Distance : 1 855 KM
Durée : 12 jours
Difficulté : 5/5
Beauté des paysages : 5/5
Budget : 2 000€
Je me présente : François Pirlot, 35ans, belge ayant grandi dans la campagne proche de Bruxelles.
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J'ai eu la chance d'avoir des parents motards ! Première moto à 12 ans, une Yamaha DT50 puis une vieille Honda TLR 200 trial qui m'a beaucoup appris ! Par la suite, je suis passé par l'enduro et le cross sans jamais faire de compétition, juste pour le fun et le plaisir de parcourir la campagne et d'envoyer du gaz dans les chemins à une époque où c'était encore possible.
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Comme pas mal d'entre nous, il y a quelques années, je suis tombé sur les vidéos de Lolo et autres youtubeurs voyageurs. Cela m'a poussé en fin de compte à vendre ma cross YZ250 (qui venait de me casser la main droite), pour passer à une conduite plus douce mais non moins aventureuse de la moto ! Le trail ! Avec une une belle Ténéré 700 (merci Kap2Cap). Depuis, je suis comme vous, à trimer toute l'année pour cramer tous mes jours de congés en voyages moto !
Après la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam, il ne me restait plus qu’à poser mes roues au Laos. Des quatre pays, c’est sans doute le moins développé, mais aussi le plus riche en pistes off-road isolées et en paysages magnifiques. Comme je m’y attendais, ce fut le voyage le plus roots et le plus mémorable en matière de tout-terrain. C’est la première fois de ma vie que je traverse des villages où certains enfants n’avaient jamais vu de Blanc. La première fois aussi que je me sens aussi isolé, et où je ressens vraiment une part de danger sur certaines pistes. La première fois que je me suis dit : “OK, c’était peut-être un peu stupide de faire ce tronçon en solo…” Bref, préparez-vous à l’aventure… la vraie !
Environ 1 200 € pour deux semaines, sans compter le vol (incluant moto, hébergement, repas, activités, etc.)
Location possible à Vientiane ou Luang Prabang. J’ai choisi Vientiane pour des raisons logistiques. Le meilleur loueur s’appelle Fuark, réputé dans tout le pays pour ses motos fiables et son professionnalisme. $45/jour pour une CRF250 (10 $ de moins qu’à Luang Prabang). Il propose aussi des motos plus routières et des scooters. Comme au Cambodge, il faut laisser son passeport en caution, mais aucun souci à signaler.
Entre $10 et $20/nuit pour une chambre correcte.
Environ $1,26/litre.
La cuisine laotienne est réputée très épicée, surtout dans les restos non touristiques. Ailleurs, ils s’adaptent. Tout est succulent, et les prix sont dérisoires.
Luang Prabang : capitale historique et ville la plus développée du pays. Il y fait bon vivre, même si elle reste très touristique et que les Chinois commencent à affluer.
Nong Khiaw : un petit village du nord, avec un restaurant où j’ai mangé le meilleur pad thaï de ma vie ! Mieux vaut y aller tôt ou tard pour éviter la file.
Muang Ngoi Neua : juste au-dessus de Nong Khiaw, accessible par une piste incroyable. Ça monte, ça descend, ça tourne dans tous les sens comme sur un circuit de motocross, avec une vue imprenable sur le fleuve. Un vrai kiff. (Avec un jour de plus, on aurait sûrement pris un bateau pour faire ce trajet, une belle expérience aussi.)
La cascade Tad Ka : perdue et isolée au nord de Phonsavan.
La plaine des Jarres : un site archéologique mystérieux et fascinant
Le réseau routier du Laos est parmi les pires du monde. J’ai croisé des motards venus d’Europe après avoir traversé des dizaines de pays… et c’est au Laos qu’ils ont trouvé les routes les plus défoncées. Et je parle des axes principaux. Les petites routes et pistes, elles, sont souvent bien plus agréables. Mais dans un voyage comme celui-là, il est inévitable d’emprunter les grands axes une ou deux fois. Donc si vous êtes fan de bitume ou de motos de route, mieux vaut aller en Thaïlande.
Mon itinéraire n’était pas très logique, car j’ai dû rejoindre un ami à Luang Prabang pour la deuxième semaine (j’étais seul la première).
Quand Google Maps t’indique “2 h de route pour 50 km”, crois-le. Les nids-de-poule sont si nombreux et cassants qu’il est parfois impossible de maintenir une allure correcte. La concentration doit être encore plus intense que sur une piste off-road. Le danger est partout.
Le pays est en train de se faire happer par la Chine. À Luang Prabang, des hordes de touristes chinois affluent chaque jour. Des entreprises chinoises construisent routes et infrastructures partout. La Chine investit massivement, pour le meilleur et pour le pire. Une ligne de train à grande vitesse a été construite entre les deux pays, avec une gare gigantesque et moderne qui facilite les déplacements entre Vientiane et Luang Prabang.
Les autoroutes sont interdites aux motos.
Vientiane à Ban Muang Fuong
Distance : 110 KM
Difficulté : 2/5
Routes / Pistes
Arrivé la veille au soir dans la capitale, juste le temps d’aller au night market manger comme un roi et retrouver les saveurs qui m’ont tellement manqué.
Je file au lit pour me rendre chez mon loueur de moto « Fuark » à la première heure du matin. Routine habituelle : check de la moto, installation de mon porte-téléphone, conseils sur les pistes locales, mon passeport en dépôt… je suis bon pour partir sur la route. Je quitte la ville comme une fleur. Rien à voir avec Ho Chi Minh ou une autre grande capitale, ici j’ai l’impression de sortir d’un village. Facile. Mon but, c’est d’arriver à Muang Fuong et de dormir sur la rivière Nam Lik.
J’avais tracé un itinéraire off-road qui va être plus compliqué que je ne le pensais. Pas du point de vue technique, mais parce que les choses bougent vite dans le pays : des travaux de grande ampleur en pleine jungle déplacent des pistes, en ferment d’autres, etc. J’ai tourné en rond bien 1h30 pour trouver comment traverser cette jungle. J’avais enfin trouvé ma piste, mais avec une barrière en bois fermée. J’attends, j’hésite, et là un mec en scooter arrive depuis l’autre côté. Je lui demande si ça passe, il rigole et me dit que non… Au final, j’ai dû m’avouer vaincu et faire demi-tour pour reprendre la route plus bas.
Quoi qu’il en soit, belle journée de mise en jambe. J’arrive le soir tard sur les bords de la rivière Nam Lik où sont en fait alignés plein de petits hôtels flottants, il y a l’embarras du choix. J’opte pour un hôtel qui n’est pas sur l’eau et je suis seul avec une famille de locaux qui m’invite à leur table pour partager leur repas. Cette zone est assez peu touristique, et s’il y en a, ce sont uniquement des locaux en voyage ou des voyageurs des pays voisins. J’étais le seul Européen (tout le contraire de Vang Vieng).
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Ban Muang Fuong à Vang Vieng
Distance : 132 KM
Difficulté : 3/5
Routes / Pistes
Au matin, le soleil brille sur la rivière, il fait délicieux. Un bon petit déjeuner englouti, et je repars sur la route. Des immenses montagnes karstiques m’entourent, je passe de petit village en petit village, le pied. La zone n’est pas du tout touristique mais, au final, presque aussi impressionnante que Vang Vieng.
Une longue piste dans la jungle me fait débouler dans une immense vallée enchâssée entre des montagnes si typiques du Laos. De belles pistes faciles et quelques villages ici et là. La vraie vie rurale laotienne sous mes yeux. Mon but est de rejoindre la route N13 qui monte vers Vang Vieng. Pour cela, je dois redescendre légèrement vers le sud et passer une rivière sur un pont. Ce n’est qu’après, en arrivant sur la route 13, que je vais vérifier qu’au niveau de Houay Dokmai il y avait la possibilité de passer la rivière en plateforme-ferry.
La route 13 vers Vang Vieng est sans grand intérêt mais pas non plus désagréable. J’arrive à Vang Vieng et je vais directement dans la vallée si connue des touristes. On y trouve de nombreux « Blue Lagoon » où se rafraîchir et explorer des grottes. Il y a aussi pas mal de petites montagnes à gravir (j’ai fait le choix de ne pas monter sur la plus connue, celle avec la moto sur le rocher, celle où tous les instagrammeurs passent). Je suis sur celle avec l’avion et je suis seul au monde avec une vue de dingue. L’ascension vaut le détour et la sueur. À faire en fin d’après-midi ou au coucher du soleil pour voir les montgolfières et éviter de mourir de chaud.
Malgré le nombre de touristes, c’est un vrai bonheur de se balader à moto dans cette vallée : les paysages sont juste incroyables. Le soir, j’ai l’embarras du choix niveau restos et bars (rien à voir avec ma nuit précédente). La ville est clairement le hub des jeunes backpackers.
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Vang Vieng à Phonsavan
Distance : 200 KM
Difficulté : 4/5
Routes / Pistes
Cette journée, je l’attendais depuis longtemps, je l’avais bien préparée. Car je vais passer dans une zone assez reculée où peu de motards passent (ou alors en groupe guidé), car les informations sont changeantes et contradictoires. Certains disaient que ça passe, d’autres non : « Les militaires vont te dire de faire demi-tour avant de rentrer dans le parc national », « La route est impraticable », etc. Au final, c’est sur le groupe Facebook Adventure Riding - Laos Vietnam que j’ai trouvé le plus d’infos. Et la veille, un mec me dit : « Go, ça passe ». Alors je fonce.
Je quitte Vang Vieng tôt car j’ai vraiment beaucoup de kilomètres pour arriver à Phonsavan et pas mal d’incertitudes. Mais je veux absolument éviter autant que possible la route 13 après Vang Vieng, qui est un cauchemar de trous, de poussière et de camions. Je rentre donc dans cette section off-road avec pas mal d’excitation et un peu d’appréhension. Après 20 km de piste et de petits villages, je tombe sur un poste de contrôle à l’entrée du parc national. Il y a là un mec sympa qui note les infos de mon passeport (rassurant), me dit que je suis un peu fou d’y aller tout seul (moins rassurant), mais me laisse passer.
Ça me prendra bien 4 heures pour traverser ce parc et rejoindre la route 7 qui va vers Phonsavan. Une fois arrivé sur le bitume, je suis content et rassuré. Encore choqué des magnifiques paysages que je viens de traverser tout seul. Mais je suis loin d’être arrivé. La route 7, c’est ce genre de route qui ne rigole pas, le genre de route que tu penses avaler facilement en regardant Google Maps, mais qui en réalité est un sacré morceau : 4 heures supplémentaires de montagnes aux vues imprenables, d’infinis virages, de camions à dépasser, de nids de poule à éviter, de jungle luxuriante, de petits villages, etc.
En traversant un pont, je découvre une belle rivière où me rafraîchir en compagnie des enfants du village, toujours aussi curieux. Je ne traîne pas trop car le soleil se couche tôt ici, à 18h00 il fait totalement noir et personne ne veut conduire dans l’obscurité. J’arrive fatigué mais content dans la ville de Phonsavan vers 17h30.
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De Phonsavan à Phonsavan
Distance : 118 KM
Difficulté : 2/5
Routes / Pistes
Cette ville est moins fréquentée par les touristes car assez difficile d’accès. Seuls ceux qui veulent visiter la fameuse Plain of Jars passent par ici. Il y a assez peu d’hôtels, et 1 ou 2 restaurants où je croise quelques touristes du type « pantalon et chapeau d’archéologue du dimanche », passionnés d’histoire et de ruines anciennes — un tout autre public qu’à Vang Vieng. Un couple de Français avec qui je partage ma table m’explique l’enfer qu’ils ont vécu sur la route… Leur guide leur avait promis 5 h de route en minivan depuis Luang Prabang, au final ils ont passé 8 h entassés sur la route N7 remplie de nids de poule et de virages incessants. La chance que j’ai d’avoir fait ça à moto plutôt qu’en van…
Je dois passer 2 nuits dans cette ville et j’opte donc pour un hôtel confortable. Je fais le choix audacieux de ne pas choisir une des seules guesthouses dispo, plutôt chères et pas super propres, pour jeter mon dévolu sur un énorme hôtel de Chinois en transit. Avec la clim et une chambre démesurément grande, tout comme le lit (Xieng Khouang Hotel).
Ma journée, je vais la passer à rouler à moto dans la région, aller voir une petite cascade que j’avais repérée et surtout visiter la Plain of Jars. Après quelques pistes, j’arrive au lieu-dit de la cascade Tad Ka, mais il faut encore la trouver : une longue piste assez pentue m’y conduit. Ça passe avec ma CRF250 et mon habitude en off-road, mais je déconseille de le faire à scooter. Cette cascade est idyllique et totalement abandonnée. Cela reflète assez bien l’état de la ville en elle-même. On peut sentir qu’il y a 10 ans, les touristes étaient plus nombreux, les infrastructures aussi. Après le passage du COVID, on trouve ici une passerelle en bois à moitié effondrée, et la jungle qui reprend ses droits. L’endroit en est d’autant plus charmant à mes yeux, et je me rafraîchis dans mon plus simple appareil, entouré de libellules et de papillons aux mille couleurs.
Après cela, j’emprunte des pistes grandioses. Les paysages ici sont bien différents que du côté de Luang Prabang : ici c’est plus sec, et de grandes vallées offrent des perspectives infinies. On se croirait presque en Australie ou en Afrique du Sud. La Plain of Jars comporte 3 sites principaux : je fais d’abord le site 2 totalement seul, puis la fin de journée avec une lumière magique sur le site 1 (le principal). Une fois de plus, faire cela en fin de journée permet de ne pas mourir de chaud et d’avoir beaucoup moins de monde. L’endroit est réellement magique, paisible et mystérieux. Avant la tombée de la nuit, je passe vite voir le temple principal de la ville, Wat Hai Heen. (Encore une fois, tout seul…)
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Phonsavana à Muang Hiam
Distance : 124 KM
Difficulté : 3/5
Pistes / Routes
Au petit matin, je fais le plein d’essence, j’achète une banane et un autre fruit inconnu au bataillon en guise de petit déjeuner et je suis prêt à partir. Je monte vers le nord, et je sais que ce soir je vais dormir dans un trou perdu… Cette section fait 124 km, et est au final assez roulante.
Ça commence par de petites pistes de jungle, pour arriver sur de belles routes bitumées étonnamment peu défoncées (car pas d’axes principaux). Puis de grandes pistes roulantes et rapides qui traversent des villages et des zones perdues du bout du monde. Ensuite la jungle réapparaît et une sacrée piste de montagne m’attend avant d’arriver à destination. De l’autre côté de cette montagne, je tombe sur un grand pont en bois avec un petit droit de passage à 50 centimes. Après cela, je retrouve des petits villages et je choisis le meilleur moment pour crever, car ici il y a des workshops de moto dans chaque bled (si c’était arrivé 1 h avant dans la montagne, ça aurait été moins drôle.) La réparation se fait en 20 min et me coûte presque rien. Heureusement tout de même que mon loueur Fuark m’a donné une chambre à air de secours, car la mienne est totalement déchirée.
Juste après cela, j’arrive déjà à destination. Muang Hiam est comme un grand village en bordure de rivière. Je suis le seul touriste ici, mais l’ambiance est sympa. Il n’est même pas 14h, donc après avoir mangé, je trouve un petit hôtel (pas beaucoup de choix à vrai dire) et je décide d’aller prendre encore une piste pour aller voir une cascade et me rafraîchir. Au final, la piste est magnifique mais très longue et sans issue, je décide de me baigner dans la rivière sans aller jusqu’à la cascade (Tad Salay). Le soir, le village est plongé dans le noir et seulement un restaurant est ouvert, j’y trouve avec surprise un couple d’allemands qui voyage aussi à moto. On partagera donc quelques bières et quelques histoires.
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Muang Hiam à Luang Prabang
Distance : 221 KM
Difficulté : 5/5
Pistes / Routes
De toutes les journées à moto de ma vie, celle-là restera gravée comme la plus folle, la plus longue, et la plus extrême. À envisager que si vous avez de l’expérience en off-road. Une fois de plus, j’avais préparé cette trace en amont et essayé d’avoir des feedbacks pour savoir si ça passe ou pas. Au final, c’est sur place, au feeling et avec les conseils des locaux qu’on peut vraiment prendre la décision de s’aventurer là-dedans. J’avais compris qu’en saison des pluies elle était clairement impossible à faire, car il faut traverser de nombreuses rivières. Mais je suis au début de la saison sèche…
Après la longue route sinueuse 1C qui traverse une réserve naturelle magnifique, je bifurque à gauche dans l’inconnu. À l’entrée de la piste, je tombe sur un chantier et des travailleurs chinois à qui j’essaie de glaner des informations sur cette fameuse piste. L’un me dit que ça ne passe pas… puis il appelle un local qui me fait comprendre avec le sourire que c’est possible en me montrant sa main à la hauteur de sa cuisse pour me faire comprendre le niveau d’eau des rivières que je vais devoir traverser. En vrai, je ne comprends rien à ce qu’il dit, mais je prends son grand sourire et son enthousiasme comme un « vas-y fonce garçon ».
Après 20 min de piste, j’arrive à la première rivière qui est effectivement assez profonde et impressionnante, mais je vois des locaux la passer avec leurs Wave 125… Je fonce. Plus de 50 km de piste et de single track m’attendent à travers les montagnes et en passant par de tout petits villages perchés. La vraie aventure, le stress de se dire « impossible que ça ne passe pas, je ne peux pas faire demi-tour après tout ce que j’ai déjà fait ». Chaque rivière traversée est une victoire, chaque village rencontré un soulagement de ne plus être totalement seul (surtout avec les grands sourires qui m’accueillent à chaque fois). Sur la carte, je vois que je rejoins enfin une « plus grande route ». Je suis soulagé mais en fait c’est encore une piste de montagne caillouteuse interminable. Plusieurs fois, je tombe sur d’importants chantiers de construction de route au milieu de nulle part. Je dois escalader des monticules de terre et zigzaguer entre les grosses pelleteuses pour me frayer un chemin et ne pas rester coincé comme les locaux en scooter. C’est chaque fois une petite victoire psychologique : « je vais y arriver avant la tombée de la nuit ».
Je garde le rythme, je reste concentré, je fais juste une pause pour me plonger dans une rivière et une autre dans un village où il me semble que certains jeunes enfants n’ont jamais vu de blanc. Je suis entouré par une trentaine de petites têtes blondes (noires plutôt). Je mange un bol de riz au piment et je continue ma route (ma piste). J’arrive enfin au soleil couchant sur du goudron et sur une splendide route qui me mènera à Luang Prabang. Je suis clairement chanceux car d’après les feedbacks, pas mal de motards qui ont essayé cette piste sont soit restés bloqués au milieu de nulle part, soit embarqués dans un camion par des militaires pour les ramener en ville en pleine nuit, ou encore le témoignage d’un autre qui m’a dit qu’il a dû rebrousser chemin à la moitié. Bref, merci l’univers.
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Luang Prabang à Nong Khiaw
Distance : 257 KM
Difficulté : 3/5
Pistes / Routes
Je retrouve mon ami de longue date qui lui a atterri hier à Luang Prabang. Il va m’accompagner pour ma deuxième semaine. On prend une journée de repos dans la vieille capitale du pays. On visite les nombreux temples, on mange bien, on va chercher sa moto chez un loueur de la ville « Laoadvtours ». On s’offre un petit massage avant d’aller encore manger au night market. La ville est très belle même si assez bondée de touristes (une fois de plus ça me change de la nuit passée).
Le lendemain, on monte vers le nord, notre but est de dormir à Nong Khiaw ce soir. En minibus, cela prend il paraît 5 ou 6 h. À moto, on va éviter la route principale N13 (qui malgré tout, est je pense assez jolie et moins défoncée qu’à d’autres endroits).
Mais nous, on cherche les pistes, le loueur m’a confirmé hier l’itinéraire que j’avais repéré. Une superbe piste pas vraiment technique, pas trop isolée mais super fun. Des paysages variés et splendides, de petites traversées de rivière, etc. C’est une grosse mise en jambe pour mon ami qui a droit à un décrassage express et intense. 257 km dont bien la moitié de off-road, ce n’est pas rien. On arrive le soir épuisés et contents dans le charmant petit village de Nong Khiaw.
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Nong Khiaw à Nong Khiaw
Distance : 50 KM
Difficulté : 2/5
Pistes / Routes
Le village est splendide au petit matin, on déguste une petite omelette au lever du jour sur notre balcon en regardant passer les pirogues sur le fleuve. Les montagnes imposantes qui encerclent le village sont encore parsemées de brume. Aujourd’hui, on prend le temps, on ne fait pas notre sac car ce soir on dort au même endroit…
On monte sur nos motos à la cool en short pour aller à la découverte des environs. On visite l’impressionnante cascade Tad Mok. Un charmant petit trek nous y amène, on est presque seuls, et au retour on s’arrête dans une belle éco-ferme pour déguster un smoothie bien frais (Yensabai Organic Farm). On remonte sur les motos pour reprendre cette piste incroyable qui arrive jusqu’au village Muang Ngoi Neua. (Juste avant l’entrée du village, il faudra traverser une rivière très large mais peu profonde.) Une vraie carte postale du bout du monde, un village comme il n’y en a pas deux. Si on avait eu plus de temps, on aurait bien dormi ici.
On rencontre sur place deux motards super équipés, une Ténéré 700 et un GS 800. Les mecs sont partis d’Europe et vivent leur meilleure vie. On passe un chouette moment avec eux. Retour en fin d’après-midi sur cette piste de fou qui longe la rivière Nam Ou. Cela me rappelle mes années de motocross, énorme plaisir. Le soir on tombe par hasard sur le meilleur resto de notre séjour. Un pad thaï comme j’en ai jamais mangé ! (Noi & Ni Restaurant).
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Nong Khiaw à Luang Prabang
Distance : 208 KM
Difficulté : 2/5
Pistes / Routes
On quitte ce petit village paradisiaque mais néanmoins assez touristique pour retourner à Luang Prabang. On emprunte cette fois-ci la route 1C vers l’est, la route est en plutôt bon état, et les virolos dans la jungle sont plus que plaisants en ce petit matin. Tout de même 2h ou 70 km pour arriver à Ka Deun et à l’intersection qui nous lance sur une piste.
Cette piste est d’ailleurs visible sur Google Maps, indiquée comme une route (Pak Xeng – Sam Soun Road). Mais c’est bien une piste de terre, avec quelques passages bitumés ci et là. Nous passons plusieurs heures à rouler sur la crête des montagnes, les paysages sont encore une fois magnifiques. De grandes descentes, de grandes montées, des virages en veux-tu en voilà ! Il y a peu de trafic, et on croise de nombreux villages.
Seule la toute fin de la piste est assez abrupte et un rien technique (cela coûtera à mon camarade une petite chute sans gravité). Une fois le bitume retrouvé, on termine la journée sur une superbe route qui longe une rivière. On arrive à Luang Prabang sans encombre.
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Luang Prabang à Vang Vieng
Distance : 222 KM
Difficulté : 3/5
Pistes / Routes
Avant de repartir sur la route, mon ami, accro au café, a trouvé le meilleur de la ville. Une boulangerie/café/brunch : « Le Banneton ». L’adresse est assez bobo et pas donnée pour le pays, mais il faut avouer que c’est assez plaisant de pouvoir manger un croissant ou un pain au chocolat de cette qualité en plein milieu du Laos, et ça fait du bien. C’est à Luang Prabang qu’on ressent le plus l’influence de l’ancienne Indochine française et de ses colonies. Dans la cuisine, l’architecture et même dans le style de vie. La ville est (pour ce que j’ai vu) bien plus développée et avec une meilleure qualité de vie que Vientiane qui est pourtant la capitale actuelle. On se verrait bien y vivre à Luang Prabang !
Il y a plein de choses à faire dans la région, et on décide d’aller voir la plus grande et la plus connue des cascades : « Kuang Si Waterfall ». Le lieu est devenu ultra organisé, infrastructures modernes et touristiques. Nous y sommes allés tôt le matin donc la foule était assez raisonnable. Cette cascade est vraiment grandiose et vaut le coup d’œil, mais on remonte assez vite sur notre moto en direction de Vang Vieng. Encore une grosse journée de moto, 222 km (222 km au Laos, ce n’est pas la même chose que 222 km en France).
En quittant la cascade, on emprunte une très très longue piste (route n°1 sur Google) qui longe le Mékong sur des kilomètres. Les grandes pistes laissent place à des petits chemins qui zigzaguent, on passe une ou deux rivières, on déboule dans une vallée remplie de plantations et d’agriculteurs. Cette section est magique, mais ça n’en finit pas ! Je suis un rien anxieux car je sais ce qui nous attend encore après.
On retrouve enfin le bitume vers Muang Nan. Pour aller de Luang Prabang à Vang Vieng, il y a 2 routes… D’après mes informations, la plus agréable et grandiose pour les motards est celle qui se retrouve sur mon GPX et non la route principale N13. Les 2 routes passent de nombreuses montagnes et sont toutes les deux interminables. Mais on a fait le bon choix, c’est splendide, il n’y a pas beaucoup de trafic et la route est en bon état. Les paysages changent du tout au tout quand on arrive sur les grands plateaux perchés sur les montagnes, il y a même des sapins. Il fait plus frais et on a de la chance avec la météo. Arrivés au « viewpoint col », on découvre la vue imprenable sur la vallée du côté de Vang Vieng. Une bonne soupe au poulet nous réchauffe.
On se lance dans la descente du col, sur une route qui devient de plus en plus défoncée. Ça en devient grotesque, on comprend pourquoi peu de camions passent par ce col. Le reste de la route est tout aussi défoncé pour arriver jusqu’à Kasi. Là, on retombe sur la N13 et jusque à Vang Vieng, la beauté des paysages n’a d’égale que la pourriture de la route. Jamais vu ça de ma vie. En plus, il faut faire avec les camions, les 4x4 et la poussière ambiante. Un vrai combat pour arriver jusque à Vang Vieng.
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Vang Vieng à Vientiane
Distance : 174 KM
Difficulté : 1/5
Routes
Je quitte mon ami qui lui reste à Vang Vieng et je rentre à la capitale pour prendre mon avion. Pas de off-road pour cette dernière journée (on ne va pas pousser au crime, j’ai déjà eu assez de chance jusque-là). Je commence sur la route N13 et décide au dernier moment de bifurquer sur une route moins fréquentée, la N10.
Ça roule très bien et les paysages sont très plats ici, mais sympas tout de même. J’arrive assez tôt (plus vite que je pensais) à la capitale. J’ai le temps de visiter le fameux temple Pha That Luang. Il y a quelques touristes mais l’endroit n’est pas particulièrement agréable, on ne peut pas rentrer dans certains temples.
Fin d’après-midi, je vais rendre ma petite CRF chez Mr Fuark. Je lui paye juste la chambre à air que j’ai utilisée et je finis ma soirée au night market où je goûte mille et une choses délicieuses. Demain matin retour à Bruxelles. Thailand, Vietnam, Cambodge, Laos… la boucle est bouclée.
Chaque pays a ses caractéristiques, mais si je devais résumer le Laos en un mot, ce serait « l’aventure ». ( Mes 4 road books son dispo sur Kap2cap!)
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