nord, il est même possible d'ouvrir un peu lorsque la visibilité s'offre à nous. Une fois encore, je suis heureux de la faire en décembre, tant pour la fraîcheur que la crainte d'y voir une foule en été.
  

• Ensuite, nous redescendons en plaine et quittons la grande route pour une plus petite un peu abîmée. Le paysage est plus sauvage, les villages aussi, les paysages alternent encore entre le gris, le rouge et le vert avec une constance de métronome sans que cela ne nous lasse.

  Nous quittons finalement les reliefs, non sans un dernier détour dans des vallées moins encaissées en nous offrant la vue de travaux de construction d'un gigantesque barrage. La capacité des marocains à te faire passer au milieu des travaux te permet encore plus d'en apprécier le gigantisme.

  Reste désormais à rallier Marrakech via les voies rapides entourées de plaines caillouteuses et malheureusement parsemées de déchets.

  Je retrouve avec bonheur (sic) la circulation de la grande ville.