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ROAD TRIP – Les voyages de la communauté

INDE DU SUD TAMIl - NADOU ► Xavier C

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INDE DU SUD TAMIl - NADOU ► Xavier C

Distance : 546 KM

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Difficulté : 2/5

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Beauté des paysages : 4/5

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Budget : 2 100€

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Moi, c’est Xavier C

Bon ça date… 1974, mes premières balades en mobylette, une Terrot grise toute moche. Et enfin l'époque du trail avec une 125 Honda SL (pas bien jolie non plus),  une Yamaha 125 DTE, puis un peu de route avec une Suzuki GT 125 (pour faire comme les copains) et s'essayer avec des petits voyages d'une journée tout au plus. C'était déjà l'aventure et les bonnes gamelles.


Puis, enfin le permis A et une dizaine de motos de 400 à 1600 cm3, un séjour à l'hôpital, des virées ici et là et le goût des belles mécaniques.  L'envie de voyager en moto, en solo ou duo est venue sur le tard pour découvrir, partager, pousser un peu plus loin, sans but précis parfois. Pour le plaisir quoi.

Photo du voyageur

POURQUOI JE VEUX T'EMMENER LÀ-BAS ?

Je ne connais que le Tamil Nadou, l'Inde du sud et les tamouls qui la peuplent. L'inde c'est un choc pour nous, européens, qui ne sommes pas habitués à la multitude, au chaos (apparent), à la spiritualité aussiCe voyage est sans doute plus accessible que l'Inde du Nord et du centre: végétation tropicale, plages sauvages de l'océan Indien, rizières, plantations à perte de vue, peu ou pas d'industries, des temples partout et la bonhommie tranquille des habitants, qui vous accueillent sourire aux lèvres.


Je me suis souvent interrogé en laissant la moto avec tout le barda dessus et à part la circulation (il faut s'y faire au plus vite) je me suis senti en sécurité. Soyez vous mêmes et restez zen en toute circonstance. On ne s'énerve pas ici, on, patiente. ça fait du bien. Bon voyage. Mon récit c'est mon ressenti fait d'étonnement et de réflexions. La moto ici il y en a plus que de voitures. Ils sont jusqu'à 4 dessus donc vous n'êtes pas le seul motard. Roulez !

EN CHIFFRES

Avion

Je suis parti de la Réunion avec une promo à +-400 euros. De Paris c'est +-700 euros en janvier. C'est une bonne date : Attention aux dates de vacances d'été. C'est plus cher. Attention aussi à la méteo.  Mousson de juillet à décembre (j'ai fait en novembre et ai été épargné) saison sèche de Janvier à mai

Carburant

En ce moment le super est à 1.12 € le litre mais je ne sais pas si ce prix sera stable ;) on connait la volativité du baril.

Hébergement

Tous les budgets et tous les standings. A 15/20 € on dort tranquille. Pour 40€ la nuit on a du standard avec sdb. J'ai eu plus ou moins ce budget pendant les séjours. Moustiquaires partout mais bombe obligatoire. Vacances d'été Auroville est complet et Pondi c'est compliqué.

Restauration

le Miam, ça commence à 4 € jusqu'à 15/18 € dans les restos plus classes le soir sur Pondi ou Chenaï. Ne pas hésiter à consommer street food. (faratas) le midi avec un bon thé ou un soda dont vous tenterez de deviner le goût. A Pondi on trouve de tout de l'indien au burger, au français bien sûr. Pour le poisson c'est tous les jours en bord de mer. De la bière en 620 cl (bonne) et pas de vin hormis à Pondi qui bénéficie de l'ancien statut colonial avec des taxes aménagées.  10€ en moyenne la bouteille. Essayer le vin indien.

Autre

Vie nocturne : à Pondi c'est très animé. Commencer happy hour dans les bars branchés et pour les plus jeunes c'est boite de nuit en suivant. Ambiance très occidental et très branché! Budget quelques euros pour une bonne soirée. Aller à pied le soir pour éviter les contrôles.

LES SPOTS À NE PAS MANQUER

BON À SAVOIR

LE ROAD TRIP

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CHENAÏ-MAHABALIPURAM

  • Distance : 64 KM

  • Difficulté : 1/5

  • Route

  • Le truc t'attrape dès l'aéroport. Ça speede et ça speede pas. Ça marche ou ça marche pas. C'est là ou c'est pas là. Demain, tout à l'heure, voire jamais. La sagesse est d'attendre la bonne surprise. C'est une vision du monde qui rejoint l'idée que tu comptes peu. Il n'y a de réalité que dans le groupe, la famille, le village, la ville, l'inde et le monde tout entier avec la nature qu'on embarque dedans.


    Satish Kumar m'accompagne " Tu es donc je suis". J'ai piqué le bouquin dans ma bibliothèque, Merci. Tous les petits bouts s'assemblent. Il faut le temps. Donc ce "tout" t'attrape dès que tu as quitté le parking. La circulation, en Inde c'est comme si un gars pressait le tube derrière toi. Tu fais partie du flot. Pas de débutants. Ça t'embarque tu passes d'une file à l'autre, sans hésiter. Il ne faut pas. Un camion, un bus, un tuk-tuk, des bœufs, une mamie qui balaie la route sur la bretelle encombrée. On klaxonne pour t'avertir qu'on te double that's It. Leçon One : accepter...

  • Après la route toute droite vers Mahabalipuram plus personne, l'Océan indien à gauche, des constructions de villes nouvelles avec des tours immenses encore inhabitées, au milieu de rien. Il y a des avenirs meilleurs qu'on promet sur de beaux panneaux hollywoodiens (pardon bollywoodiens).


    Mahabalipuram ? Des touristes d'un peu partout et forcément des gens pour les arnaquer. Hier les billets de 500 et 1000 roupies sont sortis du marché avec interdiction de les vendre ce qui n'a pas empêché le gars du comptoir de la banque d'essayer de m'en fourguer trois. Bon leçon Two completed : ça se reproduira sans doute. Je reprends la route maintenant. Mahabalipuram, l'après-midi et le soir ? magique. Envie de rester au sommet de cette terrasse à regarder la mer, les pêcheurs, l'océan démonté, les façades crues aux couleurs qui chantent le Bollywood. 19H l'heure de la trêve. Une bière de 620 cl made in India et des gens qui philosophent. On ne vient pas en Inde par hasard. Il parait. 

  • Variante sur la route tourner vers Tirulalukundram  et revenir sur sa trace après.. Aum Shanrti, shanti, shanti. Paix avec soi-même, la société, l'univers. Le mantra passe de visage en visage on dirait. Toujours plus de sourires dans les villages reculés que dans les villes, évidement. Hier dans un petit bled au nom imprononçable : Tirukalukundram pour visiter l'Eagle Temple. S'asseoir sur les marches, prendre son temps, sourire, échanger, partager et demander toujours, pour la photo.


    Les marchands fabriquent des colliers d’œillets et les tisaniers, les artisans, les vendeurs ambulants se partagent la rue qui mène à l'entrée du temple où siègent les mendiants qu'on dirait morts, allongés sur le sol dans des postures improbables. C'est toujours comme ça. Un mendiant, un chien, une vache un peu plus loin et les enfants, magnifiques, qui jouent avec un rien. Une espèce de joie simple passe dans les regards quand on échange un peu. Désarmante. C'est une leçon.

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MAHABALIPURAM-PONDICHERY

  • Distance : 104 KM

  • Difficulté : 2/5

  • Route

  • Aujourd'hui en roulant je me suis demandé si je n'allais pas trop vite. La moto c'est encore trop rapide. Le vélo, la prochaine fois? Se taire. La route invite à la contemplation. Alors on médite sans s'en rendre compte. C'est assez simple. Il y a de longues lignes droites. A gauche l'océan, à droite les lagunes, puis les marais salants et les rizières. Et ces rencontres. La jeune fille de la pharmacie de 3 mètres carrés à qui j'explique doucement que je veux une crème solaire et qui me tend une crème contre l'acné avec un sourire triomphant. Dinesh qui a perdu sa maison avec le tsunami de 2004 et qui loue maintenant dans le quartier d'en bas, chez son beau-frère. J'ai tenté les routiers sont sympas. Un ensemble de maisons basses face à la route avec toute une famille occupée à servir les chauffeurs de passage. Trois beignets sans rien dedans et un café. Comme j'étais l'attraction de la journée on a bien ri.  J'ai encore du mal avec le tamoul, ils ont du mal aussi avec l'anglais.

  • Plus loin, dans un village tout déplumé, un terrain de volley puis, un peu plus loin encore, un autre terrain. Deux gars peu loquaces me disent qu'ils attendent que le soleil passe sous les cocotiers pour se faire des matchs. Il faudrait que j'aille voir ça, un soir. Pondichéry m'a accueilli avec de beaux embouteillages remplis de klaxons, de couleurs et d'une magnifique indiscipline sans que je devine que j'étais en train de m'y perdre.


    Il faudrait bien que le quartier français se montre un jour. Ce qu'il a fait, tout de gris et de blanc aux couleurs (si on peut dire) de l'Ashram de la Mère. Je suis déçu, un peu, mais je n'ai pas encore tout compris. C'est propret, trop léché avec de beaux hôtels luxueux et des restos branchés dans ce carré français. Pondichéry ne se livre pas comme ça. Sans doute. Demain, direction Auroville. J'y tiens. 

  • Une matinée en forme de farce. L'hôtel à reloué la chambre, je n'ai plus de roupies et dois trouver un toit. Bon. Du facile sauf que : l'Inde toute entière est dans les banques, c'est le cash rush à cause de billets qui n'ont plus cours. Cash rush ce sont des files qui commencent dans la rue. 300 personnes par guichet minimum et la police qui contrôle le trafic. Pour faire court: cash machine 0. Bureaux de change 0. J'ai fini par laisser tomber, il y a encore du pétrole dans le réservoir. "On passe sa vie à lutter contre des choses contre lesquelles on ne peut rien " a dit le Dalaï Lama. Très bien.

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PONDICHERY-AUROVILLE

  • Distance : 12 KM

  • Difficulté : 1/5

  • Route et piste

  • J'ai filé à Auroville. Sans casque et cheveux au vent. Au milieu du trafic dans lequel j'ai trouvé ma place. L'autoroute vers le nord nous entraîne puis c'est une minuscule route sur la droite, défoncée, aucun panneau. Mais au fur et à mesure qu'on avance, on comprend.


    La route devient piste, une terre rouge dense à peine teintée de brun. La forêt monte de part et d'autre, eucalyptus, banians, tamarins et au sol une petite végétation courte. Du sable, tout aussi rouge. Un autre monde… Je sais que je vais dans la ville alternative. L'humanité réunie dans un seul lieu, en paix, sans argent, sans religion, pour refaire le monde dans ce qu'il a de meilleur, connecté avec l'univers, le divin. Prendre ce qu'il a de bon en nous, dans nos nations et apprendre les uns des autres. Tout un programme ! Années 70. Ça transpire. Ne manque que les Doors.  On croise donc tout un tas de gens, en scooter, en moto qui passent et te font un sourire.  

  • On arrive dans un ailleurs, dans un autre temps aussi. Comme si tout cet espace autour (et nous avec) était connecté avec autre chose. S'installe une drôle d'impression qui ne me quitte pas. Une forme de respect et de sentiment diffus qu'il se passe quelque chose de grand. Et si c'était vrai? Que c'est possible? Qu'on peut changer le monde?


    Enfin on arrive au Visitor Centre. On se sent au milieu du monde en fraternité. En paix ? Ici en Inde, loin de l'Occident, dans une forêt. On voyage sur un petit chemin initiatique et on y est : la fleur de lotus, le mausolée dont le cristal à son sommet capture les rayons du soleil au petit matin pour les transformer en un rayon qui le transperce de part en part relie le ciel et la terre, d'un trait céleste et lumineux. C’est beau mais ça interpelle… La verticalité ça nous parle. Woodstock, pas Woodstock , rêve éveillé, hallu collective ? Je vous dirai ça. Revenu dans le monde on me parle de Trump qui vient de gagner l’élection. Ça réveille.  

  • On se dit, quand même, c'est quoi leur truc à ces gens ? Ils ne sont pas un peu tamponnés ? Venir en Inde, à Pondichéry, construire une ville alternative, ok. Vivre en paix, ok. Se nourrir les uns les autres de nos talents, de nos différences pour bâtir le meilleur, en harmonie, Ok, ça marche ! On signe où ? Mais il y a aussi ceci : la démarche spirituelle. Obligatoire ? J'ai mis un peu de temps à comprendre que les démarches sociétales et les démarches spirituelles n'étaient pas forcement connectées mais qu'elles le sont, finalement à différents niveaux. Bon. Nous sommes en Inde et le spirituel est partout. On s'y fait. 

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Perdu à Auroville

  • Distance : 10 KM

  • Difficulté : 2/5

  • piste

  • Un monde en soi. Évidement pour se faire un avis il faut y venir. J'ai voulu montrer ici ce qu'ils en ont fait de cette ville expérimentale, du rêve de Sri Aurobindo et de la Mère. Il y a la ferme et il y a les bâtiments Auditorium, Pavillon indien et tibétain, salle de cours, lieu d'exposition (le premier à avoir été construit).


    Un des propos est de dire que le corps et l'esprit doivent s'épanouir de concert et qu'on ne peut tourner le dos ni à l'un, ni à l'autre. On comprend alors que les architectes soient allés un peu plus loin en créant des espaces de vie (le mot est juste) qui soient connectés avec l'esprit (et là c'est de l'ordre de la symbolique, et de l'universel, souvent). Quelques images...et les textes de la mère sur le chemin intérieur. Ça peut aider. Un voyage. 

  • Aujourd'hui je me suis vraiment perdu. Perdu dans mes pensées, dans ce que je voulais faire et que j'ai finalement fait mais en passant par un autre chemin. Maintenant que je navigue dans Pondichéry les doigts dans le nez, rien ne n’empêche de prendre une rue pour une autre. Ç'est amusant, c'est plein de surprises et je sais bien que je finirai par retrouver mon hôtel.


    J'en ai fait l'expérience tout à l'heure alors que j'étais vraiment perdu sur les pistes d'Auroville, je commençais à râler et à me dire que si le soleil se couchait sans avoir trouvé la sortie, je serai quand même un peu dans la merde. La piste devenait chemin, traversait de gros massifs de bambous, des clairières et n'en finissait pas de m'emmener plus loin, puis elle se creusait d'ornières, devenait minuscule et finissait nulle part. Alors de demi-tour en demi-tour et de" tiens si je passais par-là, puis par-là", tandis que je croisais tout un tas de gens je finis par le voir arriver. 

  • John Lennon venait à ma rencontre sur un vélo rafistolé. Dreads, lunettes rondes en métal, yeux bleus transparents, un short de l'armée des Indes déchiré par endroits, une chemise ouverte aux quatre vents et 70 ans à lui tout seul. Alors, donc, je lui explique que j'aimerais bien retrouver la sortie. Il m'écoute sans me couper la parole et me dit dans un anglais distingué:. « Voyez-vous Pondichéry c'est par-là, au sud, alors que le Visitor Center est à l'ouest, pardon au nord-ouest ! Cependant ce que je ferais, si j'étais vous, c’est de prendre le chemin où nous sommes dans cette direction (j'en venais) car finalement avec un peu de logique, puisque vous coupez par le milieu, vous devriez retrouver la route de l'est qui conduit vers Pondichéry. J'ai fait un grand et beau sourire à John et me suis dit  allons vers l'Est, ça durera ce que ça durera, il y aura de toute façon une route à un moment ou à un autre. Il y en avait une, évidement. C'est qu'on est compliqué parfois. Non? 

CAP AU SUD- CHIDAMBARAM

  • Distance : 144 KM

  • Difficulté : 1/5

  • Route

  • Il y a des voyages immobiles, comme hier. Il était temps de reprendre la route vers le Sud pour aller vers Chidambaram. Voir un beau temple. Que je n'ai pas visité. Parce que je suis encore un touriste. La sortie de Pondichéry vers le sud n'a pas de fin. D'embouteillage en embouteillage et de file indienne en file indienne (c'est bien trouvé), on a hâte de récupérer une longue ligne droite. Les tuk-tuk agacent tout le monde, roulent mal et pas assez vite. On se retrouve assez souvent à trois de front. Ça double n'importe comment, n'importe quand, aussi. La Royal Enfield et moi, quand c'est comme ça, on n’insiste pas, on emprunte les bas-côtés, on se range.


    Ben tiens. Les rois de la route ? Les bus. Ils sont colorés, vieux et presque disloqués. Ils foncent à tombeau ouvert avec leur cargaison d'âmes qui dorment à l'intérieur ou rêvassent un bras à la fenêtre. Ça klaxonne à tout va et je me dis que si on privait les indiens de leur klaxon ce serait un drame national. 

  • Beaucoup d'artisans à la sortie des villes, de la ferraille, du bois sous toutes ces formes et... les réparateurs de motos et mobylettes. Un tous les 50 mètres "Incredible India ! "c'est le slogan. Les bas-côtés de la route sont marrons noirs. Sombre et sale. Le ballet des femmes en Sari met de la couleur et de la lumière dans le tableau. On se croise, on traverse, on surveille les enfants, on fait les courses. Les femmes du Tamil Nadou sont belles, fines et élégantes. Elles portent toujours une petite décoration dans les cheveux, et quand elles sont plus fortunées des magnifiques bijoux en or sur les narines. Je me suis arrêté souvent et fait rigoler tout un tas de gens avec ma Gopro perchée sur mon casque. Les chauffeurs de camion de riz immobilisés sur le bas-côté en attendant leur tour pour rentrer à l'usine,  et la famille du temple avec laquelle je suis resté un long moment parce que, tout simplement, ce temple, comme tous les temples en Inde ça ouvre à 16 heures. 

PONDI-CHENAI par l'intérieur

  • Distance : 146 KM

  • Difficulté : 1/5

  • Autoroute, route

  • Un retour sur Chennai en forme de ride américain, ce n’est pas fantastique. On m'avait indiqué une route toute droite jusqu'à l'aéroport pour éviter de me paumer dans la ville de nuit. La route est une autoroute tout à fait autoroute, au pire une double voie rapide. Maintenant ce n'est pas captivant car en 150 kilomètres j'ai vu un bœuf causer avec un héron, un panneau publicitaire grand comme un demi terrain de foot et de l'habituel, du déjà vu et du déjà raconté. J'ai donc rêvassé et repassé mon voyage à l'envers et mon histoire tout court. J'ai médité. Puis viennent la ville, les zones industrielles, les boutiques serrées les unes contre les autres, les artisans et ça dure à peu près 40 kilomètres comme ça. C'est un choc, après la lumière crue des rizières au vert si particulier, la vie, la vraie vie d'ici (pas celle d'Auchan), celle des habitants se révèle et vraiment, pour nous européens, ce n'est pas de l'habituel, justement. 

  • Il y a les gares routières avec les vendeurs à la sauvette, ceux qui voyagent et remontent vers le nord et puis il y a ceux qui sont là, en famille, à cinq (record battu aujourd'hui) sur une Honda Hero 125 à se faufiler dans le trafic. Il y a la maman qui tient sa toute petite fille dans ses bras et à qui je demande si elle dort. Petit sourire, oui elle dort, au milieu des bus, des nuées de gas-oil, de la poussière et tout ce qu'on peut ramasser, avec son papa qui zigzague. On dirait une espèce de transhumance collective cette banlieue de Chennai.


    Les gens des villages qui "montent à la ville" comme on dit et les banlieusards qui travaillent loin et rentrent chez eux, enfin j'imagine. Ce que je sais c'est que ça fait un monde fou et il suffit qu'on se retrouve à la sortie des classes pour que s'y ajoute une ribambelle colorée de collégiens en uniforme qui s'agglutinent devant les bus. 

  • Et puis il y a ceux qui vivent simplement de l'autre côté de la route et qui doivent la traverser en calculant bien leur coup. Les gars de l'urbanisme ont coupé la ville en deux et pas construit de pont pour enjamber l'autoroute. Ou si peu. Alors plutôt que de faire deux kilomètres, on traverse. La résilience c'est obligatoire ici, non ? J'ai vu un bœuf traverser au milieu du trafic mais il ne savait pas ce qu'il faisait, un papa avec ses deux enfants de cinq, six ans, des ados et un cul de jatte, oui, qui se trainait en nous regardant foncer vers lui. J'ai du mal avec ça. J'ai son regard, encore. Courage, nécessité, résilience ?


    Mon voyage en Inde du sud se termine. J'ai vu des sourires magnifiques et beaucoup de gentillesse, de douceur et d'humilité. J'ai aimé. La vie ici pose question et nous réveille. Merci, merci. 

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Les plus beaux spots

Mahabalipuram

Plage pecheurs Mahaba

Krishna Butter Ball

Village Auroville

Lycée Français Pondi

Vers Pondi

Rencontre Chidambaram

Départ

En direction de Pondichery

Mausolées Mahabalipuram

Marché Gaubert Pondi

gamin Auroville

pondi Temple

offrandes Ganesh

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